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Dans la série d'entrevues Questions réflexions, Charles Moquin rencontre des personnalités de la scène culturelle et les interroge sur leurs valeurs, leurs principes individuels ou sociaux, leur vision du monde, sur des questions de société ou des sujets philosophiques.
ENTRETIEN AVEC PIERRE CURZI
acteur, scénariste, syndicaliste et homme politique québécois.
Est-ce qu'il faut être passionné pour bien performer? Un bon technicien non passionné peut-il y arriver aussi?
Dans ce métier là, non je ne pense pas. Techniquement on peux rendre à peu près n’importe quoi. Je me rappelle au début de ma carrière j’avais entendu des ethnologues dire qu’il y avait certaines tribus qui refusaient de se faire photographier car ils croyaient y laisser une partie de leur âme. Et c’est justement ce qu’il faut laisser pour atteindre le publique. Et pour cela il faut être passionné.
Que pensez-vous des gens qui jouent avec une oreillette ou qui chantent en playback?
Il y a des comédiens qui utilisent l’oreillette pour palier à des problèmes de stress ou de mémoire. Mais normalement la mémoire fait partie des attributs d’un comédien. Au final c’est quand même le résultat qui compte. Par contre un chanteur qui utilise la technologie pour atteindre des notes normalement hors de sa portée, cela devient un manque l'honnêteté selon moi .
Recherchez-vous davantage la ressemblance ou la différence dans vos relations personnelles et dans votre vie en générale? Et le monde vers quoi devrait-il tendre selon vous?
Si je veux être honnête, je suis davantage à l’aise avec des gens de culture semblable à la mienne même si je suis curieux de l’autre. Mais je crois que les différences culturelles, c’est quelque chose qui existe, qui est sain et dont l’expression doit être encouragée.
Est-ce que l'habillement en dit long sur les gens?
Je ne vois pas ce que les gens portent. Mais paradoxalement ce que je porte un jour donné est la façon dont je veux être perçu ce jour là.
Êtes-vous plutôt dans l'acceptation ou la confrontation aux gens, au temps, aux insuccès?
Je suis assez confrontant au niveau des idées. J’aime bien débattre, discuter, et faire changer d’opinion si cela est possible. Tant qu’au temps qui passe, la mort, j’appellerais plutôt cela de l’apprivoisement que de l’acceptation.
Souffrez-vous de la rage au volant?
Non. C’est ridicule. Les quelques expériences que j’ai vécues ont provoquées une rage plus grande chez l’autre. Et cela aurait pu s’avérer un conflit dangereux.
Qu’est-ce qui prime pour vous au restaurant, la gentillesse du service où qualité de la nourriture?
Tout d’abord, je vais au restaurant pour bien manger, manger des choses que je ne cuisine pas. Car j’aime bien cuisiner.
Etes-vous davantage attiré par des gens pour qui la vie coule de source ou par ceux pour qui sont davantage tourmentés?
Dans ma vie j’ai eu beaucoup d’amis qui étaient hors normes, particuliers. Cela a commencé à la petite école. J’ai souvent au fil du temps fréquenté des gens souvent intellectuellement rebelles.
Jusqu'où la liberté d'expression selon vous peut-elle aller?
Oui à la liberté d’expression. Mais on ne peut pas tout permettre. Il faut être sensible à ce qui fait consensus. Mais c’est compliqué. Je n’ai pas de réponse claire là-dessus.
Votre but dans la vie est-il d'être heureux?
Oui. Et d’y trouver un sens. Et ce n’est pas simple de trouver un sens à sa vie.
Est-ce que votre bonheur est relié à la comparaison aux autres?
Non. Je suis conscient d’être privilégié. Je ne vais pas m’autopunir pour autant. Mais j’essaie de faire un effort pour rendre la société moins injuste.
Qu'est-ce que l'amour?
L’amour c’est la possibilité de sortir de soi. Dans 99,99 % du temps, comme être humain je pense à moi. Et l’amour c’est lorsque je pense aux autres.
L'être humain est-il foncièrement bon ou mauvais?
Lorsque l’on vient au monde nous sommes des êtres inachevés. Et c’est l’éducation, l’enfance, le milieu familial qui font de nous des êtres bons ou moins bons.
Seriez prêt à faire condamner un innocent pour sauver un ami?
Non. Je crois assez à la justice. Je crois qu’il faut être juste.
Est-ce que le suicide assisté devrait être accessible à qui en ressent le besoin sans autres considérations?
Je crois que le suicide doit être être accessible aux gens qui le souhaitent vraiment. Mais il doit être accompagné. On ne peut pas dire, vous pouvez vous suicidez quand vous voulez. On doit d’abord profiter d’un soutiens physique ou psychologique et après-coup, si c’est toujours votre désir, je crois que cela devrait être possible.
Croyez-vous que Bertrand Cantat peut continuer à s'exprimer artistiquement? Iriez-vous le voir si son art vous intéressait?
Dans l’histoire du TNM, j’étais très perplexe. Intellectuellement parlant, je voudrais que l’on aille vers le plus de liberté possible. Mais lorsque ça arrive j’ai de la misère. Je suis peut-être moins ouvert que je ne l'affirme avec les mots. C’est d’une telle violence. Cette histoire comme celle de Mike Ward et du petit Jérémy amènent des discussions; des questionnements. Jusqu’où en tant que société sommes-nous prêt à aller? Sur nos propres valeurs? Et mes réponses m’étonnent souvent.
Un défaut un vrai?
Têtu.
Que pensez-vous de la recherche sur les cellules souches?
Je ne suis pas contre la recherche ni le progrès. Mais cela m’inquiète. Par contre, n’’étant pas croyant, j’ai un destin limité dans le temps, et la science le fait augmenter.
Croyez-vous que l'homme doit continuer de protéger la biosphère ou se modifier pour vivre dans un nouvel environnement?
On ne peut pas tout transformer de l’être humain. Un organisme vivant, ça a un début et une fin. Et je ne crois pas que l’on devrait outrepasser cela.
Croyez-vous à une vie après la mort?
Non. Je n’y crois pas.
Avez-vous peur de la mort?
Oui. Et j’’essaie très modestement de l’apprivoiser. En vieillissant, je reste actif. C’est valorisant. Entre autre chose, faire de la radio. Je diminue les excès et je fais plus de sport.
Est-ce qu'il y a un avenir pour le français au Québec?
Il y en a un, mais c’est un avenir menacé. Lorsqu’il y a deux langues qui coexistent, il y en a toujours une qui prends le pas sur l’autre. L’étude que l’on a fait faire il y a 5 ans prévoyait que c’est en 2030 qu’il y aurait une bascule où la langue d’usage à Montréal deviendrait majoritairement l’anglais. Et les réactions sont insuffisantes pour créer un changement.
Sur quoi travaillez-vous présentement?