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Pour son deuxième roman de l’année, Ali Hazelwood reste en terrain connu avec Not in Love, une romance entre deux opposés œuvrant en STIM (sciences, technologie, ingénierie et mathématiques). Malgré un cadre prometteur et des thèmes pertinents, le récit semble s’effriter sous le poids de choix narratifs discutables.
Rue Siebert a construit une existence solide avec une carrière en biotechnologie dont elle est fière. Tout bascule lorsqu'un homme d'affaires ambitieux et charismatique, Eli Killgore, entre en scène et s’attaque à l’acquisition de la start-up de sciences alimentaires pour laquelle Rue travaille. Tandis qu'une attraction inattendue et irrésistible se développe entre eux, Rue se retrouve déchirée entre ses sentiments personnels et ses obligations professionnelles. Leur relation secrète met en péril non seulement leurs carrières, mais aussi leur intégrité émotionnelle.
La romance entre Rue et Eli n’a rien d’extraordinaire. Les personnages passent d’une relation tendue à un amour fou : de part et d’autre, la transition pour ces personnages est difficile à comprendre, encore moins à apprécier.
Le développement de leur intérêt mutuel passe principalement par du trauma dump, qui survient dans presque chacune de leurs interactions. Bien que l’explication de leurs traumas respectifs aide le lecteur à mieux comprendre les personnages, ces révélations sont placées dans des conversations de façon peu fluide. Rue et Eli se croisent, se saluent, s’échangent quelques mots et révèlent leurs plus lourds secrets, un peu sortis de nulle part.
Not in Love change de chapitre en chapitre de narrateurs, passant du point de vue de Rue à celui d’Eli. Les sections d’Eli freinent parfois l’histoire, comme il devient rapidement éperdument amoureux de Rue, se disant à leur première rencontre que Rue est la raison pour laquelle il a été mis sur Terre. Rien de moins.
Son obsession initiale avec elle laisse peu de place à ce que sa perspective évolue ou à ce qu’elle ait un impact émotionnel. Chaque chapitre d’Eli radote, encore et encore, sur l’immensité de l’amour qu’il ressent pour elle. Intensité qui était présente dès les premiers instants, et qui devient répétitive et lassante.
Les sections d’Eli souffrent également de la manière dont elles sont écrites. La narrative de Rue est présentée au lecteur à la 1er personne, mais celle d’Eli est à la 3e. Un choix qui n’est jamais vraiment expliqué ou justifié par quelconque élément du livre, et qui rend la lecture un peu déconcertante par moment.
On ne retiendra donc pas Not in Love pour sa prose révolutionnaire. Par contre, certains passages reflètent assez précisément l’état de confusion propre au début d’une relation qui, par pure surprise, semble fusionnelle et spéciale, et où notre corps crie une réponse que notre tête refuse d’écouter : « But what if this chemistry between us was a once-in-a-lifetime opportunity? What happened when the person who tore you apart was not the person you’d chosen to cherish? My concept of love was far from idealized, but this still seemed crucifying. »
Également, les multiples vérifications de consentement et les discussions portant sur les limites sexuelles des protagonistes méritent mention. Ali Hazelwood est une auteure prolifique grandement grâce à Booktok, ce qui lui amène un lectorat très large (depuis sa parution en juin dernier, le roman a déjà 110 000 notes sur Goodreads).
Qu’une attention aussi constante soit accordée au consentement reflète une compréhension et un engagement envers des représentations respectueuses dans la littérature populaire et contemporaine. En mettant en avant ces aspects, Ali Hazelwood contribue à une discussion plus large sur la nécessité de respecter les frontières personnelles dans les relations humaines qui passe inhéremment par la culture populaire, en partie.
Tout comme la romance, les autres histoires placées dans le roman ne sont pas particulièrement captivantes. Le drame d’affaires autour des sociétés Kline et de Harkness se passe d’intérêt parce que l’autrice semble ne pas le trouver intéressant non plus; même s’il s’agit (mis à part de la romance) de la principale intrigue du livre, on passe très peu de temps à s’y attarder ou à l’introduire avec soin. Et même là, on devine rapidement où s’en va cette intrigue, qui est tellement prévisible qu’on en vient à se demander si vraiment le lecteur est censé être surpris au moment où la vérité est « révélée ».
Les sous-histoires du livre sont aussi portées par des personnages secondaires introduits de façon accélérée, et dont les liens interpersonnels paraissent flous; est-ce que le lecteur est sensé pas trop savoir qui sont les amis d’un narrateur qu’on présente mystérieusement à la troisième personne? Est-ce la raison pour laquelle la narrative d’Eli n’est pas présentée de son point de vue?
Probablement pas. Au final, les liens entre eux semblent simplement avoir été introduits de manière expéditive non pas dans un but de laisser planer un mystère, mais bien par une pauvre attention à ces personnages secondaires.
Enfin, l’histoire du frère de Rue est décevante. Elle est imbriquée rapidement au début du roman, est très chargée émotionnellement, puis réapparaît à peine à quelques reprises comme outil de tension narrative, mais ne fait que stagner l’histoire et non la faire progresser de quelconque manière. Le conflit n’est jamais résolu, et pourrait être entièrement retiré du livre sans que le récit en souffre.
Malgré ses efforts pour aborder des thèmes importants comme le consentement et les limites sexuelles, Not in Love se perd dans une exécution narrative incohérente. L’attention insuffisante aux détails et l'ensemble du roman peinent à laisser une impression durable : mais bon, ça rend le titre de l’histoire approprié.