L’auteur-compositeur-interprète Beverly Glenn-Copeland, originaire de Philadelphie, maintenant basé en Nouvelle-Écosse, a offert un concert fort en émotion le 26 septembre dernier au Théâtre Rialto dans le cadre du festival POP Montréal. La musicienne franco-ontarienne et Abénaki Mimi O’Bonsawin avait le mandat de réchauffer la foule à l’occasion de cette soirée coprésentée par CBC.

Depuis jeudi soir, j’ai écouté la chanson « Dreamwalker » de Mimi O'Bonsawin, figurant sur l’album Willow, paru en 2023, une bonne quinzaine de fois. La version live qu’elle nous a proposée sur scène semblait tout droit sortie d’un rêve. Pincez-moi quelqu'un. Munie d’une paire d’ailes, une harpe en bandoulière, O'Bonsawin nous a administré une bonne dose de ce qu’elle appelle « Music as medicine ». Sa voix à la fois cristalline et vigoureuse a traversé nos corps émus.

Beverly Glenn-Copeland transcende non seulement les genres musicaux et les codes, mais il se situe au-delà. L’activiste transgenre, l'un des premiers étudiants noirs à étudier à McGill en 1961, ayant écrit pour Sesame Street et joué pendant 25 ans dans l’émission de télé pour enfants Mr. Dressup, possède une grâce incomparable.

Son arrivée sur scène a été plus que chaudement célébrée par la foule. L’artiste était accompagné par sa partenaire de vie Elizabeth, son directeur musical Alex Samaras, Evan Cartwright à la batterie et une magnifique chorale composée d’Adèle Trottier-Rivard, Alanna Stuart, Camille Deléan, Eugénie Jobin Tremblay, Frédérique Roy, Mara Nesrallah, Robin Love, Helena Deland et Naomi McCarroll-Butler.

Les musiciens ont entamé la pièce Ever New et la chair de poule s’est dressée sur mes bras. La chanson a été retravaillée en 2021 par Bon Iver et Flock of Dimes, sur l’album Keyboard Fantasies Reimagined, incluant également des remixes de Blood Orange, Arca et Julia Holter.

L’opus original datant de 1986 a été redécouvert et promu par le collectionneur de disques japonais Ryota Masuko en 2015. L'album a gagné le vote du public du Polaris Heritage Prize en 2020. Keyboard Fantasies a été remastérisé et réédité en 2017 sous le nom Copeland Keyboard Fantasies et réédité sur vinyle la même année.

Glenn a chanté avec tout son cœur, posé sur sa petite chaise, main dans la main avec son épouse. Malgré une blessure à la jambe, il s’est levé pour interpréter une pièce rythmée derrière un tambour. Le musicien a également livré une version a cappella bouleversante de Deep River, une chanson écrite par des esclaves américains avant l'émancipation. Ses performances étaient parsemées d’anecdotes, qui nous faisaientt passer du rire aux larmes en un rien de temps.

L’artiste de 80 ans souriait avec douceur, avec la même expression de paix que sur la couverture de son dernier album The Ones Ahead, pourvu d’une aura irrésistible qui illuminait le somptueux théâtre.

Pour rappel, POP Montréal se déroule jusqu'au 29 septembre prochain. Retrouvez toute la couverture du festival ici.