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La tâche était ardue pour égaliser le succès que le roman La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette connaît depuis sa sortie en 2015. Un peu moins de 10 ans après, Sarah Berthiaume nous propose une adaptation mise en scène par Alexia Bürger pour un spectacle choral de 19 interprètes, avec l’excellente Catherine de Léan en tant que narratrice. Et quelle pièce !
Le Théâtre du Nouveau Monde frappe fort pour sa première pièce de saison. Cette adaptation nous offre un plongeon dans la vie de la peintre et poète Suzanne Meloche, grand-mère de l’auteure, partant de son plus jeune âge jusqu’à sa mort, narré par une Anaïs Barbeau-Lavalette incarnée par Catherine de Léan.
La femme qui fuit, c’est avant tout la quête d’Anaïs Barbeau-Lavalette de retracer les pas d’une poète et peintre tombée dans l’oubli qu’elle tente de refaire vivre par le biais de correspondances, de manuscrits légués par sa grand-mère à sa morte, bien qu’une part d’imagination ait subsisté. Après une lecture-spectacle au Festival international de littérature en 2016, voilà que l'œuvre arrive enfin au théâtre.
Si la pièce débute par le point de vue de l’auteure avec sa rencontre avec Suzanne Meloche, ce dernier s’inverse, nous faisant remonter le temps jusqu’à la naissance de la peintre et poète.
On y suit une jeune fille grandissante passant de l’enfance à l’adolescence puis de l’adolescence à l’âge adulte. On y fait la rencontre de ses parents, de ses connaissances, des relations, qui, toutes, se terminent par une fuite.
Bien plus qu’un récit sur la vie d’une artiste, on y suit son désir de liberté tout en rencontrant les événements historiques marquants qui ont fait partie de près ou de loin de sa vie.
Par le biais d’extraits audio comme par le biais de discours d’interprètes, le public retrouve l’époque de la « Grande Noirceur », l’arrivée au pouvoir d’Hitler… Tout ça sans oublier le manifeste du Refus global, une initiative des Automatistes de Montréal, un collectif d’artistes, dont un certain Marcel Barbeau faisait partie et avec qui elle finira par se marier.
Très vite à l’étroit dans son couple et menée par le désir ardent de vivre sa vie, elle finit par le quitter et par abandonner ses enfants devenant une femme filante, qui ne cessera de couper les ponts.
La peintre et artiste s’engage presque dans une épopée la menant à Gaspé, Montréal, Ottawa, Bruxelles ou encore Londres, ne dérogeant pas à son habitude de fuite malgré quelques tentatives de contacts rares avec notamment sa fille.
Le temps passe, les personnages grandissent, vieillissent, et lorsqu’Anaïs naît, elle y rencontre pour la première fois cette femme énigmatique qu’elle ne reverra que 10 ans plus tard, une dernière fois avant son décès.
Alexia Bürger offre une mise en scène étonnante menée par un récit polyphonique proche de la symphonie qui s’inscrit dans un décor minimaliste, mais plein de sens, signé Simon Guilbault.
Sur scène, un cadre de tableau rempli de marches nous captive, faisant jouer l’intrigue sur plusieurs niveaux. L’histoire dont nous sommes témoins n’est pas seulement relatée par la narratrice, elle est aussi très souvent complétée par les interprètes qui apportent un souffle dynamique à cette pièce. Il est important toutefois de souligner la performance de Catherine de Léan en tant que narratrice, qui, postée sur la bordure du tableau, arrive à donner vie au contexte et à l’histoire.
La présence de danse et de musique permet un peu plus de sortir d’un cadre théâtral classique tandis que le jeu d'éclairages de Martin Labrecque aide à créer des scènes marquantes.
Malgré quelques rares temps morts au milieu, le récit de La femme qui fuit captive. L’ambitieux projet sort à la hauteur des espérances et fait revivre cette artiste oubliée, mais forte, courageuse, libre et engagée.
La femme qui fuit est présentée jusqu’au 11 octobre au Théâtre du Nouveau Monde. Accès à la billetterie ici.