Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Il était une fois le petit Guillaume qui avait peur dans le noir. Il passait la nuit à attendre le jour, en se frappant la tête dans un mouvement de va-et-vient, sur le panneau de sa bassinette, accompagné d’une espèce de mantra, qui ressemblait au bruit d’une voiture qui refuse de démarrer. Cela faisait un tapage qui réveillait la maisonnée. Sa mère accompagnée de sa sœur Anne de trois ans son aînée, venait le supplier de cesser de se frapper la tête, sinon il allait perdre ses cheveux comme son grand-père et en plus son papa allait venir. Ce qui inévitablement se produisait. Il rentrait en trombe dans la chambre, saisissait Guillaume, puis le soulevait au bout de ses bras, pour ensuite le rabattre au fond de la bassinette, en le menaçant de recommencer s’il n’arrêtait pas de faire du bruit. Du coup, Guillaume ne cessait jamais, car c’est ce qui le calmait.
Guillaume s’imaginait que son père n’avait pas de cœur. Jeune, il pensait que les sentiments venaient vraiment du muscle cardiaque et qu’il allait perdre le sien en même temps que ses dents de lait .
Cette violence se prolongea durant l’enfance de Guillaume. Un midi son père demanda à Anne d’aller acheter du pain. Elle décida d’amener son frère avec elle. Rendue à l’épicerie du coin, Anne profita de la présence de quelques garçons habillés en cowboy, pour se vanter d’être plus forte que son frère. Soudainement, Guillaume se retourna et sans crier gare, lui donna un coup de poing dans le ventre qui coupa le souffle de sa sœur.
S’inquiétant que les enfants ne revenaient pas, leur papa décida alors d’aller à leur rencontre. En entrant à l’épicerie, il aperçut sa fille pliée en deux qui se lamentait. À voir la peur dans les yeux de Guillaume, il comprit tout de suite que c’était lui le coupable. Il s’avança et d’un coup de poing lui fracassa le nez devant tous ces étrangers estomaqués de voir l’enfant par terre ensanglanté. Il y avait même du sang, sur l’éternelle chemise blanche du furibond.
L’épicière appela les policiers, tout en criant au père qu’il ne l’emporterait pas au paradis. Du coup, cette histoire resta lettre morte.
Donc le paternel en déduit qu’il pouvait agir en toute liberté. Et c’est ce qu’il fit.
Un après-midi, Guillaume jouait au hockey au sous-sol. Par inadvertance, son bâton frôla le menton de sa jeune sœur qu’il n’avait pas vu. Alors sous les cris de Marie, son père descendit et après une courte chasse, attrapa Guillaume pour lui administrer une double fessée. La première pour ce qu’il avait fait à Marie et la deuxième, pour avoir fait pipi de peur sur le congélateur où Guillaume avait été étendu pour être battu.
Cela avait fait de Guillaume, un enfant pétri d’anxiété qui n’arrivait à s’apaiser qu’en s’automutilant. Ce qui plus ou moins consciemment lui donnait l’impression d’avoir un certain contrôle sur les sévices que son papa lui faisait subir. En plus, il désirait tellement être aimé par ce dernier, que pour attirer son attention, il alla même jusqu’à provoquer les corrections.
Lorsque Margot était seule avec ses enfants, elle aimait rire et s’amuser avec eux. Coquette, elle se maquillait toujours. Certaines fois, beaucoup trop, afin de tenter de cacher une certaine réalité à ses enfants qu’ils connaissaient déjà. Et quand son mari arrivait, il dégageait une ambiance sentencielle. Une sorte de poison anxiogène qui n’épargnait personne.
Une nuit, Guillaume se présenta sur la pointe des pieds dans la chambre de ses parents avec un couteau. Tremblotant, il s’approcha de son père et le frappa de toutes ses forces à la gorge. Sentant une douleur vive le père sursauta. Puis il remarqua le couteau dans la main de son enfant. Ce fut un choc terrible. Il prit soudainement conscience de toute la violence dont il avait fait preuve et la haine qu’il avait semée en voyant son garçon voulant le tuer. À cet instant, il aurait souhaité que ce couteau en soit un vrai et non pas un jouet de plastique que Guillaume utilisait pour décapiter les poupées de sa sœur.
Depuis cette nuit-là, c’est toujours et seulement Margot qui décida si elle faisait l’amour ou pas. Et Guillaume avait maintenant le droit de se tromper; comme de couteau ....
Mais ce ne fut pas si simple pour Guillaume. Adolescent il a été diagnostiqué « d’un trouble de la personnalité limite (borderline) » . Il était habité d’une grande colère qui se manifestait par des élans de justicier et un grand besoin de vengeance. Malgré les médicaments, et de nombreuses thérapies, Guillaume était un être caractériel et impulsif: « Rien à faire, j’ai tout essayé. Cela vient de mon père », qu’il répétait lorsque ses proches passaient une remarque.
Guillaume en a toujours voulu à sa mère, de n’avoir jamais réagi à la violence de son mari. Ce qui s’est répercuté sur les femmes de sa vie. Il a mis beaucoup d’efforts dans ses relations pour contenir sa violence. Et il en est très peu resté pour aimer.
Une nuit, à attendre le jour après plusieurs autres sans dormir. Assis dans son salon dans le noir, Guillaume n'arrivait plus à comprendre sa langue maternelle à la télé. Il sentait son cerveau lui couler sur les tempes pour tenter de se soulager d'un trop plein d'images et d'idées. Soudainement, se croyant dans la maison de ses parents, Il voulut se venger de sa mère et libérer son enfant de son père. Il se leva et marcha en direction des chambres de sa femme et de son fils de 5 ans, avec cette fois le bon couteau.