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Une vague déferlante de distorsion foudroyait le MTELUS à Montréal, les 25 et 26 novembre dernier. Après avoir annulé la quasi-totalité de leur tournée nord-américaine, le groupe emblématique de post-rock Godspeed You! Black Emperor a conservé deux dates dans sa ville natale, accompagné de la formation de métal expérimental Big Brave. Retour sur la première soirée.
Godspeed You! Black Emperor (GY!BE ou Godspeed) lance son premier album F#A#∞ sur l’étiquette de disques indépendante Constellation, en 1997. La parution unique en son genre jadis, l’est encore aujourd’hui. Enregistrée au studio Hotel2Tango sur un magnétophone loué, puis bonifiée de divers enregistrements sur le terrain, F#A#∞ propose une signature musicale sensible et touchante. 500 vinyles habillés de pochettes fabriquées à la main par le groupe et son entourage voient le jour. Les multiples réimpressions ont depuis conservé pratiquement tous les éléments d'emballage d'origine.
Ce premier album ainsi que ceux qui suivront au début des années 2000 : Slow Riot For New Zero Kanada (1999), Lift Your Skinny Fists Like Antennas to Heaven (2000) et Yanqui U.X.O. (2002), marqueront leur époque ainsi que le genre post-rock. Tous empreints d’une troublante lucidité, ils traduisent musicalement l’omniprésence de la violence, du chaos et de la misère dans notre monde, mais aussi le combat sans relâche porté par l’espoir et l’amour.
GY!BE a lancé son 9e opus NO TITLE AS OF 13 FEBRUARY 2024 28,340 DEAD en octobre dernier. L’album débute avec une formule typique du groupe : une ascension graduelle, planante et texturée. Le tout est parsemé d’un jeu de percussions à la fois vif et humble, en soutien aux notes de guitares qui bourdonnent à l’avant-plan.
La formation de Montréal Big Brave, composée de Robin Wattie (guitare, voix), Mathieu Ball (guitare), Tasy Hudson (batterie) et Liam Andrews (basse), accompagnait Godspeed en première partie lors de leurs deux concerts. Le groupe a fait paraître son plus récent opus A Chaos Of Flowers en avril dernier. L’ensemble est hanté par la voix filtrée et hachurée de Wattie, alors que Ball remplit méticuleusement l’espace d’un pesant nuage de distorsion. La lourdeur est à la fois accablante et apaisante.
Big Brave a offert une bonne performance, nonchalante, devant les monticules d’amplis présents sur scène. Un peu comme chez GY!BE, les arrangements font office de procession solennelle, progressant à travers une brume métal, éclaircie par le chant de Wattie. Comme un rayon de lumière qui perce le cœur d’une tempête.
Le spectacle de Godspeed a débuté doucement, le son s’élevant peu à peu, comme la majorité des enregistrements de la formation. Sophie Trudeau (violon) et Thierry Amar (basse) ont proposé une introduction en duo, effleurant leurs instruments, supportés par les projections de Phillipe Léonard qui apparaissaient sporadiquement sur l’écran à l’arrière de la scène.
Dave Bryant (guitare), Aidan Girt (percussions), Tim Hertzog (percussions), Efrim Menuck (guitare), Mike Moya (guitare) et Mauro Pezzante (basse) ont fait leur entrée sans prétention, sous les lumières tamisées de la salle de concert. Soucieux de laisser leur travail parler de lui-même, les musiciens ont enchaîné les pièces sans discours. Girt et Hertzog frappaient avec force leurs tambours à l’unisson. Ils changeaient de place et de cymbales charleston. Ils gardaient le rythme et faisaient battre nos artères.
Des tableaux en mouvement défilaient derrière les musiciens, affichant des fleurs colorées qui s’enflammaient, la juxtaposition d’un enfant semblant apprendre à marcher et d’un vieillard troublé, puis celle de scènes violentes de manifestations et d’une starlette accompagnée d’un garde du corps peinant à traverser une foule.
Les deux bras posés sur le rebord de la scène, la tête remuant au rythme de la musique, j’ai passé les presque 2 heures dans une transe précieuse, qui aura servi de redémarrage. La poésie instrumentale de Godspeed You! Black Emperor est indispensable. Elle sert d’ancrage sensoriel, et allège notre traversée des tumultes incessants du monde contemporain.