Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) ont annoncé mercredi les quatre premiers films qui feront partie de la 27e édition qui se déroulera du 20 novembre au 1er décembre 2024. Le festival propose un avant-goût de sa programmation complète en y révélant des films axés sur l’actualité qui témoignent de la pertinence artistique et politique du documentaire. 

Interceptés (Intercepted), Oksana Karpovych

La scénariste, réalisatrice et photographe ukrainienne Oksana Karpovych est de retour au festival après avoir remporté le Prix Nouveaux Regards aux RIDM en 2019 avec son film documentaire Don’t Worry, the Doors Will Open. Cette année, elle revient avec Interceptés (Intercepted), et joue entre entre des plans fixes montrant les paysages dévastés de l’Ukraine ainsi que des appels téléphoniques interceptés par les services de renseignement ukrainiens dans lesquels des échanges entre des soldats russes et leurs familles, mettent en lumière leurs peurs et leur colère, tout en dépeignant une cruauté déconcertante. 

Avec ce documentaire troublant, Oksana Karpovych rapporte les répercussions du conflit sur les envahisseurs et le pays ravagé qu’ils laissent derrière eux, offrant une réflexion profonde sur le coût humain de la guerre.

No Other Land, Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal et Rachel Szor

Toujours sur l’actualité, Basel Adra, Yuval Abraham, Hamdan Ballal et Rachel Szor, un collectif de cinéastes palestiniens, israéliens et israélienne, présentent en première Québécoise leur film coréalisé No Other Land qui a déjà récolté plusieurs prix du public, notamment à la Berlinale. 

Le collectif adopte le point de vue d’un militant palestinien nommé Basel qui filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit les villages et chasse les habitants et qui rencontre Yuval, journaliste israélien avec qui il va se lier d’amitié. Le documentaire expose les conséquences des campagnes de démolition menées par Israël à Masafer Yatta en Cisjordanie. 

Sauve qui peut, Alexe Poukine

Les RIDM ont également annoncé le retour de la réalisatrice belge Alexe Poukine (Sans frapper, RIDM 2019) avec Sauve qui peut, un film dans lequel elle explore le milieu hospitalier et les symptômes d’une crise structurelle.

Dans un centre de formation, des acteurs et actrices simulent des consultations avec des étudiants et étudiantes en médecine ou en soins infirmiers.

Cette approche pédagogique est graduellement mise en dialogue avec des ateliers d’improvisation pour professionnels de la santé, d’où émerge un discours collectif sur la réalité d’un système exerçant une grande pression physique et mentale. 

The Soldier’s Lagoon (La laguna del soldado), Pablo Alvarez-Mesa

Après avoir remporté le Prix spécial du jury de la compétition nationale court ou moyen métrage aux RIDM en 2022 avec Infinite Distances, Pablo Alvarez-Mesa dévoile The Soldier’s Lagoon (La laguna del soldado), deuxième volet d’une trilogie se consacrant à la figure emblématique de l'émancipation des colonies espagnoles Simon Bolivar en Colombie. 

Le réalisateur montréalais d'origine colombienne pose un regard artistique sophistiqué sur le páramo, biotope des Andes. Il y explore les réalités sociale, politique et environnementale par le biais de différentes personnes liées à ce territoire.

Les Rencontres internationales du documentaire de Montréal dévoileront le restant de leur programmation en octobre 2024.