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La gigantesque usine convertie en salle de spectacle accueillait hier le maître du saxophone Colin Stetson, la compositrice expérimentale Kara-Lis Coverdale, ainsi que l’auteur-compositeur-interprète Patrick Watson, dans le cadre d’un évènement MUTEK époustouflant.
J’entame cet article au lendemain d’une soirée qui restera longtemps gravée dans ma mémoire. Un halo de paix m’enveloppe, suivant l’épreuve de douce endurance qu’était ce captivant concert d’une durée de trois heures. Je ne saurais mettre le doigt sur une expérience comparable : une méditation particulièrement immersive, observer la pleine conscience lors d’une expérience spirituelle, ou encore “a state of thoughtless presence” comme l’a suggéré Colin Stetson hier soir.
Patrick Watson et ses deux acolytes Olivier Fairfield et Mishka Stein, ont présenté Film Scores for No One, influencé du matériel instrumental accumulé par le musicien durant les dernières années. Camouflés derrière de grands voiles blancs, les artistes ont lancé la soirée en grand avec une trame sonore pour l’occasion : une fresque musicale épique, agrémentée de pulsations de synthétiseurs modulaires, d’effleurements de cymbales et de notes de basse.
Les rideaux servaient d’écran de projection, mettant en scène la danse en constante métamorphose d’un individu. Prenant à un certain moment la forme fragmentée d’une étrange ballerine, le son soutenait l’image, évoquant une boîte à musique brisée. Watson, affublé d’une lampe frontale et d’un ensemble à rayures, nous a offert sa voix pour la pièce de clôture : une combinaison falsetto et Auto-Tune rappelant Bon Iver, accompagnée par le solide jeu de batterie de Fairfield.
La musicienne d’origine estonienne Kara-Lis Coverdale, basée à Montréal, connue pour son travail au piano, à l'orgue et au clavier, a débuté sa performance assise dans un coin de la scène. Vêtue d’une ample robe blanche, les cheveux noués en une longue tresse, Coverdale ressemblait à une nymphe des temps modernes, entourée d’un gigantesque écran et de faisceaux lumineux. Mêlant sa voix à d’habiles manipulations électroniques, nous avons eu droit à une plongée auditive hypnotique. L’artiste encensée par Arvo Pärt et Brian Eno, ayant joué avec Death Grips et Tim Hecker, a habilement bercé la foule pendant une heure.
Colin Stetson est pourvu d’une force extraordinaire. Il semble plutôt inconcevable de donner le mandat à un seul et unique être humain, de clore la soirée sur la scène d’un immense espace industrielle comme New City Gas. Le musicien a relevé le pari, se dévouant corps et âme à son art. Le prolifique multi-instrumentiste, auteur d’une multitude d'albums solos et de bandes sonores de films, nous a fait cadeau de sa présence incomparable.
Stetson, ayant collaboré avec entre autres Tom Waits, David Gilmour et Feist, nous a ramené à la vie. Prenant part avec ses instruments à vent à un festival principalement axé sur la musique électronique, l’artiste dissout les codes et subjugue avec son jeu complexe, nous frappant de plein fouet.
Générant des sons d’une envergure hallucinante, grâce à son souffle, ses chants et ses tapotements métalliques, le compositeur nous fait traverser de multiples tableaux : une mer trouble, suggérée sur l’album When we were that what wept for the sea, des limbes inquiétants peuplés de créatures rugissantes, révélées sur les extraits du nouvel album The love it took to leave you, qui paraîtra le 13 septembre prochain. Les chansons de Colin Stetson s’écoutent en boucle comme de puissants mantras. Elles bouleversent et hantent, puis laissent place à un profond apaisement.
Pour en apprendre davantage sur la programmation complète du festival MUTEK 2024 qui se déroule jusqu'au 25 août, cliquez ici. Retrouvez toute la couverture du festival ici.