Au Festival d’Opéra de Saint-Eustache (FOSE) | Grandes Laurentides, le concert de clôture a eu lieu en après-midi du dimanche 9 juillet et a attiré bon nombre d’amateurs de chant lyrique venus s’installer sur la pelouse du jardin du Manoir Globensky pour profiter d'un excellent spectacle.

Préambule

Chaque année durant la période estivale, et ce depuis belle lurette, je cède avec délectation à l'irrépressible tentation d’assister à un maximum de concerts musicaux gratuits qui se donnent en plein air dans différents parcs ou espaces publics de la région métropolitaine, et parfois au-delà.

Un des événements majeurs que je privilégie est le Grand Concert des Lauréats Jeunes Ambassadeurs Lyriques du Théâtre Lyrichorégra 20 du Canada qui, depuis quelques années maintenant, a lieu dans le jardin du Manoir Globensky - 235 Rue Saint-Eustache, Saint-Eustache - en guise de conclusion du FOSE. Cette année le festival en était à sa 14^e édition qui s’est déroulée du 6 au 9 juillet. 

Photo ci-dessus: Manoir Globensky

Préliminaire

Voici quelques précisions provenant du site internet du Théâtre Lyrichorégra 20 à propos des  Jeunes Ambassadeurs Lyriques et du Théâtre.

« Créé en 1994, les Jeunes Ambassadeurs Lyriques est un programme international d'aide aux chanteurs canadiens pour débuter une carrière internationale dans le monde. Ce programme permet à la relève lyrique canadienne de rayonner a travers le monde. »

« Fondé en 1976 par le ténor Alain Nonat, le Théâtre Lyrichorégra 20 est un organisme culturel canadien a but non lucratif dont la principale mission de faire découvrir et apprécier l'Opéra auprès du grand public jeune et adulte et de soutenir les jeunes chanteurs lyriques canadiens a débuter une carrière internationale. »

À noter que, le 3 juillet, le polyvalent et renommé Daniel Turp a été nommé au poste de directeur général du Théâtrre Lyrichorégra 20 (L20). Le ténor Alain Nonat a donc quitté ce poste qu'il occupait en plus de celui de directeur artistique, pour ne conserver que ce dernier.

Artistes invités

Cette année, le Grand Concert réunissait la pianiste accompagnatrice Dana Nigrim et quatre Jeunes Ambassadeurs Lyriques, soit la soprano Gabrielle Turgeon (en remplacement d’Élisabeth St-Gelais), la mezzo-soprano Klara Martel-Laroche, le ténor Louis-Charles Gagnon, et le baryton Mikelis Rogers (en remplacement d’Alex Mathews).

Programme

Vingt grandes arias, majoritairement en solo, ont contribué à notre ravissement. Cependant, le programme imprimé (initialement des plus prometteur), et remis aux spectateurs, a divergé substantiellement de celui qui a finalement été présenté et ce, à cause du changement tardif de deux interprètes sur quatre pour cause de maladie ou autre. En effet, 50% du programme a été composé de substitutions; car qui dit nouvel interprète dit habituellement nouveau répertoire. Mais le parterre n’a pas vraiment perdu au change car on nous a néanmoins servi une intéressante, voire enlevante, variété d'extraits d'opéra.

Le spectacle a démarré en grand avec « Non piu andrai » (Mariage de Figaro de Mozart) par le baryton Mikelis Rogers, pour se poursuivre avec un extrait de l’opéra Jules César (de Handel) par la soprano Gabrielle Turgeon, « Habanera » (Carmen de Bizet) par la mezzo-soprano Klara Martel-Laroche, et « Au mont Ida » (La Belle Hélène d’Offenbach) par le ténor Louis-Charles Gagnon. C’est ainsi qu’on a d’abord fait connaissance avec les quatre solistes invités.

Et puis se sont enchaînés, entre autres, « Va, laisse couler mes larmes » (Werther de Massenet) par Klara Martel-Laroche, « Ecco, ridente in cielo » (Il Barbiere di Siviglia de Rossini) par Louis-Charles Gagnon, « Adieu notre petite table » (Manon de Massenet) par Gabrielle Turgeon, « Una voce poco fa » (Il Barbiere di Siviglia) par Klara Martel-Laroche, le duo « Là ci darem la mano » (Don Giovanni de Mozart) par Klara Martel-Laroche et Mikelis Rogers, « O mio babbino caro » (Gianni Schicchi de Puccini) par Gabrielle Turgeon, « La donna e mobile » (Rigoletto de Verdi) par Louis-Charles Gagnon, etc., pour se conclure par le « Duo des Fleurs » (Lakmé de Delibes) par Karla Martel-Laroche et Gabrielle Turgeon, en remplacement du quasi incontournable « Libiamo » (La Traviata de Verdi) réunissant habituellement tous les chanteurs.

Distribution

Mikelis Rogers, un baryton doté d’une superbe voix grave, ronde et puissante qui, m’a-t-il semblé, chante avec assurance et autorité. J’ai hâte de le revoir et de réentendre son imposante voix.

Klara Martel-Laroche, une impressionnante et convaincante mezzo-soprano qui chante merveilleusement bien et qui, de plus, joue magnifiquement. Sa grande théâtralité n’a d’égale que son évidente maîtrise vocale. Elle offre une fascinante présence sur scène. Je trépigne d’impatience de la revoir.

Gabrielle Turgeon, une solide soprano qui livre la marchandise, à l’aise dans le répertoire dans lequel elle s’aventure. Elle m’a semblé être pleinement confiante et en parfait contrôle. Voilà certainement une carrière à suivre.

Louis-Charles Gagnon, ténor. J’ai grandi en écoutant des ténors de réputation internationale, à la voix de stentor, et aux aigus aisés (du moins en apparence) pouvant atteindre la stratosphère et nous décrocher la lune ou, minimalement, la mâchoire. Donc, en matière de ténor, mes attentes sont toujours très élevées et je suis franchement difficile à contenter. De Louis-Charles j’ai apprécié les prestations, et bien que sa voix n’ait pas atteint la stratosphère, elle a du moins transpercé les nuages, ce qui est déjà remarquable. 

Dana Nigrim, une pianiste accomplie qui a su expertement accompagner tout ce beau monde avec brio.

La soprano Leila-Marie Chalfoun, Présidente, Directrice générale et artistique, Fondatrice du FOSE - qui tient ce festival annuel à bout de bras et bien vivant - a animé de main de maître. Elle a, encore une fois, efficacement présenté chacun des interprètes en soulignant systématiquement ses accomplissements, distinctions et récompenses. Mme Chalfoun sait y faire pour mettre ses invités en valeur. 

En résumé, tous se sont pleinement investis pour nous offrir un mémorable concert.

Conclusion

L’ensemble de la production s’est très légitimement mérité une ovation debout et de chaleureux applaudissements. Je souhaite encore plusieurs décennies de succès au FOSE, aux Jeunes Ambassadeurs Lyriques, et au Théâtre Lyrichorégra.

Le « FestivalOpéra Saint-Eustache » et le « Théâtre Lyrichorégra 20 - Les Jeunes Ambassadeurs Lyriques » sont actifs sur Facebook, de même que la pianiste Dana Nigrim, la soprano Gabrielle Turgeon, la mezzo-soprano Klara Martel-Laroche, le ténor Louis-Charles Gagnon, et le baryton Mikelis Rogers. Le FOSE et le Théâtre Lyrichorégra 20 ont également leur propre site internet, respectivement ici et là, que vous êtes invités à découvrir et fréquenter.