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Lundi 11 mars, à la Salle Bourgie, l’émérite pianiste Igor Levit a failli faire jaillir des étincelles du clavier de son piano lors d’un programme où sa virtuosité s’est exprimée avec flamboyance.
Igor Levit est un pianiste russe, né à Nijni Novgorod, formé à la Hochschule für Musik, Theater und Medien de Hanovre (Allemagne) où il a obtenu rien de moins que « les notes les plus élevées jamais vues ». Selon le New Yorker et le New York Times, c’est un pianiste « sans pareil » et « un des artistes les plus importants de sa génération ». Aussi, « pour son engagement social et politique il s’est vu décerner en 2019 le International Beethoven Prize, puis, un an plus tard, une Statue B du Comité international d’Auschwitz. » On a déjà vu pire en matière d’introduction!
En première partie, le programme d’une durée de 1h50 (incluant l’entracte) proposait Andante - Adagio de la Symphonie no 10 en fa dièse majeur de Gustav Mahler (1860-1911), dans un arrangement de 1910 de Ronald Stevenson, et 4 Klavierstücke, op. 119 (1893) de Johannes Brahms (1833-1897), soit 3 intermezzi (respectivement en si mineur, en mi mineur et en do majeur) et une Rhapsodie en mi bémol majeur.
Igor s’est d’abord adressé à la foule nombreuse en anglais seulement (ce qui est tout à fait compréhensible et acceptable, puisque tous les musiciens ne sont pas nécessairement bilingues ou polyglottes) mais également, hélas, sans micro (ce qui est moins acceptable). Je suis bilingue, mais pour comprendre l’anglais je dois d’abord l’entendre suffisamment. Au final voici ce que j’ai compris et retenu de son laïus : ______!
De l’Adagio de la Symphonie no 10 en fa dièse majeur de Mahler, une note au programme nous apprenait, ou nous prévenait, qu'« À son point culminant, surgit une dissonance non préparée et totalement inattendue, au moment où, précédée par une sorte de choral tourmenté, les notes s’empilent pour former un accord monstrueux de neuf degrés ».
« Ah ! Qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! » (Molière) En effet, qu’en termes élégants, et abscons aux yeux d’un profane, ces choses-là sont dites! Les doctes musicologues ont dû s’en régaler. « Cette collision reste le moment où Mahler s’est le plus rapproché de l’atonalité. » Et c’est certes le moment où je me suis le plus rapproché de l’ennui.
Des 4 Klavierstücke de Brahms on pouvait lire qu'« Au-delà de leur humeur méditative, ces pièces font montre d’une écriture audacieuse, Brahms repoussant les cadres harmoniques et formels comme jamais auparavant. Le poignant Intermezzo en si mineur op. 119 no 1 s’ouvre sur une figure descendante formée d’une suite de tierces, avec des groupes de notes créant d’étonnantes dissonances. » Qu’en termes élégants..... Zzzzzzz! Durant l’exécution de ces Brahms j’ai dû lutter contre le sommeil et j’ai eu très hâte à la 2e partie consacrée à la Symphonie no 3 en mi bémol majeur, op. 55, « Eroica » de Ludwig van Beethoven (1770-1827).
La première partie ne m’a donc pas laissé de souvenir impérissable et ne m’a pas causé d’infestation de vers d’oreille. Mais elle a tout de même eu le mérite de démontrer de quel bois se chauffe Igor Levit, qui a indubitablement fait étalage d’une époustouflante maestria. Je rends donc à César ce qui lui appartient.
En deuxième partie, le virtuose a quasiment mis le feu au clavier avec l’enlevante Symphonie « Héroïque » de Beethoven - en quatre mouvements contrastés tout aussi enlevants les uns que les autres - arrangée pour piano par nul autre que l’illustre Franz Liszt, à propos duquel Donald Francis Tovey (compositeur, critique musical, musicologue, analyste, pianiste et chef d’orchestre écossais) a jadis déclaré : « Liszt reste le meilleur traducteur de partitions orchestrales au piano que le monde ait connu. »
Le très vif « Allegro con brio » de départ a été suivi de la marche funèbre, la « Marcia funebre (Adagio assai) », la plus... vivante qu’il m’ait été donné d’entendre, du « Scherzo (Allegro vivace) – Trio », et d’une spectaculaire « Finale (Allegro molto) ».
« Avec cette œuvre, Beethoven expose ce qu’il considère comme son « idéal symphonique », soit un voyage spirituel qui voit le triomphe de la volonté sur l’adversité. » Il nous transporte et nous en met plein les oreilles.
La prestation passionnée et parfois explosive de l’insigne et réputé pianiste lui a valu une très longue, très chaleureuse, et amplement méritée ovation debout, qui n’aura cependant pas suffi à lui soutirer un rappel que la foule réclamait à grand renfort d’applaudissements.
Igor Levit est actif sur Facebook et vous pouvez parcourir son site internet (en anglais et allemand) pour en apprendre davantage à son sujet et consulter le calendrier de ses futures prestations. Et rendez-vous sur le site internet de la Salle Bourgie pour découvrir sa programmation des plus riches et diversifiées.