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Lorsque j’ai découvert il y a quelques mois que la comédie musicale Notre-Dame de Paris était de retour sur les planches à Montréal, je trépignais déjà d’impatience. Premièrement parce que je suis très friand de comédies musicales en tout genre, mais également parce que je me souviens de la jalousie ressentie quand ma sœur eut le droit d’aller voir ce spectacle avec mes parents sans moi car j’étais encore trop jeune à l’époque.
Ce dimanche à la Salle Wilfrid-Pelletier, j’ai enfin pu régler cette injustice en assistant à ce spectacle à mon tour!
Dès les premières notes de la chanson Le temps des cathédrales, difficile de ne pas retomber 20 ans en arrière. Gian Marco Schiaretti qui campe à merveille le rôle de Gringoire nous plonge directement dans un Paris du XVe siècle, légèrement revisité. Les chansons s’enchaînent sans laisser place au langage parlé. En général les passages parlés permettent de situer l’histoire et servent de transition entre les chansons. Dans cette comédie musicale, tout est chanté du début à la fin et bien que je connaissais l’intrigue principale, je dois reconnaître que j’ai raté quelques subtilités dans les relations entre certains personnages et leurs histoires personnelles.
Dans le hall d’entrée j’avais repéré que pour le rôle de Frollo le grand Daniel Lavoie (ré)enfilait son costume après avoir fait partie de la distribution originale en 1998. Ses performances vocales sont tout à fait remarquables et du haut de ses 74 ans il nous offre un Frollo encore plus malveillant et malaisant. On ressent que le public porte un grand amour pour lui car les applaudissements se font plus forts lors de ses passages, notamment lors de sa prestation de Tu vas me détruire à faire vibrer.
Attention Daniel Lavoie est en alternance dans le rôle de Frollo avec Robert Marien.
Je ne me souvenais plus exactement de la mise en scène de la version originale que je regardais en VHS, mais ce qui m’a particulièrement impressionné c’est la virtuosité des danseurs et acrobates. Ça court partout, ça grimpe, ça saute sans arrêt. Dans des chansons comme La Cour des Miracles il se passe tellement de choses qu’on finit par ne plus faire attention à Clopin qui chante. Les acrobates prennent toute la scène et volent la vedette plus d’une fois aux chanteurs et chanteuses. J’étais presque un peu ennuyé par le manque de mouvement lors des chansons sans chorégraphies. Les décors à la fois assez simples tout en étant majestueux permettent de laisser toute la place aux acrobaties tout en rendant un aspect très froid et austère de ce vieux Paris. Un vrai plaisir pour les yeux qui convaincra les plus réticents aux comédies musicales de quand même apprécier le spectacle.
Je suis cependant légèrement déçu que les femmes n'aient pas beaucoup leur place dans les chorégraphies. Elles sont toujours accompagnées de danseurs quand elles performent et n’ont pas la possibilité de mettre leur talent en évidence. La mise en scène de la chanson Déchiré, qui est absolument époustouflante en illuminant un danseur à la fois derrière un écran tendu, aurait pu facilement avoir un casting mixte par exemple.
Vu qu’il n’y a pas de dialogues, il y a forcément beaucoup de chansons. Après les 28 morceaux de la première partie, on se demande durant l’entracte ce qu’il reste encore car les plus connues sont déjà passées. J’étais donc moins intéressé par la deuxième partie car je n’avais plus réellement d’attente. Je regrette un peu ce déséquilibre car même l’histoire est finalement moins intéressante après la pause. Les textes des chansons sont d’ailleurs parfois niais et certains passages m’ont fait un peu sourire. Peut-être suis-je trop habitué aux comédies musicales en anglais, ce qui permet de mettre une distance entre les textes et leur contenu et que dans ce cas-ci les textes me semblent trop réalistes.
Il est difficile de parler de Notre-Dame de Paris sans parler de Quasimodo. Lors de ma représentation, c’était Philippe Tremblay qui portait sa bosse sur scène. Bien qu’il était tout à fait convaincant dans son rôle et que je finissais par moi-même à avoir mal au dos en le voyant boiter, je ne pouvais m’empêcher d’entendre la voix de Garou résonner dans ma tête. Je pense qu’il est impossible de faire oublier la voix cassée qu’on a tous connue il y a 20 ans dans le rôle du bossu, malgré une performance tout à fait remarquable de Philippe et une voix qui colle très bien au personnage.
En dehors des quelques karaokés en fin de soirée, je ne m’étais jamais replongé dans l’univers du livre ni de la comédie musicale. Je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à voir une histoire aussi démodée et qui à mon sens n’a plus trop sa place en 2023. On retrouve le classique triangle amoureux de Frollo, Quasimodo et Phœbus qui se disent tous amoureux d'Esmeralda bien que les textes des chansons l’expriment ouvertement, ils ne souhaitent qu’une chose: la posséder et être son premier amant.
Il n’est donc nullement question d’un bel amour, et même la pauvre Fleur de Lys ne tient que le rôle de la fiancée trompée de Phœbus qui pardonne son promis à la seule condition qu’Esmeralda doit mourir.
Les rôles féminins sont donc absolument sans intérêts et seules les volontés des hommes semblent faire avancer l’intrigue. Bien qu’heureux d’avoir eu l’occasion de voir Notre-Dame de Paris, je suis ressorti avec un goût amer sur la pertinence de continuer à jouer ce genre de drame. Hors contexte d’une analyse du roman lors d’un cours par exemple, je ne considère cette histoire ni belle ni intéressante aux yeux d’un public qui n’a pas connu l'effervescence de l’époque autour de ce spectacle.
Pour un retour en arrière dans votre enfance, et dans un Paris de 1482, la comédie musicale se joue jusqu’au 12 août 2023 à la Salle Wilfrid-Pelletier.