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La Maison symphonique de Montréal accueillait le 21 mai un événement d'envergure : un hommage aux 55 ans de carrière de Patrick Norman, le légendaire chanteur de country québécois. Ce concert, qui promettait de mêler la grandeur de l'Orchestre symphonique à l’authenticité de la musique country, a attiré un large public, des fans de la première heure aux curieux venus découvrir une icône de la chanson québécoise. Si cette soirée a su captiver par moments, elle n'a pas réussi à maintenir l'enthousiasme de tous les spectateurs, notamment le mien.
Si vous ne le connaissez pas, Patrick Norman est un chanteur et guitariste de country. Il commence sa carrière dans les années 1960 et enregistre son premier 45 tours en 1966. Il est principalement connu pour son succès Quand on est en amour, paru en 1984.
Pour commencer, il me semble important d’énoncer que voir un spectacle à la Maison symphonique de Montréal est déjà un spectacle en soi. Dès l’arrivée dans la salle, je me sens chanceuse d’être ici et d’assister à ce show. Il faut dire que l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM) sait imposer sa majesté. Chaque musicien, véritable virtuose de son instrument, contribue à créer une atmosphère quasi-onirique. La précision de leur exécution est telle qu'on croirait assister à une chorégraphie musicale, où chaque mouvement, chaque note, est millimétré. Le maestro, Jean-Marie Zeitouni, d’un charisme incontestable, coordonne ce tableau stupéfiant. C’est un véritable plaisir que de voir ces professionnels à l'œuvre, tant leur synchronisation et leur rigueur sont impressionnantes. J’admire avec des yeux d’enfant leur performance qui apporte richesse et profondeur aux chansons de Patrick Norman.
Néanmoins, mon enthousiasme pour l'orchestre ne réussit pas tout à fait à masquer mes réserves quant à la performance de M. Norman. Qu’on s’entende, il est indéniable que Norman a marqué l'histoire musicale québécoise. Cependant, ses chansons, souvent teintées de clichés, peinent à toucher les nouvelles générations telles que la mienne. Les paroles, qui évoquent sans cesse l'amour perdu et retrouvé, manquent de profondeur et d’authenticité. Il tente parfois de chanter en anglais, mais malgré ses efforts, son accent francophone persiste et rend ses performances plus amusantes qu’émouvantes. Il s’essaie d’ailleurs entre deux chansons à des touches d'humour qui peuvent sembler dépassées. Sa personnalité et son humour témoignent d'une époque révolue. De plus, la voix de Norman, qui devait autrefois faire vibrer les cœurs, a perdu de son éclat, affichant les signes indéniables du passage du temps.
En dépit de ces critiques, il serait injuste de ne pas reconnaître l'impact de Patrick Norman sur la scène musicale québécoise. Ses 55 ans de carrière attestent d'une réelle dévotion pour la musique. Sa passion se ressent sur scène. Il «trippe» complètement, transporté par l’orchestre, et nous offre de grands gestes à la limite du burlesque, pousse le personnage à fond et vit en direct sa musique et ses classiques revisités avec des arrangements musicaux, qui, il faut le dire, sont prodigieux. Ses fans, au premier rang, lui montrent leur gratitude et leur amour tout au long de la soirée, faisant fi des imperfections pour célébrer l'homme et son œuvre.
Sa femme, Nathalie Lord, entre sur scène dès le début du show. Tantôt piquante, tantôt d’une douceur inconditionnelle, elle apporte une réelle sincérité à la soirée. Son admiration pour Patrick se lit dans ses yeux, mais elle n’hésite pas à le remettre à sa place quand il le faut. Leur complicité ajoute une dimension à la fois humaine et intime au spectacle. Il est beau de les voir se soutenir mutuellement dans leur passion commune.
En deuxième partie, mon coup de cœur du show : le premier violon de l’orchestre nous offre un magnifique solo. Pour la première fois depuis le début, mes poils se hérissent, je vis le moment présent avec une grande émotion. Cette prouesse lui vaut la première ovation debout de la soirée.
À la toute fin du spectacle, Patrick Norman offre à ses fans le morceau tant attendu : l'interprétation symphonique de son grand classique Quand on est en amour. Dès les premières notes, des applaudissements retentissent dans la salle, les fans n’attendaient que ce moment. C’est un beau final : un partage et une osmose entre l’artiste et son public.
Ce concert hommage était donc, pour moi, un événement à double tranchant. D'une part, l'Orchestre symphonique de Montréal a offert une performance exceptionnelle, prouvant son talent et sa maîtrise. D'autre part, Patrick Norman, malgré son charisme et son histoire, ne m’a pas totalement convaincue. Ses chansons, bien que remplies de nostalgie, manquaient de modernité pour captiver un public de ma génération.
Si vous êtes un inconditionnel du chanteur, vous y trouverez sans aucun doute votre compte. Pour les autres, c'est au deuxième plan que se trouve la véritable vedette du show : l’OSM. Une soirée qui laisse néanmoins un souvenir impérissable, grâce à la magie de la musique symphonique et à la beauté du spectacle vivant. Si vous souhaitez vivre cette expérience, le show a lieu à nouveau demain soir, jeudi 23 mai, à 20h à la Maison symphonique de Montréal. Pour plus d'informations sur le spectacle, cliquez ici.