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Avec la satire Comment épouser un milliardaire?, présentée deux fois plutôt qu’une cette année au Théâtre aux Écuries, et 100 secondes avant minuit qui prendra l’affiche au même théâtre du 18 au 19 janvier prochain, la compagnie Pirata Théâtre a choisi de mettre en scène les réalités de notre époque que l’on préfère ignorer. Atuvu.ca a rencontré la directrice artistique Michelle Parent pour discuter des deux premiers volets de son Cycle de la collapsologie, un projet théâtral en trois temps sur l’effondrement du vivant.
De quelle façon aborder ces questions déstabilisantes? Existe-t-il un antidote au déni? Les craintes face à l’état du monde dans lequel on vit peuvent paralyser notre action, nourrir notre anxiété et rapidement générer un grand sentiment d’impuissance. Ces craintes, la dramaturge, comédienne et metteure en scène Michelle Parent les vit aussi, mais créer quelque chose à partir d’elles lui a en quelque sorte permis de les domestiquer.
« C’est facile d’être sidérés par ça lorsqu’on se met à s’y intéresser. Je pense que je fais des spectacles là-dessus justement pour dépasser la sidération », dit-elle. « Je ne veux pas nécessairement dire aux gens: “Faites quelque chose!”, mais prenons plutôt une heure pour en parler. Pouvons-nous nous offrir l’espace juste pour admettre que ça existe au lieu de toujours glisser ça sous le tapis? »
Le Cycle de la collapsologie, trois spectacles créés en résidence aux Écuries, aborde donc ce phénomène en trois temps: l’avant, le pendant, et l’après. Comment épouser un milliardaire? est le premier de la série, et a été présenté une première fois au printemps 2021 à la réouverture des théâtres, puis une autre fois lors de quelques représentations cet automne. Il traite la question des inégalités monumentales entre les milliardaires et tous les autres, sous la forme d’une sorte de Ted Talk ironique et satirique. Ce one-woman-show, adapté d’un spectacle monté en France il y a une dizaine d’années par l’autrice Audrey Vernon, a permis à Michelle de faire l’expérience du stand-up humoristique pour la première fois.
Crédit photo: Josué Bertolino
« Par exemple, Élizabeth II n’est pas milliardaire. À côté d’Elon Musk, elle est pauvre. Les dragons, ce sont des pauvres. C’est là que l’on voit à quel point le fossé est énorme, surtout entre eux et nous »
« Au début, quand elle [Audrey Vernon] a commencé, ce n’était même pas un mot: “milliardaire”. On n’en parlait pas trop, on ne savait pas qui étaient les grands noms. Et maintenant, tout le monde sait qui est Jeff Bezos », explique Michelle. « Un milliard, on est pas tout à fait capables de concevoir c’est quoi, c’est gros comment. C’est pour ça que dans le spectacle on essaie de donner des images pour représenter ce que c’est. Par exemple, Élizabeth II n’est pas milliardaire. À côté d’Elon Musk, elle est pauvre. Les dragons, ce sont des pauvres. C’est là que l’on voit à quel point le fossé est énorme, surtout entre eux et nous », ajoute-t-elle.
Pour révéler, mais pas pour moraliser
« Même si l’humour est corrosif, le personnage est super lumineux. Elle est un peu naïve même. Ça nous donne une belle porte pour dire un peu n’importe quoi sans avoir l’impression de taper sur la tête du monde, parce qu’on ne présente pas ce spectacle là pour que les gens se sentent coupables », précise Michelle. Pour elle, il s’agit de démontrer la nature de ces inégalités, parce qu’il s’agit bel et bien du monde dans lequel nous vivions.
100 secondes avant minuit est une proposition un peu différente. « Milliardaire, c’est un peu sur le comment que tout s’effondre. 100 secondes, c’est pendant l’effondrement. Ces moments où on nous dit que le réchauffement climatique s’en vient, que la crise économique pourrait s’en venir, qu’un méchant virus est là. Ce sont des scientifiques qui font ça chaque année depuis les années 50, et ils bougent les aiguilles de l’horloge selon le temps qu’il nous reste. Minuit étant le début de la fin de la civilisation humaine, et on est rendu à 100 secondes de Minuit », explique–t-elle. « C’est aussi un spectacle un peu plus expérimental. Par exemple, on pédale pour s’éclairer avec notre propre énergie, et ça s’appelle 100 secondes parce que toutes les interventions doivent se faire en 100 secondes ou moins. »
100 secondes avant minuit. Crédit affiche: Marie-Ève Archambault
Si le sujet peut sembler sombre, Michelle soutient que le théâtre est un médium propice à ce type de réflexion. Dans les créations de Pirata Théâtre, les éléments du réel côtoient l’expression artistique. « C’est important pour moi lorsque je prends la parole d’avoir quelque chose à dire, d’être un peu engagée. Souvent, ce qui me nourrit, ce sont des choses qui me font peur, qui me mettent en colère », confie-t-elle. « Au théâtre, on est vraiment en présence. C’est une discussion. Il n’y a plus beaucoup d’agora où on vit quelque chose ensemble comme ça. »
La deuxième pièce du Cycle de la collapsologie, 100 secondes avant Minuit, sera à l’affiche du 18 au 29 janvier 2022 au Théâtre aux Écuries.