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Du 1er au 12 mars se joue la pièce Si vous voulez de la lumière au théâtre Prospero. Une adaptation moderne de la pièce Faust de Goethe (XIXe siècle).
Ce jeudi soir en arrivant au théâtre Prospero, je suis accompagné par deux amies. De nous trois je suis le seul à avoir déjà entendu parler de Faust. Pour être honnête, avant d'appeler ma mère le matin même ce nom m’était encore inconnu : "Ah oui Faust, c’est l’homme qui vend son âme au diable", m’a-t-elle répondu. Voilà donc tout ce que notre groupe savait de l’histoire originale du drame que nous nous apprêtions à voir.
Si vous voulez de la lumière est une réécriture contemporaine de la pièce publiée au XIXe siècle par Goethe. Il s’agit du travail d’une douzaine d’auteurs et d’autrices francophones de toutes nationalités, mis en scène par Florent Siaud. Le résumé nous dévoile directement un contexte très actuel. Dans un hôpital parisien, un oncologue est prêt à tout pour sauver son amour, Marguerite, de la maladie. N’arrivant pas à la soigner, il se met à côtoyer Méphisto qui semble vouloir l’aider, il se retrouve finalement à la dérive.
Nous voilà assis dans la salle du théâtre Prospero. Elle n’est pas très grande et j’aime la proximité avec la scène. Dominique Quesnel entre en scène, ou plutôt devant la scène et nous rappelle d’éteindre nos téléphones intelligents et, sans même nous en rendre compte, nous voilà embarqués dans ce voyage. On prend une grande respiration, on enlève notre chandail et on se prépare pour les 3 heures qui nous attendent.
Il est important de souligner que la pièce dure 3h15, entracte et pauses incluses. Si vous avez le fessier sensible, soyez prévenues. Bien que la pièce ne ressemble aucunement à Titanic ou à King-Kong, on ne s’ennuie pas pour autant. Une des premières réflexions du groupe à la sortie de la pièce est que le temps est passé vite. Les scènes s’enchaînent, les décors évoluent en permanence et les costumes sont continuellement changés.
La mise en scène, le jeu des lumières et les ambiances créées par les projections nous plongent continuellement dans de nouveaux environnements. Entre la stérilité de l’hôpital, la chaleur de la Californie ou l’odeur iodée que les vagues projetées sur scène nous renvoient, on est transporté et on étouffe dans ces atmosphères, en compagnie de Faust.
Certains apprécieront quelques longueurs des tirades et des monologues. Un instant, un des personnages prend le devant et se parle à lui-même, se déchire et fait part de ses émotions ou parfois nous parle à nous, sans barrière. Personnellement je ne suis pas le plus friand de ces passages, j’ai parfois tendance à décrocher de l’histoire en attendant que cela passe. Ce que je cherche dans une pièce, qui n’est pas un seul en scène, c'est le jeu d’acteur, la complicité et le regard. Je dois admettre que je n’ai pas été déçu. La relation entre Faust et Méphisto est brillante. On y croit sans y croire, on aime et haï l’un ou l’autre par vague. La performance de Yacine Sif El Islam dans le rôle du diable est à souligner. Il continue de nous étonner jusqu’au bout de la pièce et même si on pourrait presque le détester par moment, on en veut toujours plus.
Une fois sortis du théâtre, impossible de rentrer chacun chez nous, l’échange est nécessaire. Le premier acte aborde des sujets tels que la médecine actuelle et l’acharnement thérapeutique et fait ressortir en chacun de nous nos propres réflexions sur notre mort ou celles de nos proches. La pièce n’apporte pas vraiment de réponses, seulement des questions. Jusqu’où serions-nous prêts à accepter un traitement pour soi, ou pour une personne que l’on aime ?
Le deuxième acte est on ne peut plus actuel. Il montre un futur dans lequel les intelligences artificielles arrivent à communiquer avec les humains au point où la frontière entre l’ordinateur et l’être de conscience ne pourrait plus être séparée. À l’heure où cette pièce est jouée, ChatGPT** est sorti depuis trois mois et est au bout de toutes les lèvres. Vers où évolue cette technologie, sommes-nous prêts à laisser un ordinateur prendre des décisions sur notre vie, ou comme la pièce le montre, avoir des émotions pour un ordinateur?
Je ne connais toujours pas l’histoire de Faust écrite il y a 200 ans. Par contre, je connais celle de Faust de 2023 et cette histoire m’a parlé et m’a fait parler. Je suis arrivé avec des appréhensions sur les sujets abordés et une certaine peur des 3 heures de spectacle. Tout ce que j’ai vu et entendu a balayé ces craintes. Si je peux vous donner un conseil, n’allez pas voir cette pièce seul car, comme moi, vous aurez sûrement besoin de partager votre ressenti et vos questions en rentrant chez vous.
Si vous voulez de la lumière est jouée jusqu’au 12 mars 2023 au théâtre Prospero. Rendez-vous sur le site du théâtre pour plus d’informations.
**ChatGPT est une intelligence artificielle accessible en ligne et capable de répondre à des questions, écrire une histoire ou encore composer un poème sur base d’une demande écrite de l’utilisateur. À l’inverse de Siri, Alexa ou Google, cette IA possède une capacité de communication plus proche d’un humain que d’une voix robotique.