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Une vie intelligente est une pièce de théâtre documentaire écrite par Dominique Leclerc et co-mise en scène avec Patrice Charbonneau-Brunelle, qui a également assuré la scénographie. La pièce est décrite comme un appel à l’entraide pour mettre les bouchées doubles afin d’éduquer et de sensibiliser sur les nouvelles réalités de l’ère du numérique, tant au niveau social, environnemental et politique.
« Une expérience inédite, un espace de dialogue et de réflexion collective, loin de tout discours moralisateur ou alarmiste. » Voilà comment la pièce est décrite sur le site internet du Théâtre Duceppe, là où jouait la pièce hier soir, le 6 mars 2025. Sûrement s’agissait-il de leur intention, et elle est noble ! Malheureusement, il suffisait de tendre l’oreille à la sortie de la pièce pour comprendre que leur but n’a peut-être pas été tout à fait atteint.
La pièce débutait par l’histoire des premières expériences d’intelligence artificielle dans le monde à travers une animation d’ombre chinoise très impressionnante. C’était imagé, coloré, bien exécuté, bref, la table était mise pour un spectacle qui s’annonçait de qualité.
Le projecteur se lève, faisant apparaître les sept interprètes qui animeront la scène lors du spectacle d’une durée d’une heure quarante-cinq : Thomas Emmaüs Adetou, Dominique Leclerc, Catherine Mathys, Félix Monette-Dubeau, Marcel Pomerlo, Natalie Tannous, et Amaryllis Tremblay.
L’éventail de comédiens a été sélectionné avec tact, laissant paraître devant le public des personnages de nationalités, d’âge et de personnalités bien distinctes, laissant supposer que l’intelligence artificielle, c’était l’affaire de tous. Leur idée était originale : ils s’adressaient au public comme dans une conférence, allumaient même les lumières de la salle afin d’établir le contact et de les faire répondre à des questions telles que « à main levée, combien de fois utilises-tu l’IA par jour ? » Pourtant le ton choisi pour s’adresser à la foule frôlait l’infantilisant, laissant l’impression d’assister à une conférence jeunesse dans une école secondaire.
C’est le sentiment qui m’a, personnellement, collé à la peau tout au long de la soirée. Que ce soit le moment où, tentant de ranimer l’attention de la foule (en soulignant que la longévité de l’attention humaine de nos jours tournait autour de vingt-cinq minutes), ils ont fait chanter le public en attribuant une note à des zéros et des uns, ou lorsqu’ils ont fait sélectionner aux gens présents la suite de la pièce en format Histoire dont vous êtes le héros.
Je tiens à souligner que ce ne sont pas de mauvaises idées, toutes les pistes de solution sont bonnes afin de garder l’attention du public, mais ils s’y prenaient d’une manière scolaire qui donnait l’impression d’être assis sur des bancs d’école.
J'ai également retenu qu'il y a des enjeux environnementaux entourant le télétravail, soulignant qu'une personne ne devrait pas se sentir moins mal de ne pas prendre sa voiture pour se rendre au bureau, puisque l'impact est aussi grand lorsqu'on utilise la vidéoconférence. Une recherche CHATGPT équivaut à un litre d'eau jeté dans le vide. Une photo envoyée à nos proches se promène via un réseau de fils sous-marins assez grand pour faire des allez-retours de la terre à la lune à de nombreuses reprises. Toutes nos informations sont stockées un peu partout dans le cloud, permettant aux machines de nous connaître souvent mieux que nous-mêmes, et laissant donc le sentiment d'autodétermination dérisoire. Bref, rien qui risque de m'aider à dormir la nuit. Mais vous savez quoi ? Tant mieux !
Parce qu'il va sans dire que le fléau de l’intelligence artificielle affecte plusieurs sphères de nos vies et que le futur quant à cette technologie demeure incertain, et c’est épeurant. Il est donc important d'en aborder les enjeux. Il y avait plusieurs débats à aborder, et il faut applaudir le désir visiblement marqué d’aborder le plus de problématiques possible. Toutefois, comme on n’y plongeait jamais réellement, tout semblait être de surface.
Par exemple, lorsqu’Amaryllis Tremblay, la plus jeune comédienne sur scène ce soir-là, s’est prononcée par rapport au niveau de tolérance de l’ennui chez sa génération. Suite à son discours, il y eut un temps de silence. Un long temps de silence. Évidemment, ils voulaient prouver leur point : il est difficile de se retrouver face à soi-même dans le silence et l’ennui, mais leur point semblait si évident, qu’il en devenait banal.
Lors de l’arrivée du public dans la salle, tous semblaient fébriles. L’avenir de l’intelligence artificielle, c’est un sujet qui importe et qui touche. Les gens sont visiblement inquiets et il est pertinent d’en parler, surtout par le biais de la culture, qui est un monde si différent de celui de l’informatique.
Une vie intelligente pose et aborde donc les bonnes questions. L’intention derrière le théâtre documentaire est bonne, mais elle demeurait de surface, peinant peut-être à répondre à des questions qui, pour eux aussi, demeurent sans réponses. Ils ont donc abordé plusieurs chapitres, sans concrètement les finir, et laissant ainsi le public partir en ne sachant finalement pas trop comment changer leurs habitudes, pour le mieux habité d’une vague sensation de culpabilité.
La pièce est jouée au Théâtre Duceppe jusqu'au 29 mars, et les billets sont ici.