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La pièce Iphigénie, écrite par l’auteur lisboète Tiago Rodrigues et mise en scène par Isabelle Leblanc, sera présentée au Théâtre Denise-Pelletier du 12 novembre au 7 décembre. Cette adaptation libre redonne vie à l’une des tragédies grecques les plus marquantes tout en proposant une dimension plus moderne. Alice Moreault, l’interprète d’Iphigénie, a éclairci en entrevue les enjeux qui entourent la pièce.
Pour contextualiser la pièce, Hélène, la femme de Ménélas, est enlevée par Pâris, qui l’emmène à Troie. Ménélas, pour venger son honneur, convainc son frère Agamemnon, roi de Mycènes, de partir en guerre pour récupérer sa femme.
Toute l’armée grecque est réunie dans la baie d’Aulis, mais le vent fait défaut : l’armée ne peut pas partir. Les oracles intiment Agamemnon de sacrifier sa plus jeune fille — Iphigénie — pour que le vent se lève. Mais Clytemnestre, la mère de cette dernière, s’insurge pour qu'elle puisse vivre et que la malédiction cesse de s’abattre sur la famille des Atrides.
« C’est tout le déchirement autour de ce sacrifice-là dont il est question », résume l’interprète d’Iphigénie, Alice Moreault.
Si la libre adaptation de Tiago Rodrigues est modernisée, elle reste, selon la comédienne, « très fidèle à la version qu’on imagine être l’originale d’Euripide. C’est-à-dire que c’est moins situé. On n’est pas nécessairement en Grèce antique, mais les lieux sont nommés : la baie d’Aulis, Mycènes, Troie », énumère-t-elle.
La pièce garde aussi les mêmes paramètres, la même histoire initiale, mais se modernise « entre autres dans les rapports hommes-femmes. »
La pièce accorde une place plus importante aux femmes, leur confère plus d’agentivité et leur attribue plus de caractère que dans toutes les versions précédentes.
« Ce qui est vraiment fort dans l’écriture de Rodriguez, c’est qu’il a un peu gommé les enjeux grecs antiques », ajoute-t-elle.
« Même Agamemnon à un moment donné le dit : “les dieux, les dieux, c’est quoi les dieux ?” Les dieux, ce sont des contes qu’on raconte aux Grecs qui croient.” »
Pour la comédienne, Iphigénie demeure une pièce toujours d’actualité. Elle évoque les changements climatiques, l’invasion russe de l’Ukraine et les divers conflits et guerres qui frappent le monde.
« Je veux dire, tout pète un peu. […] Il y a une colère qui gronde de la part de la jeunesse vis-à-vis des générations précédentes. Au nom de quoi est-ce que vous nous laissez ce monde-là ? Puis vous vous attendez à ce qu’on fasse quoi avec ça ? », avance-t-elle.
« Il y a toutes ces notions-là, ces enjeux-là, qui sous-tendent les relations qui existent entre Agamemnon, le roi des Grecs, Clitémnestre, sa femme, la mère d’Iphigénie, leur fille, qu’on va la sacrifier au nom de quoi ? Au nom de l’honneur d’un des hommes qui a perdu sa femme parce qu’elle est partie avec un autre ? Au nom de traditions orgueilleuses qu’on ne remet plus en question ? Au nom de la guerre ? À qui elle sert cette guerre-là ? »
Alice Moreault explique aussi que les personnages sont « un peu pris dans un engrenage de souvenirs, comme si cette histoire-là qu’on a raconté tant et tant de fois, on ne peut pas croire qu’on est encore en train de la raconter. »
Ces derniers vont tenter de la sauver, notamment « en résistant aux souvenirs et parfois en affirmant qu’ils ne se rappellent plus de ce qui se passe ensuite, ou qu’ils ne veulent plus se rappeler [...], mais la mémoire est là […], la tragédie avance plus vite qu’eux. »
Le plus cocasse dans la pièce, c’est que Iphigénie est le personnage central, pourtant, on ne l’entend pas vraiment parler, mais c’est elle qui va refuser et accepter son sort. « On ne lui demande jamais son avis. On ne la consulte pas. On ne la considère presque pas. C’est aussi absurde que ça puisse paraître parce qu’il s’agit de sa vie, de sa mort. Il est question de la jeunesse qui n’est pas considérée et qu’on va sacrifier pour des idées. Puis, l’allégorie est forte parce qu’on la sacrifie pour qu’il y ait du vent qui pousse les voiles ».
Ici, le personnage principal a le pouvoir de décider de son propre destin.
« Elle s’extrait de cet engrenage qui s’est emballé en disant “non, ça suffit, c’est bon. Je vais mourir, mais c’est mon choix. Puis après, c’est fini. C’est terminé, je vais être la dernière, on a fini d’en sacrifier d’autres.” », raconte Alice Moreault.
Iphigénie sera jouée au Théâtre Denise-Pelletier du 12 novembre au 7 décembre 2024. La comédienne précise que le public n’a pas besoin de connaître la mythologie grecque pour apprécier la pièce. Au contraire, elle pense que cela constitue une belle entrée en la matière.
Si vous désirez vous familiariser avec la pièce, le Théâtre propose plusieurs cahiers sur le sujet. Informations et billetterie ici.