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Lors du dévoilement des nominations Trille Or de cette année, le Manitoba a vu Beauséjour, Fire & Smoke, Flora Luna, Kelly Bado, Micah !, Sala et Willows, soit sept de ses artistes se retrouver en lice dans diverses catégories. Un phénomène pas réellement isolé pour la province qui est depuis longtemps un berceau de la musique francophone, comme s’accordent Flora Luna et Fire & Smoke, rencontrés lors d’entrevues.
« C'est vraiment tout un honneur pour moi [d’être dans les nominations]. Je pense que ça me rassure que je suis un peu sur la bonne piste et puis je pense que les gens peuvent apprécier ma musique », a réagi Geneviève Freynet, alias Flora Luna, qui est nommée dans trois catégories, notamment pour son premier EP L'autre bord du mur.
« Je pense que ça en dit beaucoup sur le talent qu'on a chez nous, puis aussi de l'encouragement qu'on a de notre communauté en général pour continuer à faire de la musique en français », ajoute la Franco-manitobaine.
« Le Manitoba, depuis des années et des années, a une vraiment forte présence, que ce soit dans les contextes de galas de prix pour la musique francophone, que ce soit dans les festivals de musique francophone, il y a quand même une scène en français qui est très, très vivante », souligne Claire Morrison, membre du groupe Fire & Smoke avec Daniel Péloquin-Hopfner, qui a été selectionné dans quatre catégories aux Trille Or, dont Révélation et Coup de cœur et qui est revenu en 2024 avec le EP bilingue Constance, après plusieurs années d’absence.
À leurs côtés se retrouvent cinq autres artistes, soit Beauséjour, Kelly Bado, Micah !, Sala et Willows, que l’on retrouve dans diverses catégories.
Selon Flora Luna, cette grande présence est due au fait que le Manitoba possède de bonnes structures qui aident les artistes, des propos que l’on retrouve aussi chez le duo Fire & Smoke.
Parmi les initiatives, les trois artistes citent le 100 NONS, un organisme à but non lucratif qui œuvre pour l’épanouissement de l’industrie musicale francophone au Manitoba depuis 50 ans, dont Daniel Péloquin-Hopfner est le président du conseil d’administration.
« C’est un organisme super important pour nous en tant qu'artistes franco-manitobains », martèle Flora Luna, qui nomme également Chant'Ouest, un événement donnant depuis plusieurs années l’occasion à des artistes de représenter l’Ouest au Festival international de la chanson de Granby. Ce qui a permis à Geneviève Freynet et Fire & Smoke de venir au Québec respectivement en 2022 et 2012.
« Manitoba Music, pendant plusieurs années, ils avaient un programme de musique francophone qui n'existe malheureusement plus, mais ils demeurent quand même des champions de la musique francophone. On a aussi Musique et Film Manitoba, qui finance des projets en français et en anglais », ajoute de son côté Claire Morrison, qui explique que le côté bilingue de la scène musicale au Manitoba a toujours été encouragé.
« Dan et moi, on est aussi les deux produits d'une génération où on a commencé à avoir beaucoup d'écoles d'immersion francophone. Je pense que d'un point de vue de création de valeurs par rapport à l'existence de plusieurs langues, par rapport au bilinguisme, on a grandi dans une génération qui mettait beaucoup d'importance sur la capacité de parler plus qu'une langue. »
« J'avoue qu'il y a eu des vagues depuis quelques années parce que, mettons, il y a 5-6 ans, on s'inquiétait un peu qu'il y avait un manque de relève dans la musique francophone [au Manitoba] », raconte Daniel Péloquin-Hopfner, en suggérant la COVID comme cause.
« J'avoue que dernièrement, il y a une nouvelle résurgence, une nouvelle vague d'artistes de la relève qui se présente dans des styles de musique qu'on n'a pas nécessairement vu autant », poursuit-il, nommant le soul, le hip-hop, ou encore le jazz.
Flora Luna pense qu’à cause de la pandémie, il y a eu moins de contact avec les jeunes dans les écoles : « ça a eu un grand rôle à jouer peut-être dans ce silence-là qu'on avait peut-être perçu dans les dernières années. »
Geneviève Freynet coordonne aussi depuis 5 ans des formations sur l'écriture de paroles de chansons dans le cadre de Jamais trop tôt, un projet du Festival international de la chanson de Granby. « Je vois vraiment une relève, puis c'est de l'enthousiasme de la part des jeunes de vouloir écrire en français, de faire de la musique en français. »
La communauté musicale arrive donc à se renouveler, malgré l’absence d’initiatives au niveau du Canada.
« On n'a pas vraiment d'autres événements qui seraient comparables aux Trille Or. Je pense que c'est pour ça, entre autres, que l’APCM, ils se sont dit, “il faudrait qu'on crée justement un endroit, un événement dans lequel on peut célébrer ces accomplissements-là”, raconte Claire Morrison. Parce que c'est sûr qu'on va avoir des catégories francophones [...] mais ça demeure quand même une catégorie pour toute musique francophone confondue. »
Elle compare cette situation à la musique du monde : « qu'est-ce que ça veut dire musique du monde ? Qu'est-ce que ça veut dire musique francophone ? », prenant pour exemple les Juno, où la catégorie Album francophone de l’année regroupe divers genres musicaux et artistes.
« C'est vraiment important d'avoir ces occasions-là [comme Chant’Ouest] pour que le Québec s'ouvre à l'Ouest et vice-versa. C'est sûr qu'en grandissant ici dans l'Ouest, on écoute tellement de médias et tellement de musique québécoise, ce qui est super, j'adore ça. On sait très bien que le Québec existe et tout, mais, quand on sort d'ici, on réalise que les Québécois ne savent pas nécessairement que, nous autres, on existe », développe Flora Luna.
« Les Trille Or, c'est tellement bien parce que ça fait rayonner le talent francophone hors Québec. En espérant que les Québécois aussi peuvent voir un peu ce qui se passe dans nos communautés en même temps. C’est vraiment important ces occasions. »
L'événement bisannuel des Trille Or revient du 27 au 29 mai 2025 au Centre national des Arts (CNA) d'Ottawa. Découvrez-en plus sur les artistes en lice sur ce lien. Retrouvez la liste de lecture officielle de l'événement ici.