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Samedi 1er juin, au charmant et intime Studio Dissonances - situé au 4000 rue Saint-Ambroise à Montréal – les Productions ACDiaz présentaient Danses à 4 mains, un captivant programme de piano à 4 mains, d’une durée de quelque 75 minutes, mettant en vedette un duo, formé en 2012, réunissant les pianistes Alejandra Cifuentes Diaz et Tatiana Dvorianskaya.
À noter que le Studio Dissonances, dont la capacité d’accueil est restreinte, n’est pas un lieu habituel où se donnent des concerts s’adressant au public. En effet, tel que le précisait la promotion du concert, c’est «un lieu privé normalement réservé aux membres. Exceptionnellement, pour ce concert, une entente a été conclue avec le Studio Dissonances pour qu’un abonnement donnant accès au lieu pour une soirée seulement soit inclut dans le coût du billet.» Lors de ce mémorable concert, nous avons été quelque 25 privilégiés à ainsi «exceptionnellement» occuper chaises et fauteuils.
Les protagonistes
Alejandra Cifuentes Diaz, productrice, pianiste et professeure chez Les Productions ACDiaz, a fait un stage au prestigieux Conservatoire de Moscou après avoir obtenu une maîtrise en interprétation piano; a été la pianiste officielle des productions Concerts sous les Chandelles de 2011 à 2023; est professeure affiliée à l’École de Musique Vincent-d’Indy; enseigne le piano en privé à Montréal et agit régulièrement à double-titre d’évaluatrice d’examens de piano et de juge lors de concours de piano.
Quant à Tatiana Dvorianskaya, originaire de Vladivostok (Russie), elle cumule plus de 25 ans d’expérience comme professeure de piano, en privé et au service de Long & McQuade, et s’est produite internationalement lors de nombreux concerts à double-titre de soliste et d’accompagnatrice.
Programme et ambiance
Au relevé programme de la soirée on retrouvait de planants tubes «classiques» - tels la Danse slave op 72, nº 2 de Dvořák, la Petite musique de nuit (mvt 1) de Mozart, un extrait de l’opéra-ballet Orphée et Eurydice de Gluck, les Danses hongroises n° 1 et 4 de Brahms, les Danses espagnoles n° 1 et 3 de Moskovsky, une valse de Tchaïkovski extraite de La Belle au bois dormant, la Valse pour l’échappée belle de feu le prolifique, mais méconnu, compositeur québécois Jean Chatillon - ainsi que des tubes «semi-classiques» ou «populaires» tels Fly me to the moon de Frank Sinatra, l’incomparable Hallelujah de Leonard Cohen, la fameuse Bohemian Rhapsody de Freddie Mercury (Queen), Morning de Masuda, Merry Go Round the Hisaishi, Por una Cabeza de Gardel, et Rumba jamaïcaine de Benjamin. Bref, la table... d’harmonie était mise pour que nous nous régalions à satiété et passions un très agréable moment.
Avant de soumettre le clavier à leur volonté, et en guise de hors-d’œuvre et de prélude au festin musical qui allait suivre, les duettistes ont invité Hugo Bos, élève d’Alejandra, à s’exécuter... s’il le désirait. Il a choisi de nous offrir un Prélude en do mineur de Bach, qu’il a «généralement» bien exécuté en dépit du fait que l'insidieux stress se soit subrepticement invité et manifesté, ici et là, au passage, sans toutefois que le valeureux Hugo en perde son flegme. Il n'est pas ressorti indemne de l'épreuve, mais néanmoins victorieux et plus aguerri. Vive la relève!
C’est sous éclairage tamisé, avec projection de petites étoiles vertes sur plafond noir, et dans un environnement rehaussé de guirlandes lumineuses, serpentant dans de multiples vases transparents disséminés à l’avant sur le plancher, qu’elles ont exécuté – sur un même clavier – leur ballet parfois aérien, leurs chorégraphies manuelles et digitales, exigeant synchronisation et coordination.
Leur gymnastique rythmique, sur pavé noir et blanc, pouvait être suivie par une majorité de spectateurs grâce, entre autres, à un grand miroir rectangulaire astucieusement positionné en hauteur, à la verticale, mais que j’aurais préféré à l’horizontale pour que le corridor visuel soit nettement plus large : en effet, de mon siège situé à l’extrême droite, je n’apercevais pas les mains et à peine des bouts d’avant-bras dans le miroir, mais j’avais une vue directe, bien que fortement oblique, du clavier.
Que dire du jeu d’Alejandra et de Tatiana? Que leur exceptionnel talent et leur prodigieuse maestria sont manifestes! Les deux émérites musiciennes s’exécutent avec indéniables assurance et virtuosité. Elles nous en mettent plein la vue et les oreilles. Et grâce à leur judicieux choix de répertoire, les vers d’oreille sont au rendez-vous.
Choix de répertoire
Lors d’un récital de piano, il y a toujours un risque, pour l’auditeur, que le ou la concertiste opte pour un répertoire austère, aride extra-sec, qui offre de multiples défis à surmonter à un interprète qui s’en délecte, mais où la mélodie «mémorable», le vers d’oreille, brille par son absence ou se distingue par sa fugacité, ce qui peut aussi représenter un redoutable défi, pour le spectateur, de rester éveillé durant la prestation.
Or, avec Alejandra et Tatiana, le défi pour le public serait plutôt de réussir à s’endormir durant l’écoute d’un si lyrique, enlevant et passionnant programme, car ces Dames optent pour «du classique qui se fredonne», par opposition à cet autre classique, sévère, vermifuge naturel du vers d’oreille, qui séduit surtout les musiciens, musicologues, ou critiques capables de suivre l’exécution d’une œuvre avec partition en mains pour mieux appréhender les défis et vérifier, au fur et à mesure qu’ils sont rencontrés, s’ils sont bel et bien surmontés. N’étant pas un tel expert en la matière, je puis donc me concentrer uniquement sur le plaisir que me procure la musique plutôt que sur la recherche obsessive d’éventuelles petites bêtes noires que je pourrais possiblement déceler dans le rendu ou la technique d’un ou d'une concertiste. Dieu merci!
Mais qu’on ne s’y trompe pas : le répertoire d’Alejandra et Tatiana ne donne pas dans la facilité et comporte très amplement sa part de difficultés et de défis techniques à surmonter, en plus de copieusement nous gâter de mélodies mémorables qui nous habitent longuement après la fin du concert. Elles font élégamment et éloquemment étalage de leur incontestable virtuosité et démontrent clairement que les défis techniques – aussi méritoires et gratifiants soient-ils à surmonter pour un virtuose – n’exigent pas nécessairement un répertoire soporifique (aux oreilles du simple mélomane).
Pour les emballantes prestations dont elles nous ont gratifiées, Alejandra et Tatiana ont légitimement récolté une ovation debout spontanée et de chaleureux applaudissements bien nourris. Et nous aurions bien volontiers accepté de prolonger notre plaisir par le biais d’au moins un rappel. Le temps s’écoule trop rapidement quand les spectateurs sont ravis et transportés. J'ai déjà hâte d'assister à leur prochain concert.
Alejandra, Tatiana et Les Productions ACDiaz sont toutes trois présentes sur Facebook. Alejandra a également deux sites internet : un premier au nom d’Alejandra Cifuentes Diaz - qu’elle vous convie à fréquenter pour consulter sa biographie et sa discographie (elle a déjà six disques compactes à son actif) – et un deuxième pour Les Productions ACDiaz Inc. – entreprise qu’elle a créée en 2023 – où vous pouvez consulter son calendrier et vous procurer des billets pour un prochain concert. On peut retrouver les coordonnées de Tatiana ainsi que des notes biographiques la concernant notamment sur le site internet de la Coopérative des professeurs de musique et sur celui de l'Association des professeurs de musique du Québec (APMQ).