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C’est avec une grande fébrilité que j’ai assisté, ce 29 mai, à la somptueuse production de Don Quixote offerte par Les Grands Ballets Canadiens à la Salle Wilfrid-Pelletier. La chorégraphe Marina Villanueva nous convie à une relecture éclatante de ce grand classique, et le résultat est une soirée où la virtuosité technique se mêle à une joie communicative, nous transportant dans une Espagne de rêve, haute en couleurs et en émotions.
Pour celles et ceux qui découvriraient cette œuvre, Don Quixote nous entraîne dans les aventures d’un gentilhomme idéaliste qui, la tête farcie de romans de chevalerie, se lance sur les routes d’Espagne avec son fidèle écuyer, Sancho Pança, pour défendre la veuve et l’orphelin.
Si le ballet suit les péripéties de ce héros fantasque – le célèbre épisode des moulins à vent est bien sûr au rendez-vous –, il se concentre surtout sur une intrigue amoureuse pleine de rebondissements : celle de la charmante Kitri et du barbier Basilio.
Leur amour est contrarié par le père de Kitri, qui la destine au riche et ridicule Gamache. Quiproquos, ruses et scènes de liesse populaire s’enchaînent jusqu’à un dénouement heureux, souvent grâce aux interventions, parfois involontaires, de Don Quixote lui-même.
Dès le lever du rideau sur cette trame enlevée, la magie opère. Le corps de ballet, souvent composé d’une vingtaine d’artistes, est loin de faire tapisserie ! Leur présence est magnétique, qu’ils animent la place du village dans une séguedille endiablée, incarnent avec fougue des gitans mystérieux ou se transforment en délicates dryades sylvestres. Une constante demeure : la vivacité, la rapidité d’exécution, la précision millimétrée et l’exactitude des pas sont le lot de chaque danseur et danseuse, peu importe la taille de leur rôle. Un immense bravo pour cette technique collective irréprochable !
Plusieurs performances individuelles et en duo méritent une mention toute particulière selon moi. (Vous n'aurez peut-être pas la même distribution lors de votre présence).
Le couple formé par Graeme Fuhrman (le charismatique torero Espada) et Maude Sabourin (sa séduisante maîtresse Mercedes) captive par son assurance et son élégance.
Mais c’est le tandem Rachele Buriassi (l’espiègle Kitri) et Esnel Ramos (le fougueux Basilio) qui enflamme véritablement la scène. Le contrôle absolu de leurs pas et leurs portés, d’une audace et d’une complexité rarement égalées, relèvent de la pure prouesse athlétique, exécutée avec une apparente facilité. Leur pas de deux lors des noces est un moment suspendu, un concentré de justesse, de précision et de dynamisme. Les pirouettes étourdissantes de Kitri, son équilibre sur pointe, ses cambrés vertigineux, ainsi que les sauts aériens, manèges et tours spectaculaires de Basilio sont tout simplement exceptionnels et ont soulevé l’enthousiasme du public.
Les scènes gitanes offrent un contraste stylistique bienvenu, s’éloignant quelque peu du pur classicisme pour explorer des mouvements plus terriens, des cambrés d’une profondeur saisissante et des partenariats inventifs qui laissent pantois.
Un véritable coup de cœur personnel revient à François Gagné, qui incarne Cupidon à chaque représentation. Affublé d’ailes qui semblent lui conférer une légèreté surnaturelle, il effleure à peine les planches, démontrant un ballon impressionnant et une capacité à enchaîner les pirouettes à l’infini. Magique !
Le numéro de groupe des huit couples de fandango est également un des moments forts, touchant par son caractère affirmé et sa personnalité flamboyante. Voir les danseuses troquer leurs pointes pour des souliers de caractère et évoluer dans d’élégantes robes étroites à volants ajoute une touche d’authenticité des plus réjouissantes.
L’art des interprètes ne se limite pas à la danse. Les rôles principaux, et plusieurs figures secondaires – notamment Don Quixote lui-même et son fidèle Sancho Pança – font preuve d’un talent théâtral consommé. Leur expressivité est remarquable, traduisant avec finesse le tempérament impétueux des toréros ou le caractère bien trempé des héroïnes.
Les décors, grandioses et ingénieux, nous font voyager dans une Andalousie de carte postale : une place de village animée, une forêt baignée d’un clair de lune mystérieux, une cour intérieure typiquement espagnole, une taverne chaleureuse ou encore le campement des gitans, avec en toile de fond les iconiques moulins à vent.
Les danseurs évoluent avec une aisance déconcertante, maniant divers accessoires qui enrichissent la chorégraphie : des tambourins qui claquent au rythme de la musique ibérique, de larges et probablement lourdes capes qu’ils font tournoyer avec la grâce d’un simple foulard.
Les danseuses, à l’instar de l’orchestre, ponctuent leurs mouvements du son des castagnettes, ajoutant une saveur locale des plus authentiques. Et évidemment, les éventails s'ouvrent et se ferment à la vitesse de l'éclair!
Femmes comme hommes maitrisent l'utilisation des palmas, le claquement des mains, pour indiquer le rythme.
La partition de Ludwig Minkus, entraînante et chatoyante, est magnifiquement servie par la présence de l’Orchestre des Grands Ballets dirigé par Dina Gilbert; un atout inestimable qui décuple le plaisir du spectacle.
En somme, ce Don Quixote est une réussite totale. C’est un ballet narratif qui, par son histoire universelle d’amour et d’aventure, constitue une porte d’entrée idéale dans l’univers de la danse classique.
Je le recommande chaudement à un public de tous âges, dès 9 ans. Attendez-vous à une véritable explosion d’énergie et de couleurs, un spectacle qui vous laissera le sourire aux lèvres et des étoiles plein les yeux !
Don Quixote est présenté jusqu'au 7 juin 2025 dans la Salle Wilfrid-Pelletier.