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Souvenirs, souvenirs…
Les tounes d’Harmonium me rappellent le début de mon adolescence; leurs trois disques Harmonium sorti en 1974, Si on avait besoin d’une cinquième saison (1975) et l’Heptade (1976) ont joué en masse sur ma table tournante…
Puis le temps a passé, et j’ai rencontré un gars, qui lui aussi trippait sur ces disques. On a eu des enfants qui n’ont pas pu faire autrement que d’écouter Pour un instant, Comme un fou, Un musicien parmi tant d’autres, … en appréciant à leur tour cette poésie déposée sur des musiques inoubliables.
Il va sans dire que c’est mon amoureux des 40 dernières années qui m’a accompagnée à Trois-Rivières, un mardi soir, pour assister à la première médiatique d’Harmonium Symphonique – Histoires sans paroles.
Mise en scène et scénographie
C’était sa première visite à l’Amphithéâtre Cogeco. Il a été impressionné par cette immense salle extérieure où 3 500 personnes peuvent prendre place sur des sièges qui sont couverts par un toit. Entre la dernière rangée et le fleuve Saint-Laurent situé derrière, une vaste esplanade gazonnée peut accueillir 5 500 spectateurs de plus. La scène, couverte elle aussi, est immense autant en superficie plancher qu’en hauteur, le plafond rejoignant presque le ciel.
Et justement, il faut lever les yeux au-dessus de l’orchestre qui s’étend sur toute la scène, pour y voir apparaitre, après quelques notes, descendant du ciel, un monsieur bien ordinaire, lisant son journal assis sur un banc de parc. Il semble avoir le vertige, le pauvre (il est haut en titi!). Contrairement au petit garçon, curieux de voir ce personnage, qui le rejoint à partir d’une échelle interminable…
Hey, mais je m’emballe. Je suis entrée vraiment rapidement dans le vif du spectacle. Je me calme un peu et je fais un pas de recul pour vous ramener quelques minutes avant le début du spectacle…
Dès la noirceur tombée, on a droit au message d’usage qui est diffusé sur les deux écrans géants installés en hauteur de part et d’autre de la scène. Un homme, connu de tous, et pour qui « si la tendance se maintient »… nous explique de fermer cellulaire et autres bipbip et de déballer les bonbons avant le début de la représentation.
De chaque côté de la scène et des 64 musiciens de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières, se trouvent une vingtaine de chanteuses et chanteurs du Chœur des jeunes de Laval dont le directeur artistique, Philippe Ostiguy, a cédé sa place à la cheffe Dina Gilbert qui mène de main de maitre tout ce beau monde à coups de baguette.
Derrière les musiciens, sur un mur vidéo défileront des projections parfois associées à la pièce jouée, parfois faisant intervenir l’imaginaire des spectateurs.
Les jeux de lumière, des effets spéciaux et les décors qui se modifient après l’entracte dévoilant des surprises, complètent le spectacle qui s’offre à nos yeux, inspiré par l’univers psychédélique du rock progressif.
La musique d’Harmonium
La musique de Serge Fiori, de Michel Normandeau et de Neil Chotem est classée comme étant du vrai rock progressif, mais avec des concepts, des histoires que nous raconte la poésie de ces artistes. On a été habitué d’écouter ces pièces avec la guitare 12 cordes de Fiori entourée de peu d’instruments. Ce qui était très bien.
Mais les arrangements symphoniques de Simon Leclerc ajoutent de la richesse à ces compositions intemporelles, définissant davantage de nuances, donnant des teintes de moderne et d’autres couleurs à ces mélodies immortelles, tout en respectant la tradition du rock progressif. Même s’il n’y a aucune parole, l’histoire demeure présente au même titre que la musique, aidée par les projections. D’ailleurs, l’interprétation de l’orchestre symphonique est top! Les moments mélodiques sont particulièrement bien faits.
On retrouve les vers d’oreilles auxquels Harmonium nous a habitués, mais on les redécouvre un peu autrement, car l’adaptation est parfois différente.
Un point important de l’œuvre de Fiori est la sonorité de sa guitare 12 cordes. Elle est loin d’être oubliée. Elle est magnifiquement bien jouée par le guitariste Sylvain Quesnel qu’on retrouve en avant-scène, juste à la droite de la cheffe d’orchestre. On le voit d’ailleurs plus d’une fois, les yeux fermés, dodelinant la tête comme s’il voguait sur les notes de l’orchestre qui l’entoure, imbu de cette musique.
Et on sent cette même émotion. À un moment, je me tourne vers mon amoureux, cherchant une approbation du bonheur que je ressentais, mais chut... il avait les yeux fermés, quelques larmes coulaient sur sa joue. J’avais trouvé mon approbation; il éprouvait lui aussi une gamme d’émotions.
Les voix…
Parlant émotions, elles culminent à deux moments particuliers.
D’abord, l’avant-dernière pièce musicale avant l’entracte entamée, on voit entrer, lentement, Kim Richardson, toute de noir vêtue. Comme un grand oiseau qui bat des ailes, ses bras dessinant d’amples gestes alors que de sa bouche, sortent les notes attendues sur L’Exil, avec sa voix chaude, aux prouesses qui nous laissent sans mots.
L’autre moment se produit lors de la deuxième pièce après l’entracte. La mélodie d’Histoires sans paroles commence… Après quelques mesures, surprise : surgit d’un décor, Luce Dufault qui, de sa voix impressionnante, entonne la mélodie que nous connaissons tous et qui nous remplit d’émotions. Personne ne sait y faire comme Luce pour lancer un cri du cœur. On est bouche bée.
Fiori et ses copains musiciens nous ont habitués à écouter les histoires racontées par leurs chansons; à les imaginer. Mais une fois en mode symphonique, les paroles disparaissent. Comme le titre l’indique, l’ensemble du spectacle est sans paroles; tout comme l’était d’ailleurs Fiori quand il est monté sur scène lors des applaudissements qui n’en finissaient plus. Ce sont alors des instruments qui remplacent la voix de Fiori, tel que pensé avec justesse par Simon Leclerc; et en bonus, on a droit en direct à ces deux grandes dames aux voix uniques.
La présence des chœurs amène le tout à un summum musical…
Où et quand?
Vous étiez fan du groupe Harmonium?
Vous avez adoré le CD Harmonium symphonique?
Vous allez passer une excellente soirée. Vous aurez compris que les frissons et les émotions sont au rendez-vous. Cette musique est intemporelle et encore très intéressante même reformulée autrement. Cette œuvre transcende les années et vieillit bien.
S’il fallait que je trouve un point moins positif, je vous raconterais une partie de mon expérience. J’étais assise devant la scène, proche comme je ne l’ai jamais été, dans la deuxième rangée au centre. C’était génial pour ce qui est du son, on avait l’impression d’être assis dans l’orchestre; mais… on ne voyait que les cordes et aucun instrument derrière ces musiciens, ni les lapins (oui, des lapins!) qui se promènent entre eux. De plus, on apercevait ce qui se préparait dans les coulisses du plafond.
Quelques jours encore!
Ne manquez pas ce spectacle d’une durée de près de 120 minutes, avec entracte, présenté jusqu’au 4 juin dans le vaste Amphithéâtre Cogeco.
Les billets ne sont pas donnés (à partir de 88,28$ plus taxes), mais vous serez assurés d’une soirée de qualité, surtout si vous trippez comme nous sur cette période mythique du groupe Harmonium.