La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.

C’est l’histoire d’un pitbull que l'on arrivait pas à maîtriser après qu'il eut tué une

dame. Ni les pompiers, ni les coups de matraques, ni le «taser», rien n'y faisait.

Même les tirs des policiers dans les pattes du chien n’avaient rien donné, malgré le fait


qu’ils aient revêtu des pantalons de camouflage, dans le but de passer pour des


néonazis, par qui les pitbulls se laissent généralement approcher. Le chien ne lâchait


pas sa proie, même morte. C’est alors que l’on prit les grands moyens et qu’un


policier dût lui vider son chargeur dans la tête. Ce qui fit dire au premier ministre Justin


Trudeau sous le coup de la colère, «je vais en défier un de ces pitbulls». Le lendemain il


créa la commission Cabot No, afin de déterminer s’il y avait lieu d’exterminer ou non les


pitbulls. Quelques temps plus tard devant les élus, le président M. No se leva, et lut les


grandes lignes de son rapport. «Après avoir analysé différents comportements du


pitbull, à savoir si le chien s’attaque davantage aux enfants, aux femmes, aux


hommes ou aux gens de couleurs si les divers parfums et odeurs ont une influences sur

les attaques. Au demeurant l’odeur du cari l'attire particulièrement. D’ailleurs, nous


suggérons fortement au maire de l’arrondissement d’interdire le Parc-Extension aux


résidents pour un certain temps. Comme dans mon pays d’origine, il est préférable de


manger le pittbull que d’être mangé, nous recommandons donc, de ne le tuer que pour


la consommation domestique.» Citant ce grand homme d’état et spécialiste des chiens


qu’était Winston Churchill, afin de bien faire comprendre qu’il ne devrait pas y avoir de


compromis possible: «Un conciliateur est quelqu’un qui nourrit un pitbull en espérant


être le dernier à être mangé.» Le gouvernement libéral lui, suite à la victoire par KO de


notre premier ministre Justin Trudeau sur le plus coriace des pitbulls, opta plutôt pour


«le guide pratique» que vous trouverez ci-dessous. Car pour le gouvernement, faire


disparaître le pitbull, c’est nous rendre vulnérable aux terroristes de la laisse, qui


pourraient créer une nouvelle race mutante, encore plus atroce et immangeable. Et le


ministre de la justice s’empressa de rajouter que «bien entendu le port d’arme


deviendra obligatoire pour tous les citoyens.»




Guide pratique:



- Les seuls pitbulls dangereux, ce sont ceux qui sont en votre présence.

Méfiez-vous quand même, car ils sont sournois.


- Le pitbull ne grimpe pas aux arbres, mais il peut vous en faire descendre.


- Le pitbull n’avale pas en nageant.


- Le Pitbull du nord de l’Amérique dort beaucoup. Mais soyez tout de même sur vos

gardes car il souffre de bruxisme .


- Le pitbull ne vole pas. On croyait en avoir déjà vu voler, mais c’était un tout autre

animal; le cerf volant.


- Le cul de jatte, rare et très peu mobile n’est pas menaçant, mais il est quand

même déconseillé de le flatter.


-Si un pitbull vous attaque, faites le mort. Si le chien est vieux et souffre de la

maladie Alzheimer, il risque de croire qu’il a déjà fait le travail.


- Les vieux sont relativement en sécurité car le pitbull est déstabilisé par quelqu’un

qui transporte ses crottes. Enfin vous allez apprécier que l’on vous délaisse.


- Vous êtes en sécurité si vous ne mangez pas bio, car le pitbull est allergique aux

produits Monsanto.


- Pour vous mettre à l’abri rien de mieux que l’urgence d’un hôpital, car le pitbull

n’est pas un animal très patient.


- Rappelez-vous si vous survivez à une attaque, comme l’a si bien dit Nietzsche:

«Ce qui ne tue pas rend plus fort» et aussi que faire votre prière ne donne rien

car «Dieu est mort».


- Et surtout, les animaux ne tuent pas par plaisir.