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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
Éric Jean est metteur en scène, acteur, cinéaste, a été directeur artistique du Théâtre de Quat’Sous de 2004 à 2016 et enseigne à l’École nationale de théâtre.
- Est-ce qu’il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Sans passion, cela demande beaucoup plus d’efforts et c’est moins enlevant.
- Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Je peux me demander pourquoi. Mais cela ne pose pas problème.
- Recherchez-vous davantage la ressemblance ou la différence dans vos relations personnelles et dans votre vie en général? Et votre quotidien, de quoi est-il fait?
C’est une super question. J’ai toujours recherché la différence, mais en même temps pas trop, pour ne pas être rejeté. C’est vraiment un mélange des deux. Dans la société pour moi, être différent c’est très important. Par contre, dans mon cercle rapproché, il y a beaucoup de ressemblance, d’affinités.
- Est-ce que l’habillement vous en dit long sur les gens?
Plus jeune peut-être. Le code vestimentaire était plus important. Par contre, si je vois quelqu’un d’original, je peux être intrigué.
- Êtes-vous plutôt dans l’acceptation ou la confrontation aux gens, au temps, aux insuccès?
Je suis davantage dans l’acceptation. Non seulement, à ce qui a trait à mon métier, mais dans la vie en général. La recherche de solutions et de compromis, plutôt que la confrontation. Même dans mes spectacles, il y a davantage de douceur que de provocation. La douceur est devenue très importante dans ma vie et dans les rapports aux autres.
-Souffrez-vous de la rage au volant?
(Rires) Je ne dirais pas enragé, mais exaspéré, impatient. Cela peut m’arriver.
-Qu’est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service ou la qualité de la nourriture?
C’est la qualité de la nourriture. Pour retourner quelque part j’ai besoin des deux.
- Êtes-vous davantage attiré par des gens pour qui la vie coule de source ou par ceux qui sont davantage tourmentés ?
Il y a quelques tourmentés et surtout beaucoup de joie, d’humour et de rire. J’ai besoin de cela, et j'aime les gens directs et transparents.
- Jusqu’où la liberté d’expression selon vous peut-elle aller?
Je n’accepte pas que l’on diminue les gens.
- Votre but dans la vie est-il d’être heureux?
Oui, c’est mon but principal.
- Le dicton « le malheur des uns fait le bonheur des autres » ou vice versa s’applique-t-il à vous ?
Je suis de nature constructive et positive. Si je vais voir un spectacle et que je l’aime, je ne me gênerai pas pour le dire. Je ne souhaite le malheur de personne. J’ai toujours eu naturellement beaucoup de compassion. C’est probablement ce qui fait que je ne suis pas porté à être envieux et à vouloir rabaisser les autres. Néanmoins, la notion de performance est très importante pour moi. Je vais travailler fort pour être original, émouvoir, épater, surprendre.
- Qu’est-ce que l’amour?
C’est le carburant. C’est le sentiment premier.
- L’être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Je suis d’accord avec Rousseau là-dessus; je crois que l’être humain est foncièrement bon. Je ne suis jamais sur mes gardes et toujours ouvert aux gens. Je suis d’ailleurs fasciné par le fait qu’il y a des personnes qui n’ont même pas la curiosité de regarder un voisin.
- Seriez-vous prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami coupable?
S’il n’y avait pas de conséquence peut-être; mais si on parle de prison, jamais.
- Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
Oui, de façon encadrée, en offrant des ressources psychologiques. J’ai deux amis qui ont vu leur mère, souffrant de sclérose en plaques, se laisser mourir de faim. Le délire et tout... Imagine la souffrance. C’est terrible. En 2017, j’ai aussi une autre amie pleine de ressources qui s’est suicidée, car elle ne les voyait plus. Ça aussi c’est triste .
- Croyez-vous que Bertrand Cantat doit continuer à s’exprimer artistiquement?
Je suis d’accord qu’une fois sa peine purgée, il peut être réhabilité et recommencer à pratiquer son métier comme un autre citoyen, sinon je serais pour la peine de mort.
- Un défaut, un vrai?
Je suis têtu.
- Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Je suis tout à fait pour ce type de recherche si cela a pour but de sauver des vies.
- Estimez-vous que l’être humain doit continuer de protéger la biosphère, ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement ?
Je suis davantage pour modifier nos façons de faire, notre façon de vivre sur cette planète là. Le transhumanisme me fait peur. Il y a tellement eu de mauvais chefs d’orchestre dans l’histoire de l’humanité.
- Croyez-vous à une vie après la mort?
Aujourd’hui je ne le sais pas. Je crois en une présence, une énergie.
- Avez-vous peur de la mort?
Je ne sais pas si j'ai peur de la mort. Peut-être un peu oui, comme tout le monde. Mais j'ai plus peur de ne pas avoir le temps de faire tout ce que je souhaite faire et de voir grandir mon fils. Et j'ai plus peur de souffrir.
- Est-ce qu’il y a un avenir pour le français au Québec?
Oui. Mais c’est un français qui va beaucoup se modifier. Plusieurs le considèrent comme un outil parmi les autres langues, il demeure que l’avenir du français va reposer sur l’immigration, nos gouvernants et les citoyens.
- Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Je travaille avec BJM (ancien nom : Ballets jazz de Montréal) qui a décidé d’aller à la rencontre de l’oeuvre de Leonard Cohen. BJM a obtenu les droits planétaires afin de réaliser un spectacle d’arts vivants, non pas sur la vie de Cohen, mais sur son œuvre. BJM a engagé trois chorégraphes et je fais la mise en scène de tout cela. Ce sera créé le 5 décembre au Théâtre Maisonneuve. J’ai fait aussi le court-métrage « Testament » de Vickie Gendreau, qui a été présenté à la Berlinade. Je travaille sur un autre court-métrage qui va parler de la façon dont l’art influence nos vies, et nos vies l’art. Et au théâtre, la transmission des émotions mères-filles par le sang. Et j’enseigne à l’École nationale de théâtre et à l’UQÀM.