Dimanche après-midi, le 10 décembre à la Salle Bourgie, Momo et Mari Kodoma, deux sœurs pianistes virtuoses et concertistes émérites, nous conviaient à un concert entièrement consacré à Piotr Ilitch Tchaïkovski (1875-1893) qui nous a charmés par immersion dans l’univers féérique de ses ballets.

Qui sont les sœurs Kodama? Mari (épouse du célèbre chef d’orchestre Kent Nagano) et Momo, sa sœur cadette, sont nées à Osaka, Japon, respectivement en 1967 et en 1972. Elles ont grandi et étudié en Europe. Elles jouissent d’une renommée mondiale, ont joué avec de nombreux orchestres, et chacune a déjà plusieurs enregistrements à son crédit.

Mari Kodama, pianiste. Crédit photo: Lyodoh Kaneko

Le programme à deux pianos proposait, dans l’ordre de leur présentation, les extraits d’œuvres suivants :

• « Danse russe », « Danse espagnole » et « Danse napolitaine » du ballet Le Lac des cygnes, op. 20 (transcr. Claude Debussy)

• « Scène » et « Danse des cygnes » du ballet Le Lac des cygnes (transcr. Eduard Langer)

• « Introduction : La Fée des lilas », « Adagio : Pas d’action », « Pas de caractère : Le Chat botté » et « Valse » de La belle au bois dormant, op. 66 (transcr. Sergueï Rachmaninov)

• « Ouverture », « Marche », « Danse de la Fée dragée », « Le Café », « Le Thé », « Trepak », « Danse des mirlitons » et « Valse des fleurs » de la Suite de Casse-Noisette, op. 70 (transcr. Anton Arenski)

À propos, vous pouvez retrouver le contenu du programme de ce concert sur le tout premier disque commun qu’elles ont produit en 2016 et qui s’intitule Pyotr Il'yich Tchaikovsky: Ballet Suites for Piano Duo.

Momo Kodama, pianiste. Crédit photo: Jean-Baptiste Millot

De toutes les critiques que j’ai produites jusqu’à présent la présente aura été la plus facile à rédiger. En effet, quand deux superbes virtuoses unissent leur talent pour jouer une suite de véritables « tubes » classiques extraits de ballets composés par le génial Tchaïkovski, le résultat est une enfilade de chefs-d’œuvre, un très solide programme entièrement composé de pièces toutes aussi emballantes et planantes les unes que les autres, admirablement bien rendues avec toute la finesse, la subtilité et l’expertise requises. La complicité et le savoir-faire de ces Dames sont incontestables et produisent des étincelles.

Le concert dure moins de 75 minutes et on en prendrait beaucoup plus. C’est une plongée dans l’imaginaire de Tchaïkovski, au cœur de ses envoûtants ballets dont la musique nous transporte et nous fait immanquablement rêver.

Mon seul bémol : toutes leurs interventions au micro ont laissé à désirer. J’en ai compris à peine la moitié. Elles alternaient du français à l’anglais, sans toutefois traduire en français ce qui venait d’être dit en anglais et vice versa. Donc, les unilingues autant francophones qu’anglophones ont nécessairement perdu de l'information. Aussi, et surtout, le volume du micro de Momo était franchement mal réglé, ou elle a vraiment une faible voix, parce que, des deux, c’était la moins volumineuse et donc la moins compréhensible.

Après l’ovation debout amplement méritée et les très chaleureux applaudissements, elles nous ont offert un rappel dont je n’ai pas saisi le titre (marmonné au micro) mais qui, à l’écoute, m’a semblé être du Tchaïkovski.

Mari et Momo Kodama sont actives sur Facebook et ont chacune leur site internet, respectivement ici et là, que vous êtes invités à fréquenter pour en apprendre bien davantage à leur sujet, consulter leur calendrier, et trouver bon nombre de photos et de vidéos. Aussi, la Salle Bourgie (active sur Facebook) a une riche programmation que vous pouvez consulter en long et en large en accédant à son site internet.