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Avec Fanny, Yan England livre la réalisation d’un drame d’aventure familial où se marient émotion et mystère. Le long-métrage, qui paraît en salles au Québec le 9 mai, promet de garder le spectateur au bout de son siège.
Fanny Cloutier (Milya Corbeil Gauvreau) connaît peu de choses sur sa défunte mère, alors que son père, Hubert Cloutier (Éric Bruneau), garde secrets les détails sur son passé. Lorsque l’adolescente retrouve l’une des toiles de sa mère, Fanny fugue à Sainte-Lorette pour lever le mystère sur sa tragédie familiale. Elle se lie d’amitié avec Henri (Léokim Beaumier-Lépine) et Léonie (Adelaïde Schoofs), adolescents issus de familles où les tensions et les non-dits règnent également, qui l’aident dans sa quête.
Le film est basé sur les romans jeunesse de Stéphanie Lapointe, Fanny Cloutier, dont le premier tome est paru en 2018. L’autrice signe également la scénarisation de Fanny.
Le cœur du film entraîne le spectateur dans la quête de Fanny, qui cherche à en savoir plus sur sa mère. Carte dévoilée par rayons UV, exploration d’île inhabitée, photos mystérieusement trouvées sur le perron de la famille qui l’accueille; Fanny présente une intrigue captivante. Les scènes se succèdent fluidement, amenant une grande quantité d’éléments mystérieux complexifiant « l’enquête » du film et tenant le spectateur en haleine.
Certains de ces éléments semblent mis en place pour maintenir la tension, amplifier le mystère, sans réellement avoir de sens d’un point de vue narratif; pourquoi Nicolas reproche-t-il à Hubert de garder le secret pour se protéger lui-même ? Pourquoi tout un village accepte-t-il sans broncher de tenir le secret d’un homme, même une décennie plus tard ? Comment, et pourquoi, Hubert a-t-il laissé son voilier sur l’Île Noire, plutôt que de le vendre ? Pourquoi, si le but est que Fanny, sous aucune circonstance, n’apprenne quoi que ce soit sur sa mère, laisser une maison toujours remplie d’objets et de meubles (plutôt que de simplement la vendre) ? La suspension consentie de l’incrédulité requise était souvent assez élevée.
Avec toute l’insistance placée sur l’intrigue, sur le mystère, le dévoilement de ce qui est arrivé à la mère de Fanny détonne avec reste du film. On révèle une explication avec un impact émotionnel fort (qui donne lieu à une scène magnifiquement jouée entre Éric Bruneau et Milya Corbeil Gauvreau, au bord de l’eau), avec une complexité plutôt moindre, allant d’une certaine manière en opposition avec le déroulement de l’intrigue, qui sans être vide de moments émotionnels, n’en fait pas toujours un point de mire principal.
Pourtant, plusieurs scènes de grande émotion sont particulièrement touchantes. Claude Legault et Éric Bruneau livrent des performances d’acteurs intenses et touchantes lorsqu’ils partagent l’écran à la fin du film. Mais la très grande attention du film à son intrigue néglige le développement émotif de ses personnages tout au long du long-métrage, rendant la conclusion émotive peu satisfaisante.
Le film donne une place importante aux silences, laissant l’espace à un monde de non-dits. Les problèmes familiaux d’Henri et de Léonie, aussi effleurés soient-ils dans Fanny, gagnent en impact par ces silences, notamment grâce à ses interprètes, Adelaïde Schoofs et Léokim Beaumier-Lépine (qui forment un trio divertissant, dont la dynamique et les points unissant ses membres sont trop peu exploités dans l’œuvre).
Ces silences permettent la mise en avant de la photographie dirigée de main de maître par Jérôme Sabourin, qui fait de Sainte-Lorette, village du Bas-Saint-Laurent, un personnage par son exploration lente de la beauté de ses paysages.
Le film Fanny sort en salles au Québec le 9 mai.