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Samedi le 9 novembre, l’Opéra de Montréal a remporté un franc succès avec la première d’une série de quatre représentations de Lucia di Lammermoor, de Gaetano Donizetti, devant une Salle Wilfrid-Pelletier comble et attentive.
Propos
Avec humour, feu George Bernard Shaw (critique, dramaturge, essayiste, auteur et scénariste irlandais) décrivait ainsi la trame typique d’un opéra : « C'est l’histoire d’un ténor et d’une soprano qui veulent faire l’amour, mais qui en sont empêchés par un baryton. » Et ce n’est pas Lucia qui le fera mentir.
Edgardo (ténor), membre du clan des Ravenswood, est en amour avec Lucia (soprano), sa promise du clan ennemi des Ashton. Or, le fourbe Enrico (baryton), frère de Lucia, magouille dans le but de rétablir son pouvoir et sa fortune déclinante, en organisant un mariage purement d’intérêt entre Arturo Bucklaw et sa sœur. Il parvient à la convaincre de la trahison (amoureuse) d’Edgardo pour ainsi l’inciter à plutôt s’unir avec Arturo. Elle s’y résigne et s’exécute par dépit. Mais son désespoir l’entraîne dans une folie meurtrière qui la pousse à trucider Arturo durant leur nuit de noces. Ensuite elle se suicide au paroxysme de son délire, et Edgardo fait de même en apprenant la mort de sa dulcinée. Triste? Oui! Mais, comme l’a si bien chanté Édith Piaf dans « L’Hymne à l’amour », « Dieu réunit ceux qui s’aiment ».
La distribution
Une brochette d’invités à saveur internationale réunissant la soprano coréenne-américaine Kathleen Kim (Lucia), le ténor sud-coréen Mario Bahg (Arturo), les ténors et barytons canadiens Frédéric Antoun (Edgardo), Rocco Rupolo (Normanno) et Gregory Dahl (Enrico), la mezzo-soprano canadienne Florence Bourget (Alisa), la basse moldave Oleg Tsibulko (Raimondo), ainsi que l’Orchestre Métropolitain et le Choeur de l’Opéra de Montréal sous la baguette de Fabrizio Ventura, le chef italien invité.
Décors, costumes, mise en scène et éclairages
Décors classiques visuellement plaisants conçus par Robert R. O’Hearn pour le Florida Grand Opera et représentant bien l’environnement d’un château médiéval. Costumes de l’Opéra de Montréal évocateurs de l’époque où se déroule l’action. Mise en scène plutôt conventionnelle et éclairages que j’aurais personnellement désirés moins sombres, car tout s’est déroulé plus souvent qu’autrement dans la pénombre. Bien qu’il s’agisse d’un sombre drame, j’aurais néanmoins mieux contemplé décors et costumes sous un éclairage moins timide, avec un peu plus d’éclat.
Prestations
À mon oreille, qui ne fait évidemment ni autorité ni référence, tous les protagonistes m’ont semblé vocalement et théâtralement à la hauteur des exigences de leurs rôles respectifs. L’orchestre m’a paru constamment pertinent en se faisant suffisamment présent, sans toutefois devenir envahissant, sous la conduite d’un maestro italien chevronné présentement chef à l’Opéra d’État d’Istanbul depuis près de 15 ans.
Même si tous les chanteurs, sans exception, ont livré la marchandise avec brio, j’ai tout de même eu quelques coups de cœur, en commençant par Kathleen Kim qui a incarné sa Lucia avec un grand réalisme, autorité et prouesses vocales. En début d’opéra, sa voix m’a semblé être légèrement affectée d’un perceptible trémolo qui est cependant rapidement disparu, ou auquel je me suis finalement habitué au point de l’oublier. Sa scène de la folie a été mémorable et grandement appréciée par une salle enthousiaste qui n’a pas ménagé ses applaudissements. Cette longue, difficile, spectaculaire et toujours très attendue aria représente invariablement un défi vocal et théâtral de taille que la diva a surmonté haut la main. Vivement que l’on revoie Mme Kim dans une future production de l’Opéra de Montréal.
Le solide ténor Frédéric Antoun nous a livré un Edgardo crédible, d’une voix éclatante, maîtrisée et volumineuse à souhait.
Dans le rôle d’Enrico, le baryton Gregory Dahl n’a eu de cesse de m’impressionner par le volume, la rondeur et la qualité de sa voix à chaque fois qu’il a émis la moindre note. Même remarque pour le remarquable Oleg Tsibulko qui possède une puissante et vibrante voix de basse qui a conféré beaucoup d’autorité à son Raimondo.
J’ai également fort apprécié la mezzo-soprano Florence Bourget dans son trop court rôle d’Alisa, confidente de Lucia. Pour l’avoir vue et entendue à quelques reprises dans le cadre des activités de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal, je puis affirmer que Florence joue et chante admirablement bien et que j’anticipe avec joie d’éventuellement la revoir dans des rôles plus substantiels.
Incidemment, en fin de 2e acte, cette prestigieuse production nous a magistralement livré le fameux et envoûtant sextet qui me hante encore. Les applaudissements appréciatifs résonnent encore.
Lucia di Lammermoor est encore à l’affiche les 12, 14 et 17 novembre. Par ici pour en apprendre davantage sur Lucia et pour vous procurer des billets pour assister à cet opéra des plus lyrique et enchanteur, qui en met plein la vue et les oreilles en enchaînant arias envoûtants par-dessus arias ensorcelants.