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Vendredi 8 décembre à la Salle Bourgie, le jeune ténor lyrique américain Jack Swanson - une étoile montante de l’opéra - donnait un récital accompagné du pianiste et coach John Arida. L’occasion nous a permis de découvrir un très doué accompagnateur et un formidable ténor « applaudi autant sur les scènes européennes qu’américaines. »
Le programme proposait des œuvres de Bellini, Rossini, Grieg, Poulenc et Liszt, ainsi que des mélodies irlandaises et écossaises en hommage à John McCormack (1884-1945), un célèbre ténor irlandais qui était « renommé pour sa diction parfaite et sa maîtrise de la respiration » et qui s’est démarqué autant à l’opéra que dans le chant plus populaire.
Non seulement le programme remis aux spectateurs listait toutes les chansons, mais il était de plus accompagné de cinq pages brochées sur lesquelles on retrouvait – recto verso – les paroles, en trois langues pour certaines et en deux pour d’autres, dont le français. Et Mr. Swanson n’a pas craint de s’adresser à la foule (in Englsih only) aux moments opportuns pour nous présenter certains éléments du programme. Heureuse initiative que de si bien informer l’assistance du contenu du programme.
À aucun moment le ténor n’a eu recours à un micro. Tout s’est fait sans amplification, ce qui nous a permis de prendre la pleine mesure de sa très articulée et puissante voix facilement audible dans tous les recoins de la salle.
Le très polyvalent chanteur a opté pour du Vincenzo Bellini (1801-1835), génie musical décédé beaucoup trop jeune, et du Gioachino Rossini (1792-1868) pour lancer son opération de séduction. D’abord Ma rendi pur contento et Malinconia, ninfa gentile de Bellini et La promessa de Rossini. Il a très bien rendu ces trois pièces qui passeraient aisément pour des arias d’opéra.
Il a enchaîné avec Six mélodies, op. 48 d’Edvard Grieg (1843-1907) qu’il a chantée en norvégien en recourant aux partitions, alors que toutes les autres chansons ont été interprétées de mémoire, sans partition. Bien qu’agréables à entendre, ces mélodies ne m’ont pas laissé de souvenir impérissable, sauf la dernière En Dröm (Un Rêve) qui je connais depuis belle lurette et que j’ai maintes fois entendu, sur disque, chantée par Nicolai Gedda, mon ténor favori.
S’en sont suivis les divertissants Deux poèmes de Louis Aragon mis en musique par Francis Poulenc (1899-1963) : « C » et « Fêtes Galantes » qui nous a révélé un Jack Swanson des plus expressifs.
Et c’est Franz Liszt (1811-1886), avec Tre Sonetti del Petrarca, soit « Pace non trovo », « Benedetto sia ‘l giorno » et « I vidi in terra angelici costumi » qui est venu irrésistiblement me ravir. Je connais très bien ces trois chants que j’écoute et adore depuis des années. Avec plusieurs autres chants de Liszt, ils ont été enregistrés en 1986 par le légendaire ténor suédois Nicolai Gedda (mentionné ci-dessus), sur deux disques – trésors de ma discothèque – intitulés Franz Liszt Lieder/Songs, vol. 1 et vol. 2 avec Lars Roos au piano.
Suivez ce lien YouTube pour aller entendre Nicolai Gedda (1925-2017) chanter l’envoûtant « Pace non trovo », une pièce qui dure six minutes trente secondes. Les intéressés trouveront également sur YouTube les deux autres fascinants sonnets de Pétrarque chantés par Gedda. C’est du velours pour les oreilles.
À mon humble avis, Jack Swanson a chanté ces trois sonnets avec toute la passion, la maîtrise vocale, la subtilité et la puissance requises. Déjà, avec les deux chants de Bellini et celui de Rossini du début, il a clairement démontré qu’il est fort à l’aise dans le chant classique, ce pour quoi j’aurais bien aimé l’entendre dans de grands airs d’opéra qu’il a toutefois sciemment omis d’inclure dans son programme.
Ensuite, en hommage à John McCormack, il nous a offert un chant lyrique de chacun des quatre compositeurs suivant : l’Américain Stephen Foster (1826-1864), les Britanniques Charles Marshall (1857-1927) et Granville Bantock (1868-1946), et l’Irlandais Herbert Hughes. J’ai particulièrement été intrigué et amusé par Song to the Seals de Bantock, qui a un refrain (répété trois fois) qui se veut être, je présume, une onomatopée du cri ou chant du phoque (Seal) et qui va comme suit :
« Coir an oir an oir an oir o
Coir an oir an oir an eer o
Coir an oir an oir an ee laluran
Coir an oir an oir an eer o »
Aussi étranges que puissent paraître ces paroles, elles composent néanmoins un refrain des plus lyriques.
Le très solide et expressif ténor a officieusement terminé son récital avec Stay in my arms de Marc Blitzstein (1905-1964) et Without a song de Vincent Youmans (1898-19467). Cette dernière spectaculaire chanson est devenue un véritable tube en 1951 grâce à l’interprétation de feu le regretté et irremplaçable ténor Mario Lanza. Suivez ce lien pour aller entendre le grand Mario vous sérénader avec cette immortelle chanson.
En rappel, suivant une ovation debout très légitimement méritée, le concert s’est officiellement terminé par l’interprétation de l’éternel Danny Boy, un grand succès irlandais qui ne se dément pas depuis sa composition par le Britannique Fredric Weatherly en 1913.
Jack Swanson est actif sur Facebook et vous pouvez le retrouver sur son site internet (anglophone) pour en apprendre davantage à son sujet, consulter son calendrier et vous procurer des billets. Entre autres prochains engagements, il reprendra le rôle de Don Ramiro dans l’opéra La Cenerentola de Rossini à l’Opéra Lyrique de Chicago en janvier et février 2024. Voilà donc un surdoué et excessivement prometteur ténor dont la carrière est très certainement à suivre.