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Le jeudi 11 juillet à 20h, le rideau s'est levé sur le retour tant attendu de la pièce de théâtre Le Prénom au Théâtre Desjardins. Mis en scène par le talentueux Serge Denoncourt, cette pièce promettait de captiver le public. Les spectateurs ont eu le plaisir de découvrir une distribution remarquable incluant Karine Gonthier-Hyndman, Mikhaïl Ahooja, Noémie O’Farrell, François-Xavier Dufour et Benoit Drouin-Germin.
Le Prénom, écrit par Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, a connu un succès fulgurant depuis sa première représentation en 2010 à Paris au théâtre Edouard VII. Cette comédie moderne à l’humour subtil met en lumière les tensions générées par le choix d'un prénom pour un enfant à naître au sein d’un groupe d’amis. L'histoire, située dans un cadre contemporain parisien, explore les dynamiques familiales et amicales avec une finesse d'écriture qui mêle subtilement humour, relations humaines et émotion. Adaptée avec brio au cinéma en 2012, sous la direction des mêmes auteurs, cette version filmique a été acclamée par la critique et le public, renforçant ainsi la popularité et la pertinence de l'œuvre et la plaçant de ce fait au titre de « classique ».
En tant que grande admiratrice du film, que j’ai vu approximativement cent fois au cours de ma vie, l’enjeu était de taille. Je n’avais jamais vu la pièce au théâtre sur scène et j’ai énormément d’affection pour les acteurs du film, que j’admire autant qu’ils me font rire. Malgré mes attentes élevées, je n’ai pas été déçue par cette adaptation.
Bien évidemment, on retrouve l’écriture intelligente, l’humour incisif et la critique sociale subtile qui ressort du texte. Mais il faut le dire, la performance des acteurs était incroyable. Entre dynamisme et complicité, ils sont parvenus à maintenir un sourire hilare sur le visage de chaque spectateur pendant presque deux heures entières. Le décor était remarquable, contribuant à une immersion totale, le rythme était soutenu, impossible de s’ennuyer, les répliques s’enchaînent, on découvre chaque personnage au fur et à mesure, leurs liens affectifs profonds, leurs conflits intérieurs et les non-dits qui les éloignent.
Chaque personnage est richement développé, avec un passé et une personnalité distincts. On croit en leur amitié, en leurs histoires d'enfance et en la complexité de leurs interactions, écrites avec finesse par les auteurs et crédibilisées par les acteurs.
J’ai beaucoup aimé la transposition de Paris à Montréal. Ayant vécu à Paris, je connais chaque référence de la pièce, chaque rue et, surtout, pour avoir baigné dedans, l’univers « bobo parisien » qui est très largement critiqué dans la pièce d’origine. À présent, je vis à Montréal, et il ne me semblait pas évident de transposer ces personnages très « français » dans leur manière de réfléchir, d’appréhender et d’échanger, en québécois. Et pourtant, le pari est réussi !
Certaines répliques sont même adaptées à l’année 2024 et résonnent tout particulièrement dans le contexte politique actuel, où parler du fascisme n’est plus aussi diabolisé que dans les années 2010. Cette réécriture offre donc une dimension supplémentaire à l’œuvre originale, et la rend même parfois plus drôle et émouvante. Je pense notamment au surnom de Claude, « la prune » dans la pièce originale, devenue « la pipe enchantée » dans cette adaptation. Du génie !
Je tiens particulièrement à saluer l’actrice qui incarne Zabou pour sa longue tirade mémorable à la fin de la pièce. J’affectionne particulièrement cette scène, que j’ai travaillée pour une audition. Je la connais par cœur, je l’ai répétée une centaine de fois et je pensais en connaître tous les tenants et les aboutissants. Mais non ! Karine Gonthier-Hyndman propose une interprétation beaucoup plus corporelle du texte, et fait de cette scène, normalement pathétique et empreinte d’émotion, un moment hilarant, qui m’a même provoqué un fou rire. Un véritable tour de force qui mérite une ovation.
Le Prénom au Théâtre Desjardins a surpassé mes attentes. C'était non seulement une adaptation fidèle et rafraîchissante du film (et de la pièce originale) que j’affectionne tout particulièrement, mais aussi une expérience théâtrale remarquable en soi. Je recommande vivement à tous les amateurs de théâtre de ne pas manquer cette pièce, que vous la connaissiez déjà ou non. Le metteur en scène réussit à capturer avec brio l'esprit et l'essence de l'œuvre originale, déjà très bien écrite, ficelée et rythmée, tout en apportant une touche québécoise contemporaine bienvenue.
Si vous souhaitez voir cette adaptation, n’hésitez pas à consulter le site du Théâtre Desjardins.