Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Depuis près de 8 ans, OK LÀ! déploie des évènements combinant musique et cinéma expérimental, pour la plupart présentés dans le quartier Verdun dans le sud-ouest de Montréal. Lucy Railton, Pedro Maia, Meara O'Reilly, Chuquimamani-Condori et Cole Pulice figuraient au programme de cette édition 2025, les 7 et 8 mars derniers.
La soirée de vendredi a débuté avec une performance de Mingjia Chen et Linnea Sablosky, qui interprétaient Hockets for Two Voices de la compositrice américaine Meara O’Reilly. Le hoquet est une technique musicale qui consiste à diviser une mélodie en courtes phrases. La proposition est destinée à être produite par deux ou plusieurs individus ou instruments. Les phrases rapidement échangées créent une mélodie complète. Chen et Sablosky, complices, ont brisé la glace avec leur chant a cappella, offrant une œuvre intime d’endurance.
Le réalisateur portugais Pedro Maia explore le potentiel du cinéma analogique en manipulant images et sons en temps réel. Maia a collaboré avec, entre autres, Patti Smith, Soundwalk Collective et Lucrecia Dalt. Son brillant travail incluant : films, live cinema, installations et clips vidéo, a été présenté dans le cadre de plusieurs festivals, tels que Sonar, Unsound, All Tomorrow’s Parties, Mutek et Le Guess Who, ainsi que dans diverses grandes institutions comme le Centre Pompidou et le Musée d’art contemporain de Tokyo.
Maia nous a offert une exploration immersive extrêmement bien dosée, sous forme de projections 16mm accompagnées d’une trame sonore enveloppante. La combinaison des couleurs et des textures construites par le vidéaste nous transportait dans un univers où l’abstraction organique devient la norme et remplace la réalité figurative.
L’artiste sonore et visuelle d’origine péruvienne Maria Chavez assurait la continuité musicale de la soirée à titre de DJ. Elle faisait aller ses tables tournantes dans l’espace bar, à l’extérieur de la salle de spectacle, durant les changements de scène. Chavez est la seule « turntablist » à utiliser une aiguille rare, qui lui permet de lire deux segments différents d'un même disque en même temps. L’artiste utilise parfois des morceaux de disques cassés pour créer toutes sortes d’expériences auditives uniques. La pratique de la musicienne repose sur des thèmes comme ceux de la coïncidence, du hasard et de l’échec, et est ancrée dans le « Deep listening », une forme d'écoute incarnée développée par sa mentore, la compositrice Pauline Oliveros.
La musicienne britannique Lucy Railton clôturait la soirée de vendredi avec une performance contemplative et envoûtante. Sous un éclairage rouge, la violoncelliste a proposé un tableau atmosphérique truffé de musique drone générée à partir des sons du glissement de son archet sur les cordes de ses instruments. Passant du violoncelle au violon, puis faisant tourner en boucle un micro, qui produisait dans sa rotation un bourdonnement feutré, Railton a charmé le public attentif, comme sous l’emprise d’un sortilège.
La prose méditative de Cole Pulice fait partie de ma trousse musicale hebdomadaire. L’artiste en provenance des États-Unis compose, produit et interprète, une magnifique musique d'ambiance, qui s’appuie sur le saxophone comme instrument principal. Ses sons sont manipulés et étirés pour créer de surprenants assemblages, évoquant la bande originale fictive d’un film d’animation abstrait, empruntant au Cosmic Jazz.
Pulice a ouvert la soirée de samedi, entouré·e de ses instruments à vent et de ses nombreuses pédales d’effets. L’artiste calme semblait se recueillir, assis·e paisiblement au cœur des projections réalisées par 5k candle, qui naissaient sur l’écran à l’arrière de la scène. Le souffle cyclique de Pulice tissait une musique qui gagnait en intensité et en complexité, développant une douce puissance hypnotique et curative.
Suivait une production audiovisuelle du concepteur sonore Robert Kroos et de la cinéaste Lichun Tseng, tous deux basés aux Pays-Bas. Les créateurs ont proposé une exploration conjointe en direct, de la vidéo et du son. La qualité tangible du film analogique était perceptible durant les manœuvres. Ces dernières causaient des décalages poétiques de lumière, de temps et d’espace, à travers lesquels la musique se faufilait.
Chuquimamani-Condori est un·e producteur·rice expérimental·e boliviano-américain·e. Iel a vécu un style de vie nomade, voyageant entre les États-Unis, le Mexique et la Bolivie pendant la majeure partie de sa vie. Figure emblématique de la communauté LGBTQ, l’artiste explore dans son travail les thèmes de la destruction et de la transformation (identité de genre, oppression, spiritualité).
Autrefois connu·e sous le nom d'Elysia Crampton, Chuquimamani-Condori brouille la frontière entre la musique des boîtes de nuit et la musique folk traditionnelle, formant un collage unique, parfois chaotique, par-dessus tout cathartique. Vêtu·e d’un chapeau et de bottes de cowboy, jeans bleus à l’appui, le·la musicien·ne a inondé la salle de concert de notes de synthétiseurs, d’enregistrements étouffés de fête foraine et de lourds rythmes de basse, question de terminer le festival en beauté.