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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
ENTRETIEN AVEC YANN PERREAU
auteur-compositeur-interprète québécois
Est-ce qu'il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Oui c’est possible. D’ailleurs la technique est importante pour moi. Mais c’est plus la passion qui prime. Le désir de faire cela. L’amour que j’ai envie de donner. Pousser à réfléchir. Je veux faire bouger, danser, rire, pleurer. Idéalement c’est d’avoir les deux; être bon technicien et passionné.
Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Je m’en fous. En autant que cela soit bon. Pour moi, c’est l’émotion qui compte. Je n’aime pas trop juger les autres.
Recherchez-vous davantage la ressemble ou la différence dans vos relations personnelles et dans votre vie en générale? Et vers quoi le monde devrait-il tendre selon vous?
Tes questions précédentes touchaient aussi à ce sujet. J’aime les gens uniques et originaux. Il faut être indépendant, tout en tendant la main et en ayant une interaction avec les gens. Je suis un gars d’équipe. Mes parents avaient un bar, et on devait travailler main dans la main pour obtenir une réussite. Après j’ai joué au hockey, et ce n’était qu’en s’unissant que l’on pouvait gagner. Et puis ça a été le band. Même si on venait de milieux différents, il fallait une fusion, pour partager et donner de l’amour. Et maintenant à presque 40 ans et deux enfants, j’ai toujours été indépendant et ma carrière va bien. Je suis indépendantiste depuis le début et je ne vais surtout pas faire avaler de force mes idées, même si je crois que c’est la solution pour le Québec.
Est-ce que l'habillement en dit long sur les gens?
C’est un indicateur. À prime abord, je peux être attiré par des gens dont la tenue vestimentaire ressemble à la mienne. Par contre, j’aime être surpris. J’ai des amis qui portent le veston cravate, même si ce n’est pas mon cas. Ce n’est pas toujours ceux qui ont l’air le plus cool qui ont le plus de profondeur, le plus de cœur.
Êtes-vous plutôt dans l'acceptation ou la confrontation face aux gens, au temps, aux insuccès?
Je suis davantage dans l’acceptation que dans la confrontation. Mais cela ne m’empêche pas d’être fier et d’exprimer mes idées. Il m’arrive aussi de ruminer et d’envier. C’est un peu à refaire à chaque fois. Il y a quelque chose de bouddhiste là-dedans.
Souffrez-vous de la rage au volant?
À l’occasion. Ma blonde m’aide beaucoup, mais elle n’est pas toujours là. Avant d’en arriver à la rage au volant, je "respire", comme d’ailleurs dans toutes les facettes de ma vie.
Vous avez à choisir entre deux restaurants, un où prime la gentillesse du service et le deuxième la qualité de la nourriture. Lequel choisissez-vous?
La gentillesse du service. J’aime bien manger, mais un bon épicurien aime la bonne compagnie avant tout.
Êtes-vous davantage attiré par des gens pour qui la vie coule de source ou par ceux qui sont davantage tourmentés?
Je n’ai jamais été attiré davantage par un que par l’autre. Ce sont les gens authentiques qui m’attirent.
Jusqu'où la liberté d'expression selon vous peut- elle aller?
Je pense aux radios X. Parfois ça va trop loin. Ça devient de la mauvaise foi. Et ce n’est plus de la liberté d’expression mais de la propagande. C’est difficile, car les limites de la liberté d’expression sont tellement ténues.
Votre but dans la vie est-il d'être heureux?
Oui. Et puis de rendre les gens qui m’entourent heureux. Et tout cela fait boule de neige.
Est-ce que votre bonheur est relié à la comparaison aux autres?
Je fais des marathons depuis l’âge de 22 ans. J’ai toujours compétitionné contre moi-même et j’ai gagné en maturité depuis ce temps-là. Le danger qui nous guette lorsque l’on se compare, c’est de devenir égoïste et vaniteux et je me surveille.
Qu'est-ce que l'amour?
C’est le bonheur partagé.
L'être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Il a autant de l’un que de l’autre, mais encore là, c’est bien abstrait. Il y en a pour qui voler c’est faire le bien. Moi je suis très judéo-chrétien. Je veux inculquer ces valeurs dont j’ai hérité de mes parents à mes enfants et je suis bon pédagogue.
Croyez-vous que vous seriez prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Non, mais j’accompagnerais mon ami pendant toute sa période d’incarcération pour lui rendre la chose le moins pénible possible.
Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
C’est très délicat. Il faudrait une période de traitement avant de consentir à cette demande.
Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s'exprimer artistiquement? Iriez-vous le voir si son art vous intéressait?
Je l’ai vu en spectacle l’été dernier en France. Je m'abstiendrais à sa place de lancer des messages engagés en levant le poing entre ses chansons en citant Jean Jaurès par exemple. Pour moi il n’a plus de crédibilité morale. Cela m’a rendu mal à l’aise. Il aurait dû s’en tenir à ses chansons et des messages de politesse.
Un défaut, un vrai?
L’impatience en tout.
Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Pour créer des organes de remplacement, je ne suis pas contre.
Croyez-vous que l'homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement?
Je suis quelqu’un de très nature. Déjà, de choisir la couleur des yeux et des cheveux d’un enfant ça m’agace. Je crois que lorsque cela devient très calculé, ça va trop à l’encontre de l'ordre des choses et ça peut être dangereux mais je ne suis pas scientifique.
Croyez-vous à une vie après la mort?
Je ne la vois pas, mais je l’espère.
Avez-vous peur de la mort?
Non. J’ai peur de la maladie, et d’être un fardeau pour les autres. Ceci dit, j’aime beaucoup la vie.
Est-ce qu'il y a un avenir pour le français au Québec?
Je sens le français dans un étau. Je ne sens pas que c’est une priorité pour nos dirigeants. On devrait se rendre compte, que c’est une richesse pour l’Amérique, comme les langues autochtones, l’espagnol, l’italien, le portugais, l’anglais, les fleuves, les rivières. Et dans un Québec indépendant, j’encouragerais la survie des langues autochtones ainsi qu'une voix à l’ONU, celle du français en Amérique, parce que la France s’en fiche.
Sur quoi travaillez-vous présentement?
Mon prochain album «Le fantastique des astres» sort le 12 Avril. Ce sera le plus abouti, le plus mature, le plus fou, le plus audacieux de mes albums. Attention à ce qui s’en vient.