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Adapter le film Pretty Woman en comédie musicale n’était pas un pari gagné d’avance. Si la reprise d’une histoire qui a quelque peu mal vieilli d’un point de vue social inquiétait, c’est davantage l’exécution scénique peu audacieuse qui fait perdre du charme à l’acclamée romance.
Mis en scène par Jerry Mitchell, Pretty Woman: The Musical reprend de très près sa version de 1990. Edward (le charismatique Chase Wolfe dans la version Broadway), un riche homme d’affaires incapable de maintenir une relation amoureuse, fait la rencontre improbable de Viviane (Ellie Baker, qui offre une performance dotée de réminiscences de celle de Julia Roberts), une prostituée.
Il lui propose un arrangement d’une semaine, lui offrant 3 000 $ pour qu’elle joue sa petite amie. Au cours de la semaine, les protagonistes apprendront à comprendre l’univers de l’autre, à voir leurs ressemblances malgré des statuts sociaux opposés et à développer une sincère connexion allant au-delà de l’attirance, qu’elle soit physique ou financière.
Passant de l’écran à la scène, l’histoire est presque inchangée. Une constance si invariable qu’on en vient à se demander l’utilité de se tenir si près de l’œuvre originale. Certaines petites blagues, mimiques, passent mieux à l’écran que sur scène. Notamment, lorsqu’Edward présente un coûteux bijou à Vivian et lui referme le boîtier sur la main,
Le plan rapproché, dans le film, fait sursauter Vivian (et le téléspectateur), offrant une perception intimiste sur leur humour, leur attirance. Sur scène, il ne faut être qu’à quelques rangées de la scène pour ne simplement pas voir la fermeture du boîtier : le sens, la compréhension, l’humour, et l’utilité du moment se perdent. On semble garder uniquement des instants par envie de se coller à l’original, sans réfléchir à leur pertinence scénique.
Le Broadway promet une « fin différente du film », ce qui est plus ou moins le cas. La fin reste la même, mais la scène de tentative de viol sur Vivian est, pour le mieux, légèrement modifiée. L’intensité de ce passage est maintenue, mais est modifiée au goût du jour, donnant un caractère plus autonome et actif à la protagoniste. Un changement léger, mais efficace pour adoucir un moment particulièrement cru.
Alors que la comédie musicale est une quasi-copie conforme du long-métrage (mis à part rendre plus la fin plus « politiquement correcte »), difficile de comprendre ce qui explique le nouvel intérêt donné à Kit De Luca (Rae Davenport dans le Broadway, qui livre la performance la plus convaincante de la distribution), amie de Vivian également prostituée. Ici, Kit De Luca veut devenir policière, un choix peu expliqué qui apparaît comme paradoxal à son attitude sans excuse.
Les costumes sont également essentiellement les mêmes que dans le film. On retrouve la courte robe bleu et blanc de Vivian, sa robe de bal rouge; de jolis clins d’œil, mais qui mériteraient parfois d’être un peu plus grossis, plus extravagants.
Les chansons écrites en 2018 par Bryan Adams and Jim Vallance sont très bien livrées par les interprètes. Elles guident fluidement la pièce, qui dure près de 150 minutes, et l’allongent sans l’alourdir. L’ajout du double personnage Happy Man / Barnard Thompson (Adam du Plessis) porte la trame narrative et musicale et entraîne des instants cocasses, dont ses moments de danse ballroom avec le curieux valet de l’hôtel.
Cependant, la comédie musicale souffre de l’exclusion de chansons iconiques de l’original, dont It Must Have Been Love, de Roxette (absente du musical), et l’incontournable Oh, Pretty Woman de Roy Orbison. Ce dernier n’arrive qu’au rappel. À en juger l’attitude d’un public déjà peu investi, notamment en raison d’une bande sonore qu’il ne connaît pas, l’adorée chanson aurait pu être mise dans le musical au même endroit que dans le film.
Pretty Woman : The Musical est indéniablement divertissant, mais manque d’audace. Plusieurs numéros dansants sont fades et n’accotent pas les impressionnantes performances vocales livrées. Le spectacle aurait bénéficié d’une touche plus burlesque, ou d’une façon d’inclure la sensualité si prenante du long-métrage, mais l’agencer à une scène qui ne se prête pas aux codes intimistes imités du film.
Pretty Woman : The Musical est présenté à la Salle Wilfrid-Pelletier (Place des Arts), du 5 au 10 mars. Le spectacle est non sous-titré et présenté en anglais seulement. Billetterie et informations ici.