La littérature s’est révélée être une amie précieuse pour plusieurs d’entre-nous durant ces nombreux mois d’isolement. Dans cet esprit, le Salon du livre de Montréal nous invite à la célébrer cette année en organisant des espaces de rencontre un peu partout dans la ville, entre ceux et celles qui la partagent, avec les artistes qui la font vivre. Samedi dernier, le rendez-vous était à la librairie Le Port de tête pour l’événement Lis-moi qui tu es.

Par un pluvieux soir caractéristique de novembre, la librairie Port de tête apparaît comme un refuge de chaleur. L’ambiance est aux sourires, ceux d’amis qui se retrouvent après un trop long moment séparés. C’est justement de cette façon que l’organisateur de la soirée, l’auteur, poète et musicien Tristan Malavoy, ouvre ce petit rassemblement présenté par Je lis québécois. Pour lui, c’est une occasion parfaite de réunir des amis et des artistes qu’il admire, de partager des histoires ensemble. Sur l’invitation de Tristan, l’auteur Simon Boulerice, l’autrice Marie-Hélène Poitras, ainsi que le danseur sur glace (et désormais auteur) Guillaume Cizeron, ont tous accepté de prendre le micro pour nous lire des extraits de leurs écrits.

En mots et en musique

Sur les quelques chaises disposées au centre de la librairie, les participants, auteurs, et familles ont les yeux rivés sur Tristan qui ouvre la soirée en musique en chantant quelques-unes de ses compositions, accompagné de sa guitare et de la talentueuse violoniste Ève Dumais. Tous se laissent ensuite bercer par la narration de quelques pages de son livre l’Oeil de Jupiter, paru aux éditions Boréal en 2020, qui évoque les allures colorées et les contrastes de la Nouvelle-Orléans.

Marie Hélène Poitras. Photo: Alexi Hachey-Brunet

Après coup, Ève Dumais introduit au violon la lecture d’extraits de La désidérata, l’univers lyrique et merveilleux de Marie-Hélène Poitras, publié aux éditions Alto plus tôt ce printemps. Par une écriture imagée qui décrit les destins qui se croisent à Noirax, Marie-Hélène nous emmène avec elle et le temps semble s’arrêter au Port de tête. C’est le pouvoir de lecture publique: elle permet de s’envoler tous ensemble dans les mots racontés.

C’est au tour du prolifique Simon Boulerice de prendre le micro, et déjà son charisme fait son effet. Son énergie est contagieuse et tous ont hâte d’entendre les nouvelles histoires qu’il vient nous présenter. Il nous montre entre autres des illustrations et quelques passages de Papier bulle, publié l’été dernier avec l’autrice et illustratrice Ève Patenaude à XYZ, qui raconte l’histoire d’une jeune hémophile-karatéka en exploitant la technique du bleeding, qui fait couler l’encre des feutres à l’alcool de l’autre côté de la page. Ce soir, Simon expose son talent avec tant d’humilité et de sensibilité qu’il est impossible de ne pas se sentir touché par ses récits.

Guillaume Cizeron. Photo: Alexi Hachey-Brunet

C’est finalement au tour de Guillaume Cizeron, quadruple champion du monde de danse sur glace, de nous lire un extrait de Ma plus belle victoire, qui décrit les difficultés de vivre son homosexualité dans le monde du sport professionnel. Un témoignage franc et intime qui a plongé la librairie dans l’émotion. 

La soirée se termine avec la partenaire de danse sur glace de Guillaume, Gabriella Papadakis, qui accepte de prendre le micro pour une première fois devant public, pour interpréter avec Tristan des chansons de Joni Mitchell et de Dalida.

Cette soirée a révélé le pouvoir de la lecture ensemble. Celui du partage des sentiments individuels en une expérience de proximité commune.

Le salon physique est attendu pour le 25 au 28 novembre au Palais des Congrès, et pour patienter on vous invite à découvrir le reste des nombreuses activités du Salon dans la ville, partout en ville jusqu’au 28 novembre, sur leur site web juste ici.