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Dimanche 8 décembre, le MTELUS de Montréal accueillait le très attendu concert de Saint Levant, dans le cadre de son Deira Tour. Salle comble, drapeaux palestiniens et libanais flottant fièrement, et keffiehs drapés sur les épaules des spectateurs : l’ambiance était à la fête, mais aussi à la célébration des identités plurielles. En première partie, Lina Makoul, chanteuse palestinienne-libanaise, a enchanté le public avec sa voix exceptionnelle et son charisme naturel.
Première artiste palestinienne à avoir remporté The Voice Israël en 2013, Lina Makoul a ouvert la soirée avec brio. Sa voix, tantôt douce, tantôt puissante, a transporté le public à travers des chansons comme Schway Schway et 3 Sneen, des morceaux teintés de mélodies envoûtantes. Mais c’est avec son interprétation unique de Hallelujah de Leonard Cohen (qu’elle a chanté pour The Voice Israël), enrichie de paroles en arabe, qu’elle a littéralement subjugué la salle.
Lina Makoul a également captivé le public avec Fish Masari, une chanson puissante qui explore le paradoxe entre art et capitalisme. Ce titre, coécrit avec Nasir AlBashir, mêle traditions musicales arabes et sonorités modernes, s'appuyant sur des percussions vibrantes et des samples d’un chant de mariage palestinien. Avec des paroles incisives, Makoul souligne l'ironie d'une scène artistique florissante en Palestine occupée, où les créateurs peinent pourtant à vivre de leur art.
Artiste indépendante, Lina Makoul a quitté son label pour reprendre le contrôle total de sa carrière. Entre deux morceaux, elle s’est livrée au public avec simplicité et authenticité. « Être ma propre productrice, c’est ma manière de rester libre sur tous les plans », a-t-elle confié, provoquant une salve d’applaudissements. Elle utilise son statut pour mettre en lumière des réalités sociales et culturelles palestiniennes, tournant ses clips avec des équipes locales et soutenant les créateurs de sa région. Sa performance, riche en émotions et en nuances vocales, a offert une fenêtre unique sur l’importance de l’art comme moyen d’expression et de résilience.
Lorsque Saint Levant a fait son apparition sur scène, le MTELUS a explosé en acclamations. C’est avec Comme c’est beau, extrait de son premier album Deira, qu’il a ouvert son concert, immédiatement rejoint par une série de youyous — ces cris aigus et rythmés, exprimant joie et célébration, souvent poussés par les femmes dans les cultures arabes. Ces sons ont ponctué toute la soirée, renforçant l’atmosphère chaleureuse et festive de l’événement.
L’artiste, de son vrai nom Marwan Abdelhamid, a poursuivi avec des titres issus de son dernier album, Deira, dont « Allah Yihmeeki », un duo avec Kehlani, et « Forgive Me », créé avec TIF. Bien qu’il ait interprété seul ces morceaux habituellement en duo, sa prestation n’en a pas perdu en intensité. Sa voix, alternant entre français, anglais et arabe, et son énergie débordante ont captivé le public.
Parmi les musiciens qui accompagnaient Saint Levant, Mehdi Ryan, jeune percussionniste virtuose, s’est particulièrement démarqué. Spécialiste de la derbouka, un instrument de percussion emblématique de la musique arabe, il a offert une prestation vibrante. Depuis son enfance, Mehdi Ryan s’attache à donner une nouvelle vie à cet instrument, en fusionnant des influences orientales et occidentales dans ses compositions.
Son jeu captivant a conféré aux morceaux une profondeur rythmique, en particulier sur des titres comme Galbi et Deira, où les percussions étaient au cœur de l’interprétation. Avec élégance et originalité, il a transporté le public dans un voyage musical transculturel, parfaitement en phase avec l’univers de Saint Levant.
Saint Levant ne s’est pas contenté de jouer son dernier album : il a également replongé dans ses œuvres plus anciennes, au grand bonheur des fans de la première heure. « Very Few Friends », un morceau tiré de son EP From Gaza, With Love, a été magnifié par une improvisation au saxophone, tandis que d’autres titres comme FaceTime ont fait vibrer la salle.
Le concert s’est conclu en apothéose avec Daloona, interprétée en compagnie du groupe Al-Asala Dabke, le premier groupe de dabke au Canada. Le dabke, une danse folklorique traditionnelle des pays du Levant, associe des pas cadencés et des mouvements de groupe synchronisés, créant une véritable communion entre les artistes et le public. Voir Saint Levant se joindre à la danse, drapeau palestinien à la main, a offert un moment d’une intensité inoubliable.
Le Deira Tour de Saint Levant ne s’est pas contenté d’être un concert, mais s’est transformé en une ode vibrante aux identités croisées et à la puissance du métissage culturel. Dimanche soir, au MTELUS, la musique a transcendé les mots, unifiant une foule diverse autour d’un même souffle : celui de la fête, de l’émotion et de l’hommage aux racines plurielles qui enrichissent nos histoires collectives.