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Sur un coup de tête génial, ma collègue et amie Margaux et moi nous sommes embarquées dans toute une aventure: assister aux 7 mises en lectures présentées par le Festival Jamais Lu lors de sa journée de clôture, La journée de la fiction contre-attaque. Assister à une mise en lecture d’une pièce de théâtre dont l’écriture n’est pas terminée ce n’était pas assez radical il faut croire, nous voulions vivre l’expérience complète, le marathon de la dramaturgie!
Chacune d’une durée de 30 minutes, les mises en lecture, s'étendant de 15h00 à 21h00, présentaient des textes au genre variant de la comédie au tragique, par sept plumes toutes plus talentueuses les unes que les autres.
Pour permettre au plus grand nombre de textes d’être entendus dans un contexte pandémique, où les nouvelles paroles ont trop attendu avant d’éclore, le Jamais Lu clôt son festival, le 14 mai, avec cette nouvelle formule : La fiction contre-attaque!
- Site web du Jamais Lu
Isabelle Leblanc, Pascale Renaud-Hébert et Jean-Simon Traversy ont eu l’honneur de se partager la mise en scène des textes. Ils profitaient d’une brochette de 12 comédiens dont les différentes pigmentations étaient franchement rafraîchissantes, bien qu’un certain personnage de Le Show Beige, écrit par Camille Giguère-Côté, détesterait certainement que je souligne la poésie dans les nuances de peaux… (Fallait y être.)
Totalisant presque quatre heures assis, nous étions bien heureuses que cette aventure en dramaturgie coïncide avec la fin du port du masque obligatoire dans les salles de spectacle. D’ailleurs, de la bière et autres boissons fortement appréciées en ce jour caniculaire étaient en vente au pied de la scène, pour un ton plus que convivial.
La journée a débuté avec Souris souris de Maxime Champagne, une pièce très meta sur les personnages de Disney qui prennent une tournure plutôt terrifiante dans une histoire qui est restée floue, mais somme toute intrigante.
Le Show Beige de Camille Giguère-Côté a pris le relais, remplissant la salle des proches de l’auteur, venus l’encourager avec un rire facile. Leur enthousiasme exagéré m’a initialement irritée, mais j’ai fini par succomber, charmée par les mises en situations absurdes de cette prometteuse autrice tout juste diplômée de l’École Nationale de Théâtre.
A suivi le texte de Phara Thibault, Les fées ont faim, qui m’a permis de parler avec joie de la pièce mythique Les fées ont soif à ma chère Margaux, fraîchement débarquée de France. Réappropriation moderne par une femme noire d’un texte féministe revendicateur marquant, l’écriture de Phara est d’une poésie remarquable, rehaussée d’une grande authenticité.
Hold-up de Victor Choinière-Champigny fût l’un de mes coups de cœur. L’histoire complètement farfelue était un pur délice. Le travail de Dominick Rustam dans le rôle du gourou excentrique et de Stéfanelle Auger dans celui de l’infirmière nerveuse et attendrie qui pète un câble et se prend pour un cowboy texan, étaient tout simplement admirables!
Le Jamais Lu nous a alors laissé une pause pour souper, avec des repas simples et délicieux pour tous les goûts offerts à des prix plus qu’abordables. Se remplissant la panse de bouddha bowls et de wraps aux légumes, Margaux et moi avons discuté de l’importance d’un festival comme le Jamais Lu. Alors que les comédiens et metteurs en scène reçoivent beaucoup d’attention médiatique, les auteurs restent bien souvent dans l’ombre, l’acte d'écriture étant plutôt solitaire.
Au retour, c’était au tour de Mets canadiens d’être mis en scène. Le texte du Théâtre de la Banquette Arrière se déroulant dans un dinner, dans une réalité parallèle où une mystérieuse épidémie de suicides fait des ravages, m’a donné froid dans le dos. Seule mise en lecture débutant en plein milieu de l’intrigue, c’était l’histoire la plus difficile à saisir, mais son propos m’a semblé étrangement familier. À suivre!
Pénultième, mais non la moindre, Les gens gentils était mon texte préféré. Satire sociale portant sur les différentes dérapes des mouvements idéologiques qui partent pourtant de bonnes intentions, la pièce met en lumière notre tendance à trouver du conflit partout. Alors que la gentillesse elle-même devient politisée, une variété de personnages s’expriment sur les contradictions que les effets de mode entraînent. Vincent Michaud, je te surveille: j’ai bien hâte que Les gens gentils soit porté à la scène!
Finalement, Tout ce que je te dirais (preuve de vie) a clos la soirée. Relatant le deuil d’un groupe de jeunes après un accident de voiture menant à la mort de leur ami, Alice Tixidre arrive à jongler entre les zones d’ombre et de lumière, ajoutant ses touches d’humour à une situation terrible. C’était la première fois que je voyais sur scène un personnage dont le pronom est iel, preuve qu’on n’ajoute pas des mots au dictionnaire sans raison.
Si cet article est long, l'événement quant à lui est passé très rapidement. Margaux et moi nous sommes étonnées tout le long d’à quel point le temps passait vite. C’était malheureusement la clôture de l'édition montréalaise du Festival Jamais Lu, mais si vous vous y rendez l’an prochain, vous pouvez être certains de m’y croiser!