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Quelle belle surprise que ce Lucrèce Borgia de Victor Hugo, présenté par la troupe de La Comédie-Française au Théâtre du Nouveau Monde, le 26 juillet dernier! Cette pièce exigeante, montée par la troupe mythique – pour laquelle Victor Hugo l'avait écrite en 1832 – constitue, à coup sûr, l'une des plus intéressantes tragédies du 19e siècle. Dans une mise en scène très juste et efficace signée Denis Podalydès, Lucrèce Borgia réunit Elsa Lepoivre et Eric Ruf, dans les deux rôles principaux de Lucrèce et de son mari Don Alphonse d'Este.
Cette tragédie des Atrides – où le meurtre, le parricide, l'infanticide et l'inceste forment les principales composantes de l'histoire, apporte une profondeur, une solidité et une réflexion que notre époque de superficialité et de divertissement léger ne possède plus. Dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, où les festivités de toutes sortes sont nombreuses et variées, cette pièce apporte sa pierre solide et essentielle à notre théâtre québécois. Ce drame en prose, inspiré de la vie mouvementée de Lucrèce Borgia, traite également du thème de la rédemption, cher à Victor Hugo.
Dans cette pièce en trois actes, d'une durée de deux heures sans entracte, le public montréalais est transporté dans cette Italie du 19e siècle, sur la place d'un palais, à Venise. Le scénographe Éric Ruf a illustré cet endroit d'une gondole, au clair de lune. Un bal masqué y a lieu. Gennaro, qui ne sait pas encore qu'il est le fils de Lucrèce, y dort du sommeil du juste. Lucrèce, connue et renommée pour ses crimes crapuleux, s'en approche doucement, masquée. Elle rêve depuis toujours de s'approcher de ce fils que l'on a toujours tenu éloigné de sa mère, parce qu'issu de la relation incestueuse entre Lucrèce et son frère César. Entre en scène son lieutenant Gubetta (Christian Hecq), à qui elle confie qu'elle désire maintenant se réformer et se laver de tous ses péchés, pour l'amour de Gennaro. Elle veut maintenant faire libérer les hommes qu'elle a condamnés à mort. Sur ces entrefaites, deux hommes masqués, dont le mari de Lucrèce, surprennent la conversation. Ce dernier jure de se venger de Gennaro, qu'il croit être l'amant de sa femme.
Lorsqu'il s'éveille enfin, Gennaro est séduit par cette belle inconnue, qu'il courtise. Il lui confie son grand amour pour sa mère, cette femme qu'il n'a jamais connue, mais dont il est certain de la grande bonté. De jeunes nobles entrent en scène et démasquent Lucrèce. Ils dévoilent à Gennaro l'identité de Lucrèce et font la liste des hommes qu'elle a fait assassiner. Gennaro est horrifié et s'éloigne de Lucrèce.
Voilà bien arrimés, dans ce premier acte, les tenants de cette histoire tragique. Les deuxième et troisième actes nous dévoileront les péripéties menant à l'aboutissement de cette immense toile dramatique, tissée d'imbroglios, de méprises et de ruses. La finale amènera Gennaro à découvrir enfin la vérité: Lucrèce est sa mère, et il est le fils incestueux de cette dernière et de son frère. Cette révélation se fera, bien entendu, dans un climax de tragédie et de non-retour: il tuera Lucrèce juste avant de l'apprendre...
Lucrèce Borgia est un drame romantique, noir, épique; il est le reflet de cette époque ténébreuse, où tout n'est que mensonges, ruses et hypocrisies. C'est aussi la tragédie d'une rédemption impossible, où la société ramène sans cesse le fautif à ses crimes. Lucrèce Borgia a les mains tachées de sang. Elle a empoisonné de nombreuses personnes. Pourtant, elle croit que l'amour d'une mère pour son fils peut racheter tout ce mal. « Une goutte de lait de tendresse humaine peut teinter en blanc un océan de noirceur. » Hugo, sa vie durant, est obsédé par le sort de ceux qu'a souillés le crime. Dans cette pièce, il dénonce l'intolérance et l'impossibilité du pardon et de la rédemption par la société de l'époque.
Cette pièce phare du 19e siècle, chargée de tant de signification, de questionnements moraux et de valeurs profondes, apporte un vent de fraîcheur et de renouveau à notre théâtre québécois. Jouée par une troupe reconnue mondialement depuis sa fondation, en 1680, la pièce Lucrèce Borgia constitue un incontournable, cet été, pour tous ceux qui veulent voir du grand et beau théâtre.
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