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Mercredi 1er novembre, à la Salle Bourgie, les émérites pianistes Sandra Murray et Claire Ouellet conviaient les amateurs des duos de piano à un programme réunissant des œuvres de Sergueï Prokofiev (1891-1953), Claude Debussy (1862-1918) et Sergueï Rachmaninov (1873-1943). Nous nous sommes régalés.
Les forces en présence
Sandra Murray et Claire Ouellet sont toutes deux professeures au Conservatoire de musique de Montréal depuis plusieurs années. Les deux dames sont respectivement détentrices d’une maîtrise en accompagnement, pour l’une, et d’un doctorat en interprétation de l’Université de Montréal pour l’autre. Chacune s’enorgueillit légitimement de nombreuses prestations tant sur la scène canadienne que mondiale en plus de jouir d’une réputation internationale. Elles ont déjà deux enregistrements à leur actif. Bref, voilà donc un duo redoutablement efficace réunissant deux pianistes virtuoses renommées.
Le programme
La première partie a été consacrée à la Suite de Cendrillon, op. 87 (1940-1944; arr. Mikhail Pletnev), en quatre mouvements, de Prokofiev, et à La Mer (1903-1905; transcr. André Caplet), en trois mouvements, de Debussy.
Le Prokofiev, d’une durée d’environ 30 minutes, ne m’a pas outre mesure séduit, exception faite de sa spectaculaire, enlevante et même excitante finale. Cette suite ne m’a pas laissé de souvenir impérissable et n’a pas entraîné de vers d’oreille chez moi.
Dans le programme élaboré, disponible en ligne, cette suite nous est substantiellement présentée, expliquée, en rien de moins que 646 mots. À mon avis, quand on a besoin d’autant de mots - pour préalablement conditionner l’auditeur - c’est souvent, selon mon expérience personnelle, que l’œuvre n’est peut-être pas des plus spontanément séduisantes à l’audition. D’ailleurs, en lisant cette élaborée présentation on apprend que, finalement, Prokofiev a eu peu à voir avec cette suite particulière à laquelle son nom est accolé. En effet, le ballet Cendrillon est bel et bien de Prokofiev, nul doute, ainsi que les arrangements pour piano solo que lui-même en a tirés. Mais « Les arrangements pour deux pianos de Mikhail Pletnev au programme aujourd’hui ne proviennent ni des transcriptions pour piano seul de Prokofiev, ni directement des trois suites Cendrillon pour orchestre op. 107 à 109 du compositeur [...]. » En fait, « Les neuf arrangements pour deux pianos de Pletnev ont été réalisés spécialement pour lui permettre de se produire avec Martha Argerich. » Ah bon! Mais la finale m’a tout de même semblé fort réussie.
Le Debussy, d’une durée d’environ 25 minutes, m’a beaucoup plus charmé avec ses nombreuses cascades de notes, son style énergique et évocateur « avec ses esquisses symphoniques » visant à « dépeindre le mouvement et les transformations constantes de l’océan. » Je m’y serais cru et j’ai même évité de peu le mal de mer. Incidemment, le Debussy n’a exigé que 296 mots de présentation dans le programme : disons que son propos était un peu moins ésotérique que celui de Pletnev. La Mer de Debussy m’a donc fait allégrement voguer à la dérive dans mon imaginaire. Je ne vais pas pour autant me la dénicher sur disque ou sur internet et me la faire jouer en boucle, mais j’en garde un agréable souvenir, toutefois non assorti de vers d’oreille.
Depuis le début, avec Pletnev d’abord et Debussy ensuite, la soirée allait bon train crescendo. Et après l’entracte, ce fut l’apothéose, la flamboyante démonstration de virtuosité exigée des pianistes par les mémorables œuvres de Rachmaninov.
Il y a plusieurs années j’ai découvert le génial Rachmaninov par l’entremise de mon ténor favori, feu le très regretté et irremplaçable Nicolai Gedda, qui avait enregistré un disque de chansons du génial compositeur, dont Vocalise, op. 34 no 14. J’ai longtemps cru que la version Gedda serait à jamais insurpassable, jusqu’à ce que je tombe sur l’incomparable version de la soprano Anna Moffo, à la voix angélique, que vous pouvez aller entendre sur YouTube en cliquant simplement ici.
Avec Vocalise la deuxième partie a démarré majestueusement. La Polka italienne (1906) qui a suivi a été très divertissante et virtuose. Rachmaninov l’a apparemment composée à partir d’une mélodie qu’il a entendue et notée, provenant d’un orgue mécanique transporté par un âne à Florence, Italie.
Le couronnement de la soirée a été la Suite pour deux pianos no 2, op. 17 (1901) en quatre mouvements, dont le 4e, la « Tarentelle », a valu une longue et insistante ovation debout aux deux pianistes dont la patente virtuosité nous a franchement éblouis. Elles forment indéniablement un duo de choc.
En conclusion, je ne saurais trop vous recommander d’assister à un concert de Sandra Murray et Claire Ouellet, si être transporté par des chefs-d’œuvre pianistiques est l’un de vos plaisirs favoris. Elles sont toutes les deux actives sur Facebook, mais ne semblent pas avoir de site internet personnel. Quant à la salle Bourgie, elle a beaucoup à offrir en termes de divertissement. Sa programmation est très étoffée. Vous êtes donc conviés à fréquenter régulièrement sa page Facebook et son site internet, ici, pour consulter sa programmation et vous procurer des billets.