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Mardi soir le 17 mai se déroulait à l’Usine C la première de The Rise of the BlingBling - La Genèse de Philippe Boutin. Mélangeant théâtre et danse, superhéros et mythes anciens, cette première partie d’une épopée qui s’annonce tout sauf prévisible a su faire rire et fasciner le public, malgré une trame narrative difficile à suivre.
« Dans un futur lointain, l’Empire exerce une oppression brutale sur sa population qui rêve secrètement de la venue d’un sauveur. »
-Extrait du synopsis
The Rise of the BlingBling évoque une version Marvel de la vie de Jésus, avec force d’humour et de combats épiques. En entrevue avec nos amis chez Bible Urbaine, Philippe Boutin déclare:
« J’ai toujours eu une sorte de fascination pour le personnage philosophique qu’il représente. Je l’ai toujours vu comme un superhéros qui, par sa parole et par ses gestes, crée des miracles et change le monde. »
Ayant moi-même vécu enfant cette fascination malgré une famille athée, je vois très bien comment Jésus peut se transposer en figure de superhéros dans les yeux d’un non-croyant. À notre époque laïque, les fables moralisatrices religieuses sont en quelque sorte remplacées par la culture populaire, il n’y a qu’à penser au fameux « With great power comes great responsibility » dont la plupart d’entre nous connaissent du film Spiderman.
Ne ménageant rien pour faire de sa pièce une œuvre complètement éclatée, Boutin place en narrateur-personnage nul autre que Loki, dieu de la malice, lui aussi popularisé grâce aux Avengers. Dans cette version-ci, Loki est rose de la tête au pied, charismatique et blagueur, source de fins lazzis. Les décors minimalistes multifonctions et les costumes assez simples sont brillamment utilisés pour créer des effets comiques et donner vie à des personnages uniques.
Chorégraphiée avec soin, cette création est en quelque sorte une co-création dont le chorégraphe, Elon Höglund serait la deuxième tête. Les nombreuses scènes dansées et les combats sont chorégraphiés par une main de maître, bien qu’il faille mentionner le talent extraordinaire et la grande complicité de Frédérique Rodier (Marie) et de Jontae McCrory (Joseph). J’admets de facto un biais: j’admire ces deux interprètes depuis 6.58 Manifesto à l’Agora l’automne passé, et je n’ai été qu’agréablement surprise de les revoir dans cette pièce, toujours au sommet de leur art.
Le malus, c’est que Philippe Boutin a décidé de reprendre une tendance des films Marvel que nombre d’entre nous détestent profondément: les suites. Sauf qu’à l’inverse des Avengers, The Rise of the BlingBling - La Genèse peine à se tenir en elle-même, laissant au spectateur une quantité agressive de questions sans réponses. Présentée en deux chapitres radicalement distincts, la pièce d’une durée de deux heures bifurque à la moitié pour passer de la comédie pure à une poétique tragédie qui n’est pas sans rappeler Sophocle et autres anciens. En résulte un tout à l’esthétique recherchée, mais dont on sent qu’il manque d’organicité.
Malgré cela, The Rise of the BlingBling vaut cent pour cent le détour. J’ai passé l’entièreté de la pièce sur le bout de mon siège, m’étonnant avec ravissement des surprises qui s’enchaînaient.
Pour assister à cette pièce hilarante et phénoménale, rendez-vous sur le site web de l’Usine C.