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Mercredi 23 avril, à la Maison Symphonique, l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), dirigé par Rafael Payare, présentait le célèbre opéra Così fan tutte (Ainsi font-elles toutes) de Mozart, en version concert.
La présente distribution de cet opéra bouffe en deux actes, que l’on doit à un compositeur autrichien, W. A. Mozart (1756-1791), et à un librettiste italien, Lorenzo da Ponte, est plutôt éclectique.
Voyez plutôt : elle réunit un prestigieux orchestre symphonique montréalais, l’OSM, dirigé par un maestro d’origine vénézuélienne, Rafael Payare, et une sommité de l’univers opératique en la personne du renommé baryton américain, Thomas Hampson, à la conception de la version concert et de la mise en espace en plus d’assumer le rôle de Don Alfonso.
De plus, les autres rôles ont été dévolus à la soprano autrichienne anglaise Anna Prohaska (Fiordiligi), à la mezzo-soprano montréalaise Michelle Losier (Dorabella), au ténor américain Matthew Swensen (Ferrando), au baryton vénézuélien Gustavo Castillo (Guglielmo), à la soprano française Jenny Daviet (Despina), et au narrateur belge, Frédéric Desager, d’abord et avant tout acteur, réalisateur et scénariste.
Je vous résume très succinctement une histoire résolument tarabiscotée. Ferrando et Guglielmo, respectivement fiancés à Fiordiligi et Dorabella, sont convaincus par Don Alfonso de mettre à l’épreuve la fidélité de leurs promises en feignant de partir à la guerre.
Durant ce supposé éloignement, sous déguisements et fausses représentations, chacun s’emploiera à courtiser la fiancée de l’autre et parviendra presque à la marier. La supercherie aura finalement le mérite de révéler autant l’inconstance de la femme que celle de l’homme. Tel est pris qui croyait prendre !
C’est du Mozart : tout est dit ! Mais encore ? Tel que mentionné au programme : « Durant l’élaboration [...] les membres de l’équipe de création » ont sciemment voulu « que l’orchestre soit le véritable moteur de l’action » parce que « Comme dans tous les opéras de Mozart, l’orchestre crée l’atmosphère des scènes, commente l’action et parfois même contredit les personnages. » Il me semble bien, à l’oreille, que les concepteurs ont atteint leur objectif grâce à un orchestre hors pair judicieusement dirigé par un chef inspiré.
À mon humble avis, la musique et le chant rivalisent de raffinement, d’inventivité et de lyrisme (c’est tout de même du génial Mozart !) et nous procurent de nombreux moments délectables, même s’ils n’occasionnent pas une infestation de vers d’oreille. Avec Così fan tutte nous sommes bien loin de Rigoletto (de G. Verdi), par exemple, où les grandes arias surabondent et vous hantent longuement après audition. Mais vous quitterez probablement la salle en sifflotant l’aria « Un’aura amorosa » chantée au 1er acte par Ferrando (Matthew Swensen), le fiancé de Fiordiligi.
Au 1er acte on retrouve quasi exclusivement une succession d’ensembles vocaux allant du duo au sextette; tandis qu’au 2e acte chaque personnage y va de son solo avant que l’affaire de cœur se termine en chœur et dans la bonne humeur.
Les interventions du chœur de l’OSM – réunissant 20 chanteurs et chanteuses (5 sopranos, 5 altos, 5 ténors et 5 basses) – ne sont pas fréquentes, mais elles ne passent pas inaperçues tant elles sont pertinentes et efficaces.
Tous les récitatifs (passages dialogués plutôt que chantés traditionnellement accompagnés de clavecin ou de pianoforte) ont été supprimés pour être remplacés par une « nouvelle narration, expliquant l’action directement à l’auditoire. » Je considère que c’est là une très heureuse initiative, surtout que le très articulé et compréhensible narrateur, Frédéric Desager, qui intervient entre les scènes, s’exécute avec verve et brio offrant des prestations aussi animées que divertissantes. Confortablement installé sur scène dans son fauteuil jaunasse, il donne à lui seul un spectacle à l’intérieur du spectacle.
Version concert oblige, bien que les accessoires et costumes soient pratiquement inexistants, les protagonistes n’en jouent pas moins pour autant. En effet, il y a de l’action, amplement de déplacements et quelques éléments de costumes pour les personnages de Despina, tour à tour servante, soi-disant médecin et pseudo-notaire, Ferrando et Guglielmo.
Ces derniers, déguisés en « Albanais » – qui courtisent Fiordiligi et Dorabella pendant qu’ils sont sensés être à la guerre – font leur entrée sur scène chaussés d’espadrilles et arborant bâton de hockey (qu’ils ont tôt fait d’abandonner à l’arrière-scène), chandail sportif et tuque des Expos : de toute évidence un désir de l’équipe de production d’actualiser la mise en scène tout en décochant non pas un lancé frappé mais un clin d’œil humoristique aux spectateurs par un ajout de couleur locale.
De la rangée « n » où je prenais place, toutes les voix m’ont semblé solides, suffisamment articulées, agiles et volumineuses. Et la théâtralité de tout un chacun a été exemplaire.
À mon humble avis, la présence imposante du fameux baryton Thomas Hampson n’a jamais été écrasante ou intimidante pour les autres chanteurs et chanteuses qui ont donné pleine mesure de leur théâtralité et de leurs capacités vocales.
Bien que je considère que l’ensemble de cette très solide distribution ait vocalement excellé au-delà de mes attentes, mes coups de cœur sont allés aux volumineuses voix de l’émérite baryton Thomas Hampson, de la mezzo-soprano montréalaise Michelle Losier et du baryton vénézuélien Gustavo Castillo.
Ce régal musical et visuel étalé sur trois heures, incluant un entracte de 20 minutes, sera présenté une 2e et dernière fois ce vendredi 25 avril à 19 h 30. Vous pouvez encore vous procurer des billets en accédant au site internet de l'OSM. Offrez-vous cette gâterie que vous méritez bien.