Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Le Théâtre Duceppe accueille la pièce Royal du 9 avril au 11 mai et j’étais à la première hier soir pour assister à cette représentation tirée du roman de Jean-Philippe Baril Guérard.
Après le succès de Manuel de la vie sauvage du même auteur, Duceppe présente de nouveau une adaptation qui, cette fois, plonge dans le culte de la performance. Une pièce proposant une vision sur les milieux où la compétition est omniprésente et la pitié, elle, absente. Elle suit un nouvel étudiant à sa première session universitaire qui tombe dans cet engrenage d'obsession pour la réussite et qui est prêt à tout pour gagner cette course, une course qui est à ses yeux beaucoup plus qu’un simple baccalauréat. Une distribution formée des finissants de l’école de théâtre incarne avec brio la crème de la crème qui étudie le droit à l’université.
Les 11 jeunes interprètes explorent un monde sans pitié qui se transpose avec précision dans leur jeu. Un univers qui transforme les nouveaux arrivants dans le programme en bête à succès. Une transformation qui peut avoir un lourd coût pour certains individus.
Dans ce processus changeant les étudiants en monstres, on y parle de santé mentale, d'usage de drogue, de suicide et d'agression sexuelle. Des thématiques plutôt lourdes, mais abordées de manière pertinente afin de dresser un portrait des conséquences d’un parcours aussi angoissant et compétitif. Les relations sont constamment mises à rude épreuve dans Royal avec des personnages que l’on n'affectionne pas particulièrement, mais que l’on prend en pitié au fil du temps.
Dans les sièges du théâtre, on ressent aussi une certaine forme de plaisir à voir les personnages sombrer dans un récit qui perd sa légèreté au fil des sessions universitaires. Les études ne sont pas un jeu d’enfant dans Royal et c’est d’ailleurs ce que l’interprète Vincent Paquette et ses collègues de la Section «A» apprennent très rapidement. Des comédiens qui incarnent chacun des profils différents, mais ayant le même objectif aliénant.
On apprend dès le début à connaître une bande d’étudiants qui débute le baccalauréat en droit, mais aussi les finissants et autres personnages qui gravitent autour de ces nouveaux joueurs parce que oui, on assiste un peu à une longue joute où il n'y aura qu’une seule personne qui en sortira vainqueur.
Dans ce qui peut paraître comme étant un très long 5 à 7 de réseautage, ce sont eux qui nous expliquent le fonctionnement du cheminement qui devient très rapidement la «course au stage». La quête pour le meilleur poste, dans le meilleur cabinet de droit, pour avoir le meilleur salaire et ainsi aspirer aux plus grands honneurs. Du moins, c’est ce que ces étudiants se font dire dès le début de leur parcours par ceux qui sont passés par là et qui ont réussi à survivre (de peine et de misère).
La mise en scène est d’une grande précision avec des chorégraphies poignantes du début à la fin de la pièce. La musique électronique omniprésente dans la représentation ajoute à une pression grandissante tout au long de l'histoire. On a le droit à des moments où les 11 finissants utilisent toute la scène dans une danse où le public ne sait pas où donner de la tête avec des courses, acrobaties et formations qui pourraient rappeler l’armée. Chapeau aux jeunes comédiens qui donnent une image homogène dans leurs interprétations, mais surtout pour nous imager la pression ressentie par leur personnage.
Royal propose un décor simple, mais puissant. Une scène utilisée dans toute sa superficie avec un énorme rideau de métal qui se déplace sur lequel des diffusions en direct sont projetées. Les projections donnent un regard intime sur l'état d’esprit des étudiants sur scène, notamment le personnage principal, qui se transforme petit à petit en monstre. Une transformation qui se fait aussi grâce à un maquillage et des costumes qui s’ajoutent au fur et à mesure que le récit devient de plus en plus une tragédie. Extrêmement d’actualité dans sa manière d’aborder le culte de la performance chez les jeunes étudiants, le titre de la pièce prend tout son sens dans une fin de spectacle qui fait réfléchir.
Pour réserver vos billets et avoir la chance de regarder l’adaptation de Jean-Philippe Baril Guérard, consultez le site Internet du Théâtre Duceppe dès maintenant.