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Le mercredi 4 mars à la Salle Bourgie, le Trio Fibonacci, par force de talent, de dévotion à son art, et de sa fréquentation assidue de l’excellence, s’est encore une fois brillamment distingué en nous éblouissant de sa virtuosité et de sa versatilité dans un programme intitulé Les géants du minimalisme II.
Le trio – réunissant la violoniste Julie-Anne Derome, le violoncelliste Gabriel Prynn et le pianiste Steven Massicotte – nous a rondement livré, avec impressionnante maestria, un concert des plus agréable, planant, et même hypnotisant par moments.
Au menu de ce festin musical d’une durée de près de deux heures, on retrouvait les noms des sept compositeurs « vivants » suivant : Ludovico Einaudi, Max Richter, Michael Nyman, Keiko Devaux, Philip Glass, Arvo Pärt, et Brian Eno. Le plus âgé de ces contemporains étant Arvo Pärt, né en 1935, et la plus jeune étant Keiko Devaux, née en 1982, d’ailleurs présente dans la salle et venue nous proposer sa création (de 2019) intitulée Efflorescence pour trio et qui selon ses dires est « une réflexion, avec un regard contemporain et minimaliste, sur la tradition italienne du bel canto. »
Mais au fait, qu’est-ce donc que le minimalisme en musique? Le programme nous informait que « le Trio Fibonacci chemine à nouveau dans ce répertoire captivant qui va à l’essentiel de la mélodie. Une invitation à flâner à travers des œuvres tantôt mystiques et épurées, tantôt rythmées et hypnotiques, dont on ne se lasse ni de la simplicité ni des répétitions. »
Je nuancerais toutefois cette élégante description en y ajoutant un bémol personnel : la simplicité et la répétition peuvent occasionnellement être lassantes, à mon oreille du moins. Prenons cette Efflorescence de Keiko Devaux par exemple. J’avais plutôt hâte que se termine cette célébration de la lenteur, du vibrato et du glissando. Curiosité esthétique, bizarrerie, exploit pour les musiciens, certes! Mais advenant que je n’aie jamais plus l’opportunité de réentendre cette pièce de minimalisme expérimental, l’abstention ne me pèserait point. L’œuvre a néanmoins été religieusement écoutée par une assemblée attentive, ou assoupie, et sa compositrice a été généreusement applaudie. Donc, sans surprise, je ne fais pas autorité.
Ludovico Einaudi, comme d’habitude, m’a procuré d’intenses moments de lyrisme berçant et enveloppant avec trois pièces pour trio, soit I Giorni, Primavera et Petricor. Le minimalisme d’Einaudi maximise tout de même le plaisir qu’on en retire.
Max Richter, avec On the nature of daylight – provenant de The Blue Notebooks sorti en 2004 - et Dona Nobis Pacem 2 (que le trio a incidemment repris en guise de rappel), a démontré qu’on peut parfaitement être racoleur, lyrique et envoûtant tout en pratiquant l’économie d’encre sur la partition, et malgré une bonne dose de répétition.
Philip Glass - compositeur américain d’œuvres pour ensemble, d’opéras, de symphonies, de concertos, de musiques de film et d’œuvres pour soliste – éminent représentant de l’école répétitive, a su nous charmer et nous fasciner avec The Hours pour trio, et Metamorphosis Two pour violoncelle et piano. Durant The Hours, le pizzicato au violon et au violoncelle évoquait parfaitement bien, à mon avis, le tic-tac de l’horloge et donc de l’écoulement du temps. Soyez dûment prévenus qu’écouter du Philip Glass entraîne rapidement l’accoutumance.
Le Spiegel im Spiegel pour violon et piano d’Arvo Pärt a été particulièrement lent et répétitif, mais malgré tout fort enjôleur, ce qui a eu le don de me réconcilier encore davantage avec le minimalisme musical.
Quelle pièce lyrique de douce sérénité et de musicalité enveloppante que ce By This River, de Brian Eno! Ce petit chef-d'oeuvre m’a fait voyager le long de ce paisible cours d’eau au reflet chatoyant qui serpente indolemment à travers les méandres vaporeux de mon imagination fertile. [Soupir nostalgique]
Hélas! il a bien fallu que ce mémorable concert prenne fin.
Je salue bien bas et je tire mon chapeau aux émérites virtuoses du Trio Fibonacci, qui n’ont de cesse de nous enchanter en se surpassant et en se diversifiant constamment. L’ovation finale debout et les longs applaudissements sont légitimement venus les récompenser. Vous pouvez en apprendre davantage sur cet ensemble, et sur son agenda, en fréquentant son site internet et sa page Facebook.