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Le film s’ouvre sur les larmes d’une mère. Ses regrets, comme une prière, murmurent au spectateur : c’est elle, la première des « miennes ». Mariée jeune à un homme qui la décrit comme un « tajine trop salé qu’on ne peut plus changer », elle incarne la pierre angulaire d’une famille belgo-marocaine tiraillée entre ses racines et ses désirs de liberté. À travers le prisme de cinq sœurs unies comme les doigts de la main, Les Miennes de Samira El Mouzghibati tisse un portrait intime et universel des liens familiaux, des silences et des dialogues qui façonnent l’identité.
C’est par la voix tremblante et les larmes d’une mère que débute le voyage. Ses regrets s’écoulent comme une rivière trop longtemps retenue. Elle se dévoile à sa fille, Samira, la cadette, sur son enfance au Maroc, son mariage, et ses choix de vie. Cette introspection est marquée par des hésitations, des silences chargés de sens, car ici, la parole est une catharsis autant qu’un fardeau.
La mère, matriarche au cœur du récit, oscille entre tendresse et remords. Elle regrette de ne pas avoir su transmettre les préceptes religieux et culturels qui lui tenaient à cœur, tout en observant ses filles naviguer dans des trajectoires qui échappent à son contrôle. Son témoignage poignant devient le fil conducteur d’une quête de compréhension, de pardon et d’acceptation.
Samira filme ses cinq sœurs comme les piliers d’une famille soudée. Elles sont les miennes, ces femmes fortes qui affrontent ensemble les tempêtes de la vie, car, comme le rappelle l’une d’elles, « la famille est une bouée de sauvetage en cas de naufrage ». Chaque sœur porte en elle un fragment de l’histoire familiale, traversant les bouleversements culturels et personnels avec des élans de solidarité et de rébellion.
Leur relation avec la mère est complexe, marquée par l’amour, la frustration et une distance générationnelle parfois infranchissable. Dans leurs échanges, la réalisatrice capte les éclats de rire, les disputes, mais aussi les silences qui en disent long sur les attentes et les désillusions.
Les Miennes transporte le spectateur entre la Belgique et le Maroc, entre le passé capturé dans des images VHS et le présent filmé avec une sensibilité brute. Samira El Mouzghibati fait de ce documentaire un retour aux sources, explorant les paysages du Rif et les souvenirs enfouis dans les archives familiales.
Ce va-et-vient entre les langues, — le français, le rifain et l’arabe —, et entre les cultures, illustre le tiraillement identitaire de cette famille migrante. Le Maroc, avec ses montagnes et ses traditions, reste une ancre affective, tandis que la Belgique représente à la fois un foyer et un terrain d’exil.
Avec Les Miennes, Samira El Mouzghibati signe une œuvre d’une rare profondeur, où l’intime devient le miroir de questionnements universels : qu’héritons-nous de nos parents ? Comment réconcilier tradition et modernité ? Et surtout, comment pardonner pour avancer ?
En interrogeant sa mère et ses sœurs, la réalisatrice tente de recoller les morceaux d’une histoire familiale morcelée, tout en créant un espace de dialogue où le passé et le présent se rencontrent. Les silences de la mère, les éclats de voix des sœurs et les images d’archives tissent une toile complexe, à la fois douloureuse et lumineuse.
Les Miennes est bien plus qu’un documentaire familial : c’est un poème visuel sur l’amour, la mémoire et la résilience. Samira El Mouzghibati plonge dans l’intimité de sa famille pour raconter une histoire universelle, celle de l’exil, de la transmission et de la quête de soi. Sous les larmes, les rires et les non-dits, ce film révèle une vérité bouleversante : la famille, même divisée, reste un refuge, une source inépuisable d’amour et de souvenirs. Samira, la petite dernière, donne ici une voix à ces femmes, les [s]iennes, qui portent en elles les échos d’un passé commun et les espoirs d’un avenir réconcilié.