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Samedi 27 juillet, à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay de Joliette, par un bel après-midi ensoleillé, le Festival de Lanaudière présentait un récital de chansons intitulé La douce France d'Anne Sofie von Otter.
Qui est Anne Sofie von Otter? Une célèbre mezzo-soprano suédoise de réputation mondiale, née à Stockholm en 1955, qui a connu et connaît toujours une prolifique carrière internationale à l’opéra, et que je n’ai découverte que lors de ce récital. Eh oui! N’étant pas familier avec tous les chanteurs et chanteuses d’opéra de la planète, ça me permet de faire encore d’heureuses découvertes comme celle-ci. Apprenez-en davantage sur cette émérite chanteuse lyrique en parcourant son site internet (unilingue anglais) qui regorge d’informations.
Sa biographie nous apprend notamment qu'elle «est au sommet de son art et que c'est l’une des artistes contemporaines les plus enregistrées avec un catalogue incomparable bâti au fil d’une carrière étalée sur plus de quatre décennies.»
Dans un programme intitulé La douce France, que penseriez-vous spontanément, pour ne pas dire exclusivement, retrouver? Que des chansons et de la musique françaises, tout naturellement? Eh bien non! Pas dans le programme d’Anne Sofie! On y retrouve également, en fin de première partie, un pot-pourri irlandais incluant deux chansons anglaises, ainsi que deux chansons en suédois et une en anglais (Money, Money, Money, un tube du groupe suédois ABBA) en deuxième partie.
Et qu’en est-il du répertoire français qu’elle a choisi d’interpréter? Très majoritairement de la chansonnette légère, très légère! Jugez-en par certains titres : À Paris (Francis Lemarque), C’est si bon (Henri Betti), Douce France (Charles Trenet), Elle tourne la terre (Léo Ferré), deux poèmes de Charles Baudelaire, soit Remords posthume et Moesta et errabunda (ce dernier chanté en suédois), À bicyclette (Yves Montand), Ma solitude (George Moustaki), Padam Padam (Norbert Glanzberg), Que reste-t-il de nos amours et Boum! (Charles Trenet). En rappel, elle nous a offert La chansonnette (Yves Montand), titre on ne peut plus représentatif de l’ensemble de son récital, à mon humble avis qui, toujours, n'engage que moi.
À noter qu’elle a apporté des changements au programme, une inversion ici, une substitution là, ou encore des ajouts non inscrits (tels Remords posthume, À bicyclette et Ma solitude).
Le programme nous a également offert quelque sept prestations purement instrumentales que la foule a semblé grandement apprécier puisqu’elles ont été très chaleureusement applaudies. Interprétées par un plus que talentueux et polyvalent quatuor réunissant Johan Siberg au piano, Bengan Janson à l’accordéon, Anders Jakobsson au violon, et Fabian Fredriksson à la guitare, les titres se déclinaient ainsi : I’ve found a New Baby (Jack Palmer et Spencer Williams), Nuages (Django Reinhardt), Pot-pourri irlandais, Schottis d’après Jonas Olsson, Novelty accordéon (Benny Andersson), Fou rire (Richard Galliano), et une dernière «jazzée» dont je n’ai pas saisi le titre. Pas que de la musique française? En effet!
Mon coup de cœur est allé aux quatre chansons suivantes de la première partie : L’anneau d’argent et Ma première lettre (de Cécile Chaminade), et À Chloris et Quand je fus pris au pavillon (de Reynaldo Hahn). Et pourquoi donc? Parce que c’est à ce moment précis qu’on a vu ressurgir la chanteuse d’opéra qui s’est exécutée à au moins deux pieds (soixante centimètres) d’un micro sur pied. La diva a de la voix, et ça se voit, et ça s’entend.
Pour toutes les autres chansons, elle avait un micro à la main. Cependant, contrairement à beaucoup trop de chanteurs (surtout populaires) qui s’exécutent avec le micro collé aux lèvres, quasiment dans la bouche, Anne Sofie le tient à bonne distance car sa puissance et sa projection vocales l’autorisent.
Compte tenu de son type de voix – mezzo-soprano – classique, puissant, articulé, parfaitement maîtrisé, j’aurais préféré qu’elle pige davantage dans du répertoire d’abord exclusivement français, et ensuite plus exigeant, et surtout exaltant que celui de la chansonnette à la Charles Trenet ou à la Yves Montand, par exemple. Elle a volontairement négligé les immenses chansons popularisées par notamment Edith Piaf et Charles Aznavour, pour ne nommer que ces deux-là. Avec son incontestable talent, ses impressionnants moyens, et son jeu convaincant, Anne Sofie tire vers le haut, magnifie, embellit, tout ce qu’elle se permet de chanter, ce pour quoi je déplore son incursion quasi exclusive dans la chansonnette pour ce récital.
Quand je songe aux sensationnelles versions que la chanteuse à voix britannique Elaine Paige a livrées, et gravées sur disque, des immortels tubes d’Edith Piaf (Mon Dieu et l’Hymne à l’amour), je me prends à rêver de ce que la mezzo-soprano Anne Sofie aurait pu choisir pour nous régaler. Ce sera pour une prochaine fois, j’espère.
Malgré ma réserve concernant son répertoire de prédilection, je recommande néanmoins ce charmant et divertissant spectacle principalement aux amateurs nostalgiques de chansonnettes françaises légères qui, au passage, ne dédaignent pas des incursions dans le répertoire irlandais, anglais et suédois. Cependant, si vous espérez y entendre de grandes « arias »...
La grande et superlativement talentueuse Dame est active sur Facebook et vous attend sur son site internet mentionné précédemment. Quant au Festival de Lanaudière, qui propose une programmation relevée et des plus variées, il bat son plein, ne se termine que le dimanche 4 août, et vous invite à fréquenter sa page Facebook et son site internet pour consulter son riche calendrier et vous procurer des billets pour de prochains concerts.