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Samedi 31 mai à la Maison symphonique, le très versatile Orchestre classique de Montréal (OCM) a clos sa 85e saison avec trois œuvres articulées autour du thème de la joie, dont la fameuse 9e symphonie de Ludwig van Beethoven (1770-1827).
Je rappelle que l’OCM, anciennement nommé l’Orchestre de chambre McGill, fondé en 1939 par Alexander et Lotte Brott, « se distingue par son engagement envers l’accessibilité et l’inclusion » et « propose un répertoire éclectique, mettant en valeur des solistes québécois, autochtones et canadiens. »
Pour l’occasion l’OCM, dirigé par Philippe Bourque, recevait le Chœur St-laurent, la soprano canadienne Elizabeth Polese, la mezzo-soprano montréalaise Florence Bourget, le ténor québécois Éric Laporte et le baryton-basse canado-luxembourgeois David John Pike.
En première partie, on retrouvait d’abord Joy de Kevin Lau (né en 1982), qui affirme l'avoir « initialement conçu comme le deuxième mouvement d’une suite pour quatuor à cordes, commandée comme cadeau de mariage à un couple que je ne connaissais pas. » Il l'a par la suite retravaillé en 2008 pour le métamorphoser en « chant sans paroles », une œuvre concertante pour violon solo et orchestre à cordes.
Joy, courte œuvre tout en douceur de moins de huit minutes qui, à mes oreilles, sonne comme une berceuse ou une musique méditative, a mis en vedette Marc Djokic, premier violon et violon solo de l’OCM. Nous avons assisté à un bien agréable et planant dialogue lyrique entre le violon solo et l’orchestre.
Avant l’entracte c’est Cantate pour une joie, d’une durée de vingt minutes, qui a été soumise à notre appréciation. Il s’agit d’une suite de sept chants, sur des poèmes de Gustave Charpentier (1860-1956) mis en musique par Pierre Mercure (1926-1966), qui ne génère pas de vers d'oreille et ne m'a pas laissé de souvenir impérissable.
Puisqu’on ne comprenait strictement rien (ou au mieux une rare parole ici et là) de ce qui était pourtant chanté en français, c’eût été une excellente idée de projeter les paroles des chansons sur grand écran au-dessus de la scène, comme ce qui se fait couramment à l’opéra, d’autant plus qu’il était impossible, dans la pénombre de la salle, de les lire au fur et à mesure dans le programme de la soirée alors même qu’elles y étaient inscrites.
Exception faite du tout dernier chant, « Le cri de joie », le texte est franchement sombre, évoque la désolation, la destruction, l’épouvante, la tristesse, etc., avant qu’ultimement soit poussé un cri de joie et que le titre de Joy trouve ainsi une résonance. Mettons que le bref cri de joie se trouve être précédé d’un long abattement dépressif en six volets, où les vers d’oreille brillent par leur absence.
De la soprano Elizabeth Polese, que ce quasi-hymne à la déprime mettait en vedette, j’aurais souhaité une voix plus volumineuse car elle a été régulièrement couverte par le chœur et l’orchestre. Pour tout chanteur, c’est tout un défi que de se distinguer au travers d’un chœur réunissant quelque 80 chanteurs, en particulier si le ou la soliste ne fait pas usage d’un micro.
En deuxième partie, l’OCM, le Chœur St-Laurent et les quatre solistes ont combiné leurs débordants talents respectifs pour grandiosement nous servir le plat de résistance prévu au menu de la soirée, soit la célébrissime Symphonie no 9, op. 125, un chef-d’œuvre d’une durée de 65 minutes — achevé en 1824 par un Ludwig pratiquement sourd — en quatre contrastés et planants mouvements dont le dernier, et non le moindre, est fameusement connu sous le titre d’Hymne à la joie.
Cette musique est du velours pour les oreilles dès la « mystérieuse et dramatique » ouverture, en passant par le « scherzo entraînant et rythmé » du 2e mouvement, le « calme lyrique, presque spirituel » du 3e mouvement jusqu’à la grandiose et triomphante finale chantée sur les paroles du poème Ode à la joie de Friedrich Schiller.
C’est une musique passionnée et passionnante, empreinte de sérénité, d’espoir et de joie qui « parle d’idéaux humains partagés [...] c’est une déclaration universelle de résilience, d’unité et de pouvoir durable de l’art », rien de moins!
Bizarrerie à mes yeux, les quatre solistes sont demeurés assis immobiles à l’avant-scène, à contempler la salle durant 45 longues minutes, meublées de fascinante musique cependant, avant que leur participation soit requise. Peut-être auraient-ils pu s’amener sur scène qu’immédiatement avant le mouvement final?
La conclusion de l’Hymne à la joie a été saluée par une ovation debout spontanée, de chauds applaudissements et un débordement de joie dans la foule. Si je me fie à la réaction de la salle, c'est indubitablement un autre succès à porter au compte de l’OCM.
L'Orchestre classique de Montréal, Philippe Bourque, chef d’orchestre et directeur artistique du Choeur St-Laurent, Elizabeth Polese, Florence Bourget et David John Pike vous invitent à fréquenter leurs pages Facebook et leurs sites internet respectifs, en cliquant le nom de votre choix pour en connaître davantage sur chacun d’eux et pour consulter leurs calendriers.