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Premier livre de Claudia Turgeon, La libellule parle du deuil périnatal et des conséquences sur une famille qui n’avait jusqu’ici que de la beauté en elle.
Émilie et Olivier ont déjà deux filles lorsqu’Émilie tombe enceinte de Thomas. Mais alors qu'Emilie est a sa 21e semaine de grossesse, le bébé rend l’âme. Qu'est-ce qui peut expliquer la mort d’un nourrisson, la fin des rêves qu’on a faits avec lui, l’indescriptible façon de l’apprendre et de la vivre ? La libellule saisit l’envolée de Thomas et le rend réel auprès de ses parents qui l'aimaient déjà.
Parue aux éditions Hurtubise en octobre dernier, La libellule de Claudia Turgeon est un véritable livre coup de poing. Perdre un enfant alors qu’on avait tout prévu pour lui est difficile à comprendre et sûrement encore plus difficile à livrer. C’est pourtant ce qu’a fait Claudia Turgeon en écrivant La libellule, un livre qui ne laisse personne indifférent.
Alors qu'ils ont déjà deux filles magnifiques, le couple décide d'avoir un troisième bébé, un bébé plein d’amour, plein d'espoir, un être à part entière qui émerveillera la vie de ses parents pendant 21 semaines. Près de la moitié du livre sert à nous présenter la vie d'Émilie et d’Olivier, de leur entourage et de leurs familles respectives, qui ne peuvent totalement comprendre ce que vit le couple.
"Josiane voit mon visage changer quand je dépose une main sur mon ventre: c'est le premier coup que je ressens à presque 19 semaines de grossesse. Du bonheur à l'état pur. Je n'en pouvais plus d'attendre cette sensation si merveilleuse."
Si la première moitié du livre a quelques longueurs, le lecteur pourra saisir toute la peine, la colère et l’impuissance des parents lorsque bébé Thomas ne bougera plus. Pourquoi? Émilie avait tout fait pour que sa grossesse se passe bien, Olivier avait préparé son arrivée avec les filles, tout le monde était heureux de cette grossesse qui s'annonçait sans faille. Pourquoi le cœur a-t-il cessé de battre? Pourquoi eux? Pourquoi le petit Thomas n’a-t-il pas voulu venir au monde?
Le plus affreux dans cette histoire est le néant, le non-dit, l'autopsie qui ne révèle aucune cause possible à la perte de cet enfant. Le moment où Émilie tient dans ses bras son enfant, tout beau, petit, mais bien réel, est indescriptible.
"Dès que je le vois, un mélange d'émotion m'envahit: je passe de l'amour infini devant ce petit aide parfait à l'incompréhension totale de l'avoir perdu dans la même seconde. Notre bébé est magnifique. Tout y est: sa petite tête avec ses yeux clos, son nez, sa bouche; ses mains avec ses doigts si fins, son thorax avec toutes ses petites côtes. Il a en effet l'air paisible. Mais comment peut-on tenir un bébé si parfait…et inanimé?"
Émilie demandera qu’on prenne des photos de Thomas : des photos, supports de souvenirs. Olivier accepte de vivre ces moments avec sa femme et son fils qui porte le nom de son père, un père déjà mort. Deux Thomas ensemble dans l’éternité. Qu’a-t-il fait pour cela?
"Je saisissais pas qu'on puisse vouloir garder le souvenir de son bébé mort. Mais quand ton bébé naît sans vie, ça reste légitime de vouloir immortaliser son portrait. Je souhaite ça à personne, mais il faut le vivre pour le comprendre. C’est si précieux d'avoir des souvenirs d'un bébé qu'on doit laisser aller seulement quelques heures après notre rencontre. C'est ça qui m'a aidée à le laisser partir. Tu comprends, Mylène? Je savais que j'allais pouvoir le revoir en photo, alors j'ai fini par accepter de le remettre à l'infirmière. Tu m'as offert le cadeau le plus précieux qui soit dans ce deuil: des souvenirs de Thomas."
Émile aura le droit de vivre sa peine pendant les mois de congé de maternité, mais Olivier, lui, n'aura droit qu’à un petit congé de paternité pour vivre l'innommable. Encore là, pourquoi? Un père ne mérite-t-il pas de pouvoir vivre pleinement et socialement sa tristesse? C’est pourtant dans le silence et la détermination qu’il pleurera son fils. Olivier s’occupera de tout, veillera sur ses filles, sa femme, sur les proches. Au bout du compte, lorsqu’Émilie reviendra peu à peu à elle, Olivier aussi aura besoin d'être écouté.
Ils ont le droit de toujours penser à Thomas, de se souvenir que sa petite bouche ressemblait à celle de ses sœurs, de dire qu’ils ont perdu un fils. La mort ne change rien du tout à la terrible réalité. Thomas a existé. Le couple a le droit aussi d’avoir peur de l’oublier. Ils devront réapprendre à vivre sans Thomas.
"Dans le stationnement, j'ai le cœur plus léger. Je me retrouve vite fascinée par une libellule qui virevolte au-dessus de ma tête. Je souris. Elle continue sa danse et je reste à l'observer voler ici et là de longues secondes jusqu'à ce qu'elle disparaisse."
La vie, parfois amère, parfois douce, reprendra ses droits. Émilie sourira à nouveau, la vie continuera, malgré la perte si grande de Thomas.
"J'apprivoise ce nouveau bonheur qui renaît avec douceur à travers les petits gestes du quotidien: regarder les oiseaux dans notre cour, cueillir les fleurs dans notre jardin, me promener au bord de la rivière, savourer une crème glacée avec Josiane."
La libellule est un merveilleux bouquin à se procurer afin de mieux comprendre et saisir l’ampleur d’un deuil périnatal. Au-delà du récit, l'auteure apporte sa touche personnelle quant à la véracité des étapes du deuil et soutient les familles durement éprouvées à la toute fin du livre en citant les organismes qui peuvent leur venir en aide. La libellule aborde également les agressions sexuelles, les contrariétés familiales et les difficultés à concevoir l'enfant tant désiré.
La libellule
Claudia Turgeon
Éditions Hurtubise