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Châteaux du Ciel, la dernière mise en scène de Claude Poissant présentée sur les planches de la Salle Denise-Pelletier jusqu’au 16 avril prochain, est un véritable retour dans le temps vers un chapitre de l’Histoire qu’on explore peu ici, au Québec.
En effet, la fin du XIXe siècle en Europe a été peu racontée dans nos théâtres, encore moins la descente tragique d’un roi bavarois peu connu. Même si la pièce parvient habilement à nous faire voyager jusqu’aux portes de cette époque révolue, elle peine toutefois à nous dépayser et reste sur les sentiers balisés.
Ludwig II, aussi surnommé le Roi-Cygne, a été roi de Bavière (aujourd’hui province allemande) de 1864 à 1886, peu avant l’avènement du second Reich allemand qui prit fin avec la Première Guerre mondiale. Pour vous situer un peu dans le temps, nous sommes en pleine révolution industrielle. La machine à vapeur et le capitalisme sont bien installés, et le temps des monarchies chevaleresques est depuis longtemps chose du passé. Cette vision du monde n’est cependant pas celle du jeune Ludwig, qui à ce moment-là, en fin d’adolescence, rêve d’art, de contes et de beauté médiévales. Son règne fut marqué par une grande nostalgie de ces temps anciens, qui s’articula en la construction de châteaux féeriques (dont le célèbre château de Neuschwanstein), un amour déchirant envers l’impératrice autrichienne Sissi, une fascination sans fin pour la musique du compositeur Richard Wagner et une relation ambiguë avec les proches de sa cour. Plus que la fin d’un roi, Châteaux du Ciel raconte le dernier soubresaut d’une monarchie européenne qui doit faire le deuil d’elle-même.
Château de Neuschwanstein, bâti sur l'ordre de Ludwig II. Photo: Wikimedia Commons.
Le récit de vie de Ludwig II a tout ce qu’il y a de plus émouvant. On se retrouve dans sa quête de sens, dans la mélancolie d’un monde qui n’est plus, dans son désir de voir la beauté triompher des autres forces de son temps. Pour ça, le texte de Marie-Claude Verdier est une grande réussite, parvenant à plonger au cœur de la sensibilité humaine. L’autrice a su démontrer que le théâtre peut être un excellent véhicule pour le récit historique, et que celui-ci peut être d’autant plus efficace lorsqu’il prend la forme d’une fable d’antan.
Ce qui fait la force de Châteaux du Ciel est également ce qui rend l’expérience moins intéressante, ou seulement moins confrontante. Nous sommes ici devant un théâtre un peu vieillot, assez verbeux, qui ne brusque pas et ne cause pas la surprise. Claude Poissant, fort de sa grande expérience, signe une mise en scène classique et très correcte, mais qui ne sort pas du lot et ne s’inscrit pas en mémoire à l’encre indélébile. Les grandes tirades et monologues récités à la manière tragique, ne nous situent pas dans le post-modernisme. Ceci dit, l’univers de Ludwig II ne l’était pas non plus.
La pièce a tout de même réussi son pari en ne tombant pas dans les anachronismes ou dans les interprétations pouvant rompre le charme. L’univers présenté sur scène est absolument cohérent, des accessoires aux décors, en passant par le jeu de la talentueuse et nombreuse distribution qui fait preuve d’un grand respect envers l’époque et la tradition théâtrale. Une mention notable mérite d’être accordée au jeu de Dany Boudreault interprétant le roi penchant vers la folie et à sa formidable complicité avec Mikhaïl Ahooja en Paul Von Thurn, l’aide de camp du roi. L'histoire d'amour entre Thérèse et Otto, la cousine et le frère du roi, respectivement interprétés par Myriam Gaboury et Maxime Genois, offre également l'un des développements forts du spectacle.
Dany Boudreault et Mikhaïl Ahooja en Ludwig II et Paul Von Thurn. Photo: David Ospina.
Avec tout ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, la pièce Châteaux du Ciel vaut le détour par le Denise-Pelletier en ce début de printemps.
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