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Déjà une semaine que Suoni Per Il Popolo retentit haut et fort. Le festival, qui rassemble depuis 24 ans la première ligne de l’innovation et expérimentation sonore, tous genres confondus, donnait son coup d’envoi le 12 juin dernier.
Cette année, les organisateurs ont fait le pari d’une édition réduite (le festival s’étirait sur presque tout le mois de juin les années précédentes) mais dans laquelle la sève se concentre jusqu’à la production du plus nourricier des sucs. La programmation, tous les jours depuis mercredi dernier, est d’une richesse qui donne le vertige. Si ce n’était des limitations spatio-temporelles qui pèsent sur l’existence — et aussi d’un certain seuil de saturation sensorielle à ne pas franchir — j’aurais volontiers assisté à 8 prestations par soir. Premier retour sur les premières journées de ce marathon musical.
Jeudi, pour la deuxième soirée du festival, était présenté à la Sala Rossa le fleuron de la fraction peut-être la plus cérébrale de la scène expérimentale. Sous la bannière No Hay Banda (organisme basé à Montréal, fondé par Daniel Áñez, Noam Bierstone et Geneviève Liboiron, voué à la promotion de pratiques artistiques à la fine pointe de l’exploration sonore) étaient rassemblés quelques-uns des artistes les plus reconnus de ce genre récusant les genres, aux confins de l’électroacoustique, du classique et de la musique populaire sous toutes ses formes : Geneviève Liboiron au violon, Andréanne Filion au violoncelle, Lori Freedman à la clarinette, Kalun Leung au trombone, Noam Bierstone aux percussions et Daniel Áñez avec la piste électronique.
Malgré un malaise de Liboiron, l’orchestre a livré au public la première mondiale attendue de Three Unisons for Four Voices, création de la compositrice canadienne basée à Los Angeles Sarah Davachi. Le public comptait ce soir-là la présence providentielle d’un médecin ainsi que d’un remplaçant au pied levé, qui s’est miraculeusement joint à l’ensemble pour poursuivre vaillamment le spectacle. On nous a assuré, bien entendu, que la violoniste n’avait eu qu’un malaise passager sans gravité.
Vendredi, changement complet de tonalité. Au sous-sol de l’ancien centre communautaire socialiste avait lieu une étrange célébration, dans laquelle s’alternait concours de magie à la American Idol avec cris et bousculades. Pour commencer, deux groupes montréalais. D’abord, Lobotomite, trio hyper concis et dense de grindcore, ouvrait la soirée en coup de pistolet avec une déclinaison rapide de tracks explosives. Ensuite, The Not, relativement nouvelle formation hardcore et noise déjà active sur la scène d’ici. On attend avec impatience la sortie d’enregistrements.
C’est ensuite Leaking Head, groupe hardcore aux relents un peu kitsch en provenance de Rochester, New York, qui est monté sur scène. Le clou de la soirée, à mon avis, était le groupe Pearl, en provenance de Baltimore, qui nous a offert un hardcore lourd, rapide et chaud dans lequel jaillissait des éclats de soul, grâce à la performance à la fois punk et jazzy de la vocaliste Sienna Cureton-Mahoney. Il faut saluer le soutien du public à la scène locale. Une bonne partie de l’assistance — qui s’est faite moins dense et active pour Leaking Head et Pearl — s’était sans aucun doute déplacée pour les deux groupes montréalais qui ouvraient la soirée.
Un doute planait avant le début du festival. Le public, devant l’indécente abondance de spectacles et d’événements souvent gratuits présentés en simultané en juin, allait-il se présenter dans les salles obscures légèrement excentrées du Mile-End pour entendre des bizarreries sonores ? Les salles, jusqu’à présent, sont combles, et la qualité des prestations excellentes.
Il reste encore cinq jours avant la fin de Suoni Per Il Popolo, et le meilleur reste peut-être à venir. À voir, en vrac : la brillante artiste multimédia et synthpop Geneva Jacuzzi, le solide programme post-punk de vendredi à la Sotterenea (Blu Anxxiety, HRT, Slash Need, Laura Krieg), la soirée de clôture punk et hardcore de dimanche à la Casa del Popolo avec Puffer, Purity Culture, Zeal et White Knuckle.