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Avec We Are Inside, Farah Kassem signe une œuvre bouleversante, où l’appartement familial à Tripoli devient le théâtre d’une réconciliation intime et politique. Ce portrait délicat d’un père poète et d’une fille réalisatrice transcende le personnel pour offrir une réflexion universelle sur l’amour filial, le passage du temps et les fractures d’un Liban en crise.
Au cœur de l’appartement de Mustapha, le père vieillissant, le temps semble suspendu. Entre des conversations légères, des silences lourds de sous-entendus, et des lectures de poésie, la caméra de Farah Kassem s’attarde sur l’ordinaire pour en révéler toute la profondeur.
Le choix des plans longs et des mouvements subtils crée une proximité presque tactile avec les personnages, comme si l’on partageait leur espace et leurs souvenirs. Chaque mot, chaque geste devient un poème visuel, où la fragilité du lien familial se mêle à la beauté intemporelle de l’échange humain.
La relation entre Farah et Mustapha est le cœur battant du film. Oscillant entre rires complices et désaccords idéologiques, elle illustre avec finesse les tensions intergénérationnelles, exacerbées par un contexte social et politique en mutation.
Mustapha, poète attaché à un monde révolu, et Farah, cinéaste en quête de renouveau, incarnent deux visions qui s’affrontent, mais finissent par se compléter. Leur amour, jamais crié mais toujours palpable, trouve sa plus belle expression dans leur passion commune pour la poésie, un langage universel qui devient un pont entre leurs univers.
Le décor de Tripoli, visible à travers les fenêtres de l’appartement ou lors des excursions de Farah dans les manifestations de 2019, joue un rôle essentiel dans le récit. La ville, à la fois belle et déchirée, reflète les contradictions du père et de la fille, entre enracinement et désir d’émancipation.
Farah capte avec une sensibilité rare l’essence de cette cité, où chaque rue semble murmurer des histoires de résilience et de désespoir. L’appartement familial devient alors une métaphore du Liban : un lieu où les générations se croisent, où les murs gardent la mémoire des joies et des luttes, et où l’avenir se dessine dans l’ombre du passé.
Au fil des trois heures que dure le film, We Are Inside dépasse son récit personnel pour interroger des enjeux plus vastes. La crise politique libanaise, omniprésente en arrière-plan, nourrit une réflexion sur le rôle de l’art dans les moments de rupture.
La poésie de Mustapha, tout comme la caméra de Farah, devient une manière de résister, de se souvenir, et de reconstruire. En faisant dialoguer l’intime et le collectif, le film pose une question universelle : comment se réconcilier avec son passé tout en embrassant les incertitudes de l’avenir ?
We Are Inside est une œuvre d’une beauté rare, où chaque détail, chaque interaction, résonne avec une vérité poignante. Farah Kassem y capte non seulement les derniers battements d’une relation père-fille, mais aussi ceux d’un pays à un moment charnière de son histoire. Entre humour, tendresse et mélancolie, le film touche en plein cœur sans jamais sombrer dans le pathos.
C’est un hommage vibrant à la poésie, au courage de s’aimer malgré les différences, et à la puissance de l’art comme mémoire vivante. Une expérience qui exige du temps, mais qui récompense par une richesse émotionnelle inoubliable. Un grand film, tout simplement.
Consultez notre couverture des RIDM ici.