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Mardi 6 février, au Théâtre St-Denis – où les représentations se poursuivent depuis le 26 janvier et jusqu’au 11 février – le désormais célèbre Slava Polunin, et sa troupe réunissant 7 autres augustes, ont relancé leur opération séduction du public québécois amorcée en 1999. Vingt-cinq ans et quelque 230 000 billets vendus plus tard, le charme opère toujours.
Puisque ce spectacle nous revient précédé de l’écho de ses triomphes passés et de sa réputation d’excellence, avant d’y assister, je me disais : « slava » de soi que je succomberai à son charme. Maintenant que j’ai vécu l’expérience, mon sentiment est plutôt mitigé. Ayant attendu vingt-quatre ans avant de m’y pointer, mes attentes étaient plutôt (trop?) élevées et expliquent, du moins partiellement, les bémols que je m’apprête à formuler.
Incidemment, je me suis toujours demandé si la salle était systématiquement nettoyée de fond en comble entre chaque représentation. La réponse est non! À mon arrivée au parterre, le sol était déjà jonché d’innombrables petits bouts de papier blanc rectangulaires. D’emblée, ça nous met joyeusement dans le bain et ça nous conditionne pour la tempête de neige à venir, que l’on anticipe tous avec impatience.
Le spectacle démarre lorsque la scène est envahie par un gros nuage de fumée rougeâtre et qu’un grondement de tonnerre résonne dans les haut-parleurs. C’est alors que lentement - caractéristique dominante et récurrente des diverses prestations - s’amène un Slava à la mine déconfite traînant visiblement une corde derrière lui. Il se l’installe autour du cou et lève les yeux vers le ciel nous faisant comprendre qu’il veut se pendre. Il se met à tirer sur la corde pour la rassembler et ainsi évaluer si elle sera assez longue pour remplir son rôle. Elle s’avère être très longue et lorsque l’autre extrémité émerge enfin des coulisses elle est nouée autour du cou d’un autre clown. Fin de la saynète d’ouverture.
Slava porte une ample combinaison jaune, arbore un maquillage traditionnel incluant le gros nez rouge, bien sûr, des chaussures rouges surdimensionnées, un petit foulard coordonné et une chevelure ébouriffée. Quant à ses comparses, ils portent tous un grand manteau vert et un chapeau aux rabats (qui normalement couvriraient les oreilles) démesurément longs et grotesquement figés à l’horizontale.
C’est bientôt une pluie de bulles de savon qui tombe sur la scène pendant que Slava manipule longuement un ballon semi-transparent d’au plus 1 mètre de diamètre et qu’un autre clown fait son apparition dans une bulle géante parfaitement translucide et décorée de quelques scintillantes lumières multicolores. Le tableau qui s’offre à notre vue est plutôt féérique, voire poétique.
Plus tard, sur la musique du concerto d’Aranjuez, Slava s’amène sur scène, transpercé de trois flèches et prend tout son temps pour burlesquement tituber et finalement trépasser.
Un moment donné, une immense toile blanche très ajourée occupant toute la largeur de la scène – et rappelant le matériel fort extensible que l’on utilise à l’Halloween pour simuler des toiles d’araignée – se déroule depuis les cintres (partie supérieure cachée de la scène) jusqu’au plancher. Les clowns s’emparent du bas de la toile, la remettent aux gens de la première rangée, qui passent le tout à la deuxième rangée et ainsi de suite jusqu’à l’arrière du parterre qui se retrouve bientôt entièrement sous une immense toile d’araignée, bestiole géante qui se jette bientôt sur Slava pour clore le numéro.
En deuxième partie, Slava fait un l-o-n-g numéro avec deux gros téléphones en peluche entre lesquels il va et vient. Dans un langage volontairement incompréhensible, sauf pour un mot par-ci par-là, il parle d'une voix grave dans l’un et répond d’une voix féminine dans l’autre, comme s’il s'adressait à sa petite amie.
Et puis s'en suit un numéro avec un imper sur cintre accroché sur une patère couronnée d’un chapeau. Sous prétexte de brosser le vêtement, Slava en enfile un des bras et il en résulte un « duo » d’attendrissantes caresses et accolades entre lui et son ami imaginaire.
Sur la percutante musique de « O Fortuna » (Carmina Burana de Carl Orff), notre expérience surréaliste se conclut par le déferlement tant attendu de la tempête de neige dont tous ont certainement déjà vu un aperçu dans la publicité d'un spectacle dont c’est incontestablement le clou.
Le spectacle s’étale sur 1 h 40, incluant un entracte de 20 minutes. Cependant, après le grandiose numéro final de la tempête de neige, les clowns s’attardent sur scène et poussent nombre de ballons de différentes couleurs et grosseurs – dont cinq d’environ 2 mètres de diamètre – dans la foule qui s’amuse à les faire rebondir de-ci de-là à satiété. Lorsque j’ai quitté vers 20h55, les spectateurs restants s’amusaient encore à se relancer les ballons.
Ce mémorable événement est bel et bien une expérience visuelle, auditive, immersive et interactive - une incursion dans le badinage, l’absurde et le surréalisme - à laquelle nous sommes conviés. Et c’est également, dirais-je, une apologie de la lenteur. Le spectacle n’est pas sans longueurs et, à mon humble avis qui n’engage que moi, gagnerait à être resserré.
Régulièrement l’action minimaliste s’éternise, la saynète est souvent simpliste et la chute sans réelle surprise. Beaucoup de temps s’écoule à observer un clown ou plusieurs d’entre eux, prendre la pose, badiner, jouer des pieds et surtout du faciès, tenter d’entraîner la foule, et aisément y parvenir, à accompagner leurs mouvements et déplacements sur scène d’émissions vocales provenant en chœur, avec joie et avec ardeur, de spectateurs qui choisissent d’embarquer dans le jeu.
À aucun moment du spectacle me suis-je surpris à éclater de rire. J’ai plutôt légèrement souri à quelques reprises. Dans mon entourage immédiat, ça ne riait guère, tandis qu’ailleurs dans la foule, ici et là, il y avait des poches d’enthousiastes ricaneurs. Lors de certaines blagues – vraisemblablement prévues pour être hilarantes – qui m’ont pourtant à peine fait esquisser un sourire, de gros rires bien sentis, semblant vouloir dire « eh bonhomme, c’est ici que tu es sensé t’éclater! », émanaient de l’une ou l’autre des dites poches, comme ces rires en boîte qu’on nous sert généreusement dans certaines comédies télévisuelles où le producteur entend bien indiquer aux spectateurs tous les instances où ils devraient s’esclaffer. Bref, là où l’un se bidonne bruyamment, l’autre se contente de sourire discrètement, en accord avec sa réceptivité et sa sensibilité personnelles aux bouffonneries qui lui sont servies.
Si la poésie et le divertissement clownesques vous séduisent, sachez que les représentations se poursuivent au Théâtre St-Denis jusqu’au 11 février et qu’il reste des billets que vous pouvez vous procurer en suivant ce lien. En réservant avec atuvu.ca, profitez d'offres sur les prochaines dates. Le spectacle se transportera ensuite à la Salle Odyssée de Gatineau, du 1er au 4 février, et à la Salle Albert-Rousseau de Québec, du 14 au 18 février. Le Slava's Snowshow vous donne rendez-vous sur sa page Facebook et son site internet où vous pouvez dénicher de plus amples informations ainsi que des photos et des vidéos.