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La file devant la porte du Club Soda semblait interminable jeudi 27 février, la salle ayant annoncé complet pour la Marche de l’empereur, spectacle organisé par l’agence d’artistes Maison Pingouin, dirigée par Yan Bienvenue. La programmation était impressionnante : Safia Nolin, Thierry Larose, Lydia Képinski, Robert Robert, Lysandre, blesse et P’tit Belliveau, rien de moins !
L'événement en formule « pour un soir, et un soir seulement », s'insérait dans le cadre du Festival Montréal en Lumière, afin de souligner l’importance et la vivacité de la culture musicale québécoise.
Il s’agissait d’un événement exceptionnel puisque plusieurs de ces artistes n’étaient pas montés sur scène depuis un moment déjà, ayant pris une pause ou travaillant tout simplement sur de nouveaux projets.
Tel que promis, le concert de jeudi soir s’est ouvert avec un DJ set de Yan Bienvenue et d’un invité surprise, qui s’est avéré être le rappeur Tizzo. La foule entrait tranquillement dans la salle décorée sous le thème du basket-ball avec des filets accrochés au mur, des banderoles et des maillots de basket au-devant de la scène.
Un décompte projeté à l’avant annonçait que le concert débuterait dans les prochaines minutes. Parmi les bribes des conversations qui se déroulaient autour de moi, une phrase revenait sans cesse : « Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre ». En effet, mis à part l’annonce de la programmation artistique, les détenteurs de billets n’avaient pas bien plus d’information. Ce n’était pas bien terrifiant : avec de tels noms, on était entre de bonnes mains.
C’était le groupe rock-électro, blesse (avec un b minuscule), qui avait le privilège d’ouvrir le bal. Ils ont une chimie indéniable les uns avec les autres, prouvant l’amitié de longue date qui lie Léo LeBlanc, Xavier Touikan et Charles-Antoine Olivier. Connus pour leurs sons entraînants, ils ont toutefois opté pour des chansons plus calmes de leur répertoire, telles que leur plus récente sortie, la honte. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, mais il aurait fallu débuter ce spectacle avec des morceaux plus entraînants, question de réveiller le public déjà fébrile.
Il s’agissait pourtant d’un choix populaire chez les artistes présents hier soir. En effet, même Lydia Képinski, qui est certainement l’un des noms de la musique québécoise qui sait faire danser une foule, a fait le choix d’offrir une performance plus sobre. Après un tonnerre d'applaudissements du public, elle s’installe sur un banc devant un micro, guitare à la main. « Je travaille en ce moment sur un album électro, c’est pour ça que j’ai décidé de venir jouer de la guitare sèche », dit-elle en riant. Elle gratte ensuite les cordes de son instrument pour offrir à la foule une version touchante de sa chanson Premier Juin, accompagnée de la foule en guise de chorale.
Il était donc rafraîchissant de voir apparaître sur scène le toujours aussi dynamique Robert Robert, qui venait interpréter la chanson Alex. La scène du Club Soda était son terrain de jeu, sautant partout, il a vraiment tout donné pour la seule chanson qu’il est venu performer.
Celle que Yan Bienvenue décrit comme « l’artiste la plus talentueuse sur scène », ce qui est tout une déclaration lorsqu’on regarde la palette de talents présents sur scène. La musicienne folk, Lysandre, incarne pourtant bien cette affirmation en réussissant à charmer la foule en seulement trois chansons. Mention spéciale à sa chanson Sans oublier, qui a ouvert sa performance et qui a su donner le ton à son apparition.
Safia, Safia, Safia… Quel moment touchant ! D’abord par la manière dont la foule a accueilli la chanteuse, que l’on voit de moins en moins sur scène ces dernières années. Visiblement heureuse de la retrouver, la foule lui a réservé une ovation durant de longues minutes, prouvant l’amour que le public francophone a pour la chanteuse. Elle souligne l’importance de ce genre de soirée dans des temps aussi incertains qu’en ce moment avant d’offrir une performance de sa chanson Dagues, la foule pendue à ses lèvres.
Changement de dynamique alors que, du haut de tout son charisme, P’tit Belliveau est apparu sur scène. Alors que la plupart des plus grands noms ne jouaient qu’une chanson, le chanteur a pu en chanter trois, au plus grand bonheur de ses fans. Income Tax s’est fait recevoir avec des cris de joie, tout le monde semblait la connaître au bout des doigts. GROS coup de cœur pour L’Église de St. Bernard, une chanson plus calme qui fait découvrir l’artiste sous un autre jour.
L’artiste Thierry Larose, qui était également parmi les organisateurs de la soirée, clôturait le tout. Il a, pour sa part, choisi de ne pas aller dans le trop niché et a interprété ses plus grands succès, tels que la chanson éponyme de son album Cantalou. Il a ensuite invité la troupe à venir chanter sa célèbre chanson Les amants de Pompéi, chantant à l’unisson avec la foule.
Les mots « bouche bée » sont forts, mais ne le sont sûrement pas assez pour décrire la réaction de la foule lorsque Thierry Larose a invité sur scène nul autre que Michel Rivard, membre du groupe phare de la culture québécoise, Beau Dommage. En compagnie de tous les artistes ayant fait apparition au cours de la soirée, il interprète La complainte du phoque en Alaska, ému de voir que le public chante avec lui, le succès ayant traversé les générations.
Le concert était grandiose et touchant, et, à quelque part, rassurant. Dans une période où l’avenir de la culture est incertain, de voir cette brochette d’artistes plus talentueux les uns que les autres se réunir pour un événement unique, et que le public soit au rendez-vous au point qu’on puisse utiliser le jeu de mots « le Club Sold-out », ça donne espoir que la musique au Québec est vivante et déterminée à se pointer le bout du nez quand il le faudra.
D’ici là, les manchots retourneront au studio afin de revenir avec de nouveaux albums et spectacles, prouvant encore et encore que la musique francophone ne cesse de se réinventer.