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Cindy et Fabrice, désormais séparés mais unis par leur quête désespérée d'une place en garderie pour leur fils Jayden, trois ans, s'enlisent dans le rôle des « parents parfaits ». Pris entre le jeu des apparences et la réalité brutale de leur quotidien, ils se demandent ce qui les a poussés à devenir parents.
Avec son humour incisif, Jayden, pièce signée par la compagnie Le Complexe, déconstruit les mythes de la famille idéale et interroge les rôles genrés. Sur scène, un défi unique : jouer avec leur véritable enfant, qui amène spontanéité et imprévus à chaque représentation.
L'un des aspects les plus fascinants de Jayden est sans conteste la présence d'une véritable famille sur scène. Cindy, Fabrice, et leur fils Jayden - joués respectivement par Sara Karel Chiasson, Mathieu Lepage et Louis Lepage -, accompagnés de la marraine de l’enfant - Rosie-Anne Bérubé-Bernier -, créent une intimité palpable qui brouille volontairement la frontière entre la fiction théâtrale et la réalité.
Jayden, âgé de trois ans, est un « acteur » à part entière, mais sa spontanéité, son humour, et son énergie enfantine apportent une dimension unique à la pièce. Il joue avec les objets, improvise des réactions, provoque des éclats de rire en jetant des choses dans le public. Le spectateur se retrouve embarqué dans un univers à la fois imprévisible et attendrissant, où le chaos de l’enfance devient un écho direct aux tourments parentaux.
Cette improvisation enfantine fait de chaque représentation un moment unique, où la présence de Jayden éclaire le texte d’une lumière différente. L’effet est déstabilisant, mais merveilleusement authentique, rappelant que dans la vie comme sur scène, on ne peut tout contrôler.
Jayden ne se contente pas d’explorer la dynamique familiale ; la pièce creuse plus loin et interroge les rôles traditionnels de la mère et du père. Cindy, épuisée par la maternité et les exigences sociales qui l’accompagnent, représente cette femme coincée par la charge mentale qu’on lui impose. Elle tente tant bien que mal de garder un équilibre, entre la pression sociétale et la rupture avec son conjoint qui l’affecte énormément.
Fabrice, quant à lui, incarne un père qui tente de s’afficher comme moderne, déconstruit, présent pour son fils et qui tente de maintenir de bon rapport avec cette ex-conjointe. Il souhaite lancer un balado sur le rôle du père dans la parentalité et il souhaite, par exemple, faire une garde alternée, mais ne veut prendre son fils que la fin de semaine.
La pièce soulève des questions importantes sur l’équité des responsabilités parentales, sur la manière dont les rôles genrés influencent notre perception de la parentalité et sur la place que chaque parent occupe dans la vie de son enfant.
Jayden démantèle ces préjugés avec une finesse rare. Le public est amené à réfléchir à ces attentes genrées : pourquoi les femmes devraient-elles supporter plus de responsabilités domestiques et émotionnelles ? Pourquoi les pères sont-ils perçus différemment lorsqu'ils jouent un rôle central dans l'éducation de leurs enfants ? La pièce pousse à une remise en question des schémas traditionnels, sans jamais être moralisatrice.
La grande force de cette pièce réside dans sa capacité à faire émerger des questions essentielles sur nos propres désirs de parentalité. À travers les difficultés rencontrées par Cindy et Fabrice, la pièce nous interroge : sommes-nous vraiment prêts à assumer les défis de la parentalité ? Avons-nous idéalisé le rôle de parent au point d'en oublier les sacrifices qu'il implique ?
La quête frénétique de Cindy et Fabrice pour décrocher une place en garderie symbolise leur désir de retrouver une vie « normale », un équilibre perdu depuis l'arrivée de leur enfant. Mais en filigrane, la pièce révèle les fissures dans cette quête de perfection.
Derrière l’humour décapant et les moments d'improvisation se cache une vérité plus sombre : la parentalité est un voyage sans mode d’emploi, où les doutes et les frustrations s'accumulent, où les attentes de la société se heurtent à la réalité quotidienne.
En sortant de cette pièce, on ne peut s’empêcher de réfléchir à ses propres désirs, à cette image de la parentalité que l’on nous vend depuis toujours. Le mythe de la famille parfaite s’effondre peu à peu, laissant place à une réflexion honnête sur ce que cela signifie réellement d’être parent dans un monde moderne.
Jayden est bien plus qu’une simple pièce de théâtre : c’est une expérience sensorielle et émotionnelle. L’authenticité des relations sur scène, l'improvisation constante de Jayden, et la manière dont la pièce aborde les préjugés liés aux rôles parentaux en font une œuvre percutante et nécessaire.
On en ressort bouleversé, repensant à ces questions que l’on n’ose parfois pas se poser : suis-je prêt à être parent ? Quels sacrifices suis-je prêt à faire ? Comment déconstruire les attentes démesurées que la société place sur les épaules des parents ?
Jayden sera jouée au Théâtre Duceppe jusqu'au 11 octobre 2024.