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La pièce Fils Manqués? a vu le jour pour la première fois sur scène au Théâtre La Licorne et j’étais parmi les chanceux spectateurs pour la représentation qui se déroulait hier soir. Un spectacle mettant en vedette René Bazinet et David-Alexandre Després, deux clowns québécois qui ont performé internationalement. Oui, deux vrais clowns de carrière ayant notamment travaillé avec le Cirque du Soleil pour les spectacles A drawn to life ou encore Kurios. Néanmoins, loin de là une proposition de grimaces enfantines. Un spectacle clownesque où le metteur en scène Jean-François Nadeau a décidé d’aborder la caractéristique identitaire qui lie les deux comédiens : l’absence d’un père. Être orphelin de père, voilà la thématique centrale de cette longue chorégraphie où il est question de savoir si devenir un clown est la seule issue quand on veut faire de la comédie lorsque papa n’a jamais été là.
Intitulé Fils Manqués?, le titre de la représentation est un clin d'œil à l’ouvrage de Guy Corneau Père Manquant, Fils Manqués qui traite des répercussions du silence des pères et de leur absence pour leur fils. La pièce explore la responsabilité parentale et sa crucialité. Dès le départ, on sent une certaine lourdeur dans l’intimité de la petite salle de La Licorne. Des notes de piano accompagnent une narration abstraite. On est très loin des clowns que l’on a l’habitude de voir sur les rues piétonnes l’été. Puis, la pièce décolle tranquillement pour finalement nous permettre de rassembler les morceaux du casse-tête.
Les deux comédiens proposent un jeu physique juste et très impressionnant. Une précision qui garde les yeux écarquillés des spectateurs attentifs tout au long du récit. À plusieurs reprises, on se demande comment les deux hommes parviennent à nous faire comprendre aussi facilement ce qui se déroule devant nous sans même parfois dire un mot.
Qu’il s’agisse d’une séquence comique avec des gags ou d’un moment touchant et triste, René et David-Alexandre travaillent en collaboration étroite pour faire vivre à ceux dans la salle leurs intentions. Les deux clowns incarnent plusieurs personnages dans une représentation très rythmée. Le décor assez simple est bien utilisé pour nous faire voyager à l’extérieur de ce qui semble initialement être une cellule de prison.
Les costumes et le maquillage sont aussi des éléments importants dans la pièce qui jouent un rôle dans la métamorphose des deux comédiens pour incarner les personnages du récit. Une simple perruque ou un long drap avec un peu de poudre blanche au visage suffit pour nous amener complètement ailleurs puisque le jeu physique et les mimiques de René et David-Alexandre faisaient le gros du travail.
Fils Manqués? nous accroche à la pièce en racontant deux histoires parce que oui, il n’est pas question d’un seul fils ici, mais bien de deux orphelins de père. C’est d’ailleurs quelque chose qui prend un certain moment à comprendre, mais qui devient plus perceptible à force d’avancer avec les deux protagonistes. Les notes soudaines de piano et les jeux de lumières deviennent eux aussi des indicateurs de changements pour aider le public à savoir de quel fils il est question.
Comme dans la vie, les deux comédiens sont orphelins de père dans la pièce et on ne peut s’empêcher de penser regarder deux histoires qui s'inspirent de leur vie respective. Ce besoin de plaire et impressionner les autres pour combler un vide qui est présent tout au long du récit est projeté au public par les deux comédiens. On poursuit deux figures paternelles, mais aussi deux émotions différentes quant à cette absence. L’auteur Jean-François Nadeau nous fait passer par les gros éclats de rires, le malaise et la tristesse dans une pièce sensible qui prend vie grâce à une distribution attachante.
La pièce occupe le Théâtre La Licorne jusqu'au 24 avril. Pour en savoir plus sur l'oeuvre et acheter des billets, consultez le site Internet du théâtre.